Au cœur des zones humides méditerranéennes, il n’est pas rare de s’arrêter et de lever les yeux pour regarder passer une silhouette aux couleurs éclatantes : le flamant rose (Phoenicopterus roseus). Depuis les années 70, la Tour du Valat est un institut pionnier dans le suivi de cet oiseau emblématique de la Camargue. A l’occasion de la Journée Internationale des Flamants et en pleine saison de nidification, retour sur cette icône pop du monde animal et sur nos actions concernant cette espèce.
Le Flamant rose : un géant délicatDes six espèces de flamants qui existent dans le monde, le flamant rose est le plus grand, avec une hauteur moyenne de 120 à 140 cm. Ses longues pattes, qui mesurent entre 40 et 50 cm, lui permettent de se déplacer avec aisance dans les eaux peu profondes où il trouve sa nourriture. Mais c’est son plumage qui attire tous les regards : blanc rosé sur le corps, ses ailes sont d’un rose éclatant, aux rémiges noires. |
Un grand voyageur
Bien qu’il y soit fortement présent, le flamant rose n’est pas confiné à la Camargue : on le trouve également en Afrique, en Asie et dans le sud de l’Europe. La population mondiale est estimée à environ 500 000 individus, dont environ 90 000 en Europe. Ni migrateurs, ni sédentaires, ces oiseaux sont avant tout des nomades, capables de parcourir de vastes distances pour trouver des zones de reproduction et d’alimentation. Leur présence est un indicateur de la bonne santé des écosystèmes où ils élisent domicile.
La mission de la Tour du ValatDans les années 1960, les flamants roses avaient cessé de se reproduire en Camargue. Pour favoriser leur retour, la Tour du Valat entreprit la construction d’un îlot de nidification artificiel, en partenariat avec la compagnie des Salins du Midi, le Parc naturel régional de Camargue et le WWF. Cette action permit à la Camargue de redevenir un site de nidification majeur pour l’espèce, à l’échelle de la Méditerranée. |
Et aujourd’hui ?
Après une saison de parades amoureuses, les flamants roses ont entrepris leur nidification en Camargue, dans les salins d’Aigues-Mortes. Durant cette période, les chercheurs de la Tour du Valat se relaient en toute discrétion, chaque matin de la semaine, pour les observer. Grâce à leurs longues vues, ils cherchent les oiseaux bagués et alimentent la base de données internationale.
Ce moment est particulièrement délicat pour l’approche des oiseaux : les flamants sont parmi les oiseaux les plus sensibles au dérangement et peuvent facilement abandonner leur ponte s’ils se sentent en danger. Il faut donc être discret. Curieusement, la proximité d’une grande boîte en carton ne les dérange pas, et les chercheurs utilisent donc un drôle de stratagème. Cachés dans un carton de frigo, ils s’avancent lentement : c’est ainsi qu’ils parviennent à se poser à une cinquantaine de mètres de la colonie pour quelques heures d’observation privilégiée.
🦩 Parrainer un flamant pour mieux les connaîtreL’observation des flamants roses est un exercice délicat. La lecture des bagues posées sur leurs pattes est parfois difficile, surtout avec une simple paire de jumelles. Cependant, avec un télescope, l’observation et la lecture peuvent se faire jusqu’à 300 mètres de distance.
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