Cet article a été publié par la revue Behavioural Ecology and Sociobiology en juillet 2018.
Chez les oiseaux, on observe souvent un dichromatisme important du plumage entre les deux sexes. Chez les espèces où les femelles s’occupent de la progéniture et les mâles se font concurrence pour les femelles, mais aussi chez de nombreuses espèces monogames où les deux sexes s’occupent également de la progéniture, on observe un plumage plus coloré chez les mâles. Le dichromatisme sexuel est inversé -les femelles sont plus colorées que les mâles – chez les espèces où les mâles s’occupent de la progéniture et les femelles entrent en compétition pour les accouplements. Les flamants roses font exception à ce patron général car les deux sexes ont un rôle assez semblable dans leur investissement en soins parentaux mais les femelles sont plus colorées que les mâles.
Cette étude suggère que l’utilisation de maquillage pourrait expliquer cette inversion chez les flamants. En effet, de précédents travaux ont montré que les flamants utilisaient des sécrétions uropygiennes (produites par une glande située au dessus du croupion) pour colorer leur plumage notamment au moment des parades nuptiales. Or les concentrations de caroténoïdes dans ces sécrétions uropygiennes sont plus élevées chez les femelles que chez les mâles. Il semble également exister un compromis entre la coloration et la défense antioxydante, car les concentrations de caroténoïdes dans les sécrétions uropygiennes sont plus faibles durant ‘élevage des jeunes qu’à d’autres périodes, contrairement à celles du plasma.
Les femelles se serviraient donc du maquillage pour signaler, de façon dynamique, leur capacité future à fournir des soins parentaux.
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Référence bibliographique : Amat J.A., Garrido A., Portavia F., Rendón-Martos M., Pérez-Gálvez A., Garrido-Fernández J., Gómez J., Béchet A., Rendón M.A. 2018. Dynamic signalling using cosmetics may explain the reversed sexual dichromatism in the monogamous greater flamingo. Behavioral Ecology and Sociobiology [Internet] [cited 2018 Jul 26]; 72. doi: 10.1007/s00265-018-2551-1