Dans le cadre de nos travaux sur l’exposition des oiseaux marins aux plastiques, un nouvel article dédié à l’analyse du contenu des pelotes de réjection de goélands leucophées vient d’être publié dans la revue Marine Pollution Bulletin.
L’étude des pelotes de réjection collectées dans 11 colonies de goélands leucophées sur le littoral méditerranéen en France, mais aussi en Espagne et en Tunisie, montre une exposition globale aux plastiques très importante.
En effet, en moyenne 79% des pelotes analysées contenaient du plastique, principalement du polyéthylène, très utilisé dans les emballages alimentaires. Il existe des variations significatives entre colonies malgré l’omniprésence des plastiques. Ainsi à Porquerolles (Var), Riou (Bouches-du-Rhône) et Sidrières (Aude) le nombre d’éléments plastiques présents dans les pelotes était particulièrement élevé.
Le goéland leucophée, aussi appelé gabian, fait partie des espèces suivies dans le cadre du projet EcoDis, qui étudie les effets combinés du stress environnemental sur l’écologie des mouvements des oiseaux marins et la circulation des agents infectieux en Méditerranée. Le caractère opportuniste de cet oiseau et la grande souplesse de son régime alimentaire lui permettent une bonne adaptation à la vie en milieu anthropisé. Cette proximité avec l’humain en fait une espèce bio-indicatrice, à même de nous renseigner sur l’état de notre environnement et sur les conséquences de nos choix de gestion, notamment en matière de gestion des déchets.
Les prochaines étapes du projet porteront sur l’évaluation des impacts de cette exposition des goélands aux plastiques.
Résumé de l’article :
The Mediterranean region is both a hotspot for biodiversity and for the accumulation of plastic pollution. Many species are exposed to this pollution while feeding, including a wide diversity of seabirds. Our objective was to investigate spatial variation in the quantity and types of plastic ingested by Yellow-legged gulls using information obtained from regurgitated pellets collected in 11 colonies. Anthropogenic debris, and particularly plastic, was found in pellets from all colonies, but the amount varied considerably. This among-colony difference was stable over the two years of study. The presence of marine prey and the proportion of agricultural area around the colonies significantly influenced the number of ingested plastics. As landfills close and garbage management improves, the availability of anthropogenic waste should decline. Following the response of gulls to these changes will be particularly useful for monitoring plastic pollution and for understanding the response of opportunistic wildlife to environmental modifications. |
Référence scientifique :
Nono-Almeida, F., Leray, C., Souc, C., Scotto, S., Selmi, S., Hammouda, A., Ramos, R., ter Halle, A., McCoy, K. D. & Vittecoq, M. (2024). Among-colony variation in plastic ingestion by Yellow-legged gulls (Larus michahellis) across the western Mediterranean basin. Marine Pollution Bulletin, 204, 116508.
https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2024.116508.