Alors que le gouvernement de l’Albanie s’apprête à ré-évaluer sa législation en termes de protection des espaces naturels nationaux, 25 organisations non-gouvernementales (ONG) dont la Tour du Valat, réunies au sein de l’Alliance méditerranéenne pour les zones humides, viennent de rédiger une lettre au gouvernement faisant part de leur vive préoccupation (voir la lettre).
Les ONG sont particulièrement inquiètes quant aux zones humides côtières albanaises, qui risqueraient de voir leur superficie réduite et leur qualité dégradée du fait de ce processus de révision, et de l’assouplissement des réglementations de protection qui pourraient en découler.
Sont notamment concernées le Parc national de Divjakë-Karavasta ainsi que les zones protégées de Buna – Velipoja et de Vjosa – Narta, actuellement menacées par des projets aéroportuaires et de fermes solaires photovoltaïques, ainsi que par des projets d’aquaculture et d’agriculture intensive ou de tourisme de masse. Une action similaire avait déjà été menée par l’Alliance en Albanie, concernant précisément certaines de ces régions.
Les ONG rappellent au gouvernement qu’en Albanie, comme dans l’ensemble du bassin méditerranéen, les zones humides côtières sont d’une importance capitale en termes de biodiversité globale, constituant notamment des refuges pour des millions d’oiseaux d’eau sur leur route migratoire entre l’Europe et l’Afrique. Elles font partie du patrimoine naturel européen et représentent également un excellent atout pour l’Albanie en termes de développement soutenable, via les ressources et les services qu’elles peuvent fournir aux populations.
Les ONG de l’Alliance méditerranéenne pour les zones humides demandent donc au gouvernement albanais de reconsidérer les critères de révision de la politique nationale pour la protection des espaces naturels (voir ci-dessous le courrier envoyé au Gouvernement albanais le 25/11/2019). Il convient selon elles d’annuler les projets de réduction de la superficie de ces derniers, pour à l’inverse augmenter les financements alloués à leur protection et assurer une meilleure application des lois existantes.
L’Alliance méditerranéenne pour les zones humides, établie en janvier 2017, regroupe à ce jour 25 membres de l’ensemble du bassin méditerranéen, œuvrant à la protection de ces écosystèmes essentiels pour la biodiversité et les populations (en savoir plus).
Contact : Maud Borie, Tour du Valat (e-mail)