Dans un article récemment publié, les équipes de la Tour du Valat et de l’IMBE proposent un nouvel outil méthodologique permettant d’évaluer le succès des projets de restauration écologique.
Jusqu’à présent, les méthodes d’évaluation des projets de restauration écologique se basaient généralement sur une seule référence fixe, comme un site de référence « vitrine », ou une moyenne établie à partir d’un panel de sites de référence.
Pour mieux prendre en compte la variabilité naturelle des sites de référence, les équipes de la Tour du Valat et de l’IMBE, proposent un nouvel outil méthodologique permettant d’évaluer le succès des projets de restauration écologique : l’indice DRCI (Distance to Reference Communities Index).
Au lieu d’utiliser un objectif unique, le DRCI considère chaque site de référence comme un objectif de restauration valide. Concrètement, le DRCI permet de comparer un site restauré à un ensemble de sites de référence représentatifs des communautés écologiques désirées.
Si les méthodes déjà existantes restent utiles, le DRCI apporte ainsi un outil complémentaire pour mieux apprécier la réussite des succès de restauration.
Si les méthodes déjà existantes restent utiles, le DRCI apporte ainsi un outil complémentaire pour mieux apprécier la réussite des succès de restauration.
Résumé :
Le concept d’écosystème de référence est fondamental en écologie de la restauration, en particulier pour évaluer le succès des projets de restauration écologique. Sa définition et son utilisation ont évolué au cours des dernières décennies, au fil des critiques. Toutefois, il est encore nécessaire de développer des méthodes et des analyses statistiques pour tenir compte de la variabilité de la référence.
Nous nous concentrons ici sur des indices conçus à travers deux méthodes de calcul originales ainsi que sur une méthode de calcul basée sur la littérature scientifique : tous visent à comparer une communauté à évaluer (en cours de restauration) à un ensemble variable de communautés de référence. Ces méthodes utilisent la situation de référence moyenne (composition et abondance des espèces) comme cible de restauration ou, au contraire, permettent à tout site de référence d’être considéré comme une cible pertinente.
Nous nous concentrons ici sur des indices conçus à travers deux méthodes de calcul originales ainsi que sur une méthode de calcul basée sur la littérature scientifique : tous visent à comparer une communauté à évaluer (en cours de restauration) à un ensemble variable de communautés de référence. Ces méthodes utilisent la situation de référence moyenne (composition et abondance des espèces) comme cible de restauration ou, au contraire, permettent à tout site de référence d’être considéré comme une cible pertinente.
Nous comparons les résultats de ces méthodes en analysant un ensemble de données simulées. Nous illustrons ensuite l’application de l’indice le plus pertinent par une étude de cas réelle qui compare une mare temporaire méditerranéenne créée à un panel de 27 mares de référence situées dans le sud de la France. Les résultats montrent que l’indice de distance par rapport aux communautés de référence (DRCI) mesure correctement les différences de composition et d’abondance des espèces entre une mare évaluée et un panel de communautés de référence. Il prend en compte la variabilité des communautés de référence, alors que l’utilisation d’autres indices se concentre sur des valeurs moyennes et des valeurs de référence fixes non réalistes. En fournissant une mesure synthétique, l’indice DRCI complète une interprétation écologique détaillée et l’utilisation d’autres indices couramment utilisés.
Référence scientifique :
Fontès H., Marquis C., Torre F., Grillas P., Dutoit T., Mesléard F. 2024. The Distance to Reference Communities Index (DRCI): a new tool to assess communities’ restoration success. Restoration Ecology.
DOI : 10.1111/rec.14194