Le Réseau Oiseaux d’Eau Méditerranée (ROEM) est un projet de soutien et de coordination des comptages des oiseaux d’eau à l’échelle de la Méditerranée (en savoir plus sur le site de la Tour du Valat).
Né en 2012 d’un projet de renforcement des capacités dans les pays nord-africains, dans le cadre de l’Initiative africaine de l’AEWA (Accord pour la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie), le ROEM s’est initialement développé à partir d’une collaboration entre la Tour du Valat, l’Office National de la Chasse et de la Faune sauvage (ONCFS) français, et les cinq pays nord-africains (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Égypte) représentés par les coordinateurs nationaux des comptages des oiseaux d’eau en hiver. Il s’est ensuite développé à d’autres pays pour répondre au souhait de la Tour du Valat de renforcer les collaborations dans le bassin méditerranéen.
Depuis le début des collaborations, visant notamment à améliorer la qualité et quantité des données de comptages des oiseaux d’eau au nord et au sud de la Méditerranée, le ROEM a ensuite pu associer d’autres pays du bassin pour une collaboration plus scientifique et d‘appui aux comptages.
Un atelier de travail annuel, organisé chaque fois dans un pays différent du réseau, permet d’échanger sur les problématiques à résoudre, et de redéfinir les besoins de collaboration ou de renforcement des capacités.
Des discussions fructueuses durant l’atelier 2019 à Evora, Portugal
C’est dans ce contexte qu’en avril 2019 s’est tenu à Evora (Portugal) le dernier atelier de travail des partenaires du ROEM, après leur participation à la conférence internationale de l’EBCC (European Birds Census Council).
Lors de cette dernière, les cinq partenaires nord-africains ont pu présenter un poster sur les derniers résultats des tendances des populations des oiseaux d’eau des derniers 28 ans. Les partenaires du ROEM ont ensuite pu se retrouver pour leur atelier de travail, alliant les membres du Sud et du Nord de la Méditerranée. La participation des partenaires d’Afrique du Nord et de Turquie a pu être assurée grâce au support de l’Agence Française du Développement (AFD), du Ministère française de l’Environnement (MTES) et de la Fondation Total.
Du fait de la présence de nombreux coordinateurs nationaux à la conférence de l’EBCC, certains autres pays non-membres officiels du ROEM ont également pu participer à l’atelier ROEM sur une demie-journée. C’est le cas du Portugal, de l’Albanie, de la Serbie et du Monténégro. D’autres partenaires déjà membres depuis 2017 étaient également présents (France, Espagne, Italie, Grèce, Macédoine et Turquie).
L’atelier de travail du ROEM a permis de discuter les points forts et les points faibles des dénombrements internationaux des oiseaux d’eau (DIOE) dans les différents pays, offrant la possibilité aux différents coordinateurs nationaux d’échanger sur les difficultés et les avancées dans leur propre organisation.
Un renforcement des collaborations scientifiques et techniques en perspective
Il fut également l’occasion d’une discussion sur l’outil de communication le plus pertinent à développer pour améliorer la visibilité des DIOE dans les pays du bassin méditerranéen. Un rapport de synthèse des DIOE dans les pays partenaires, sur les 10 dernières années, sera ainsi publié au cours de l’année 2019.
Il permettra de souligner la collaboration active entre les pays, mais aussi de dresser le bilan des DIOE en Méditerranée. Les partenaires s’inspireront pour cela des rapports du groupe Wadden Sea Flyway Initiative (en savoir plus) et du rapport annuel des comptages des oiseaux d’eau réalisé par la LPO France (en savoir plus).
Cette réunion de travail a aussi permis de rediscuter avec les partenaires de l’intérêt d’enregistrer leurs données de suivi sur la plateforme Medwaterbirds. À cette fin, une session spéciale de l’atelier a permis aux partenaires d’expérimenter concrètement comment saisir les données sur l’outil, et de poser des questions concernant la plate-forme.
Enfin un temps de discussion important a été consacré à la présentation des nouveaux résultats issus des analyses des données de comptage réalisés durant les 28 dernières années en Afrique du Nord. Un focus a notamment été fait sur la nouvelle méthode nécessaire pour parvenir à une bonne estimation des tendances, malgré un nombre très important de données manquantes dans la base du fait d’un manque de moyens humains ou techniques de certains partenaires locaux, ou de difficultés socio-politiques récurrents dans certains pays.
Le prochain atelier annuel du ROEM aura lieu à priori à la Tour du Valat, en 2020.
Contact : Laura Dami, chef de projet ROEM à la Tour du Valat (e-mail)