En février dernier, l’équipe de l’unité de soutien technique à l’initiative africaine de l’AEWA (OFB/TDV) a appuyé son partenaire tchadien, la Direction de la Faune et des Aires Protégées (DFAP) dans des opérations de dénombrements d’oiseaux d’eau. Ensemble, les équipes se sont rendues dans le Parc National de Zakouma au Tchad, dans le cadre de la mise en œuvre du projet RESSOURCE+, coordonné par la FAO et co-financé par le FFEM et l’UE.
Le lac Fitri est l’un des 5 zones majeures pour l’hivernage des oiseaux d’eau paléarctiques et afro-tropicaux au Sahel. Site Ramsar de plus de 195 000 hectares, il est considéré comme un mini Lac Tchad : c’est un site incontournable pour l’avifaune et c’est pourquoi il est indispensable d’y évaluer les effectifs hivernants. Cependant, son étendue, les forêts inondées et la densité de végétaux qui l’entoure compliquent fortement l’accessibilité du site : seule une approche par survol pouvait permettre d’évaluer les effectifs et leur distribution. Cette opération a été réalisée grâce à l’appui d’African Parks (APN), ONG gestionnaire du Parc depuis plus de 10 ans.
Au programme de cette rencontre : formation en salle pour identifier les espèces et valoriser les données, renforcement des capacités des agents pour le rapportage aux conventions internationales (AEWA, RAMSAR) et de nombreuses sessions sur le terrain pour la formation in situ à l’identification et aux dénombrements des oiseaux d’eau. Au total, l’opération a permis de dénombrer les oiseaux présents sur une trentaine de marigots. Après avoir été validées, les données collectées viendront compléter la base de données internationale gérée par Wetlands International.
Un échantillonnage systématique en avion réalisé par Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Abakar Saleh Wachoum a également permis de dénombrer le lac Fitri.
Lors de ce déplacement, 2 paires de jumelles Leica (AEWA/WI) ont été données à la DFAP. Ce matériel de haute qualité leur sera d’une grande aide pour mener à bien leurs activités sur le terrain dans les années à venir.
Enfin, une nouvelle activité a également été réalisée, grâce à un cofinancement OFB :
Mais que font ces 2 personnes ?
Ils étudient la distance de fuite des buffles ? Ils tondent la pelouse ?
Non ! M. Abderaman Outman et Abdel Awahab de l’équipe de l’Aouk (African Parks) réalisent des prélèvements d’eau pour l’étude d’ADN environnemental (ADNe). Une fois transmises au laboratoire en charge de l’étude (SPYGEN), les capsules qui ont servi à filtrer l’eau d’une vingtaine de marigots permettront d’en extraire l’ADNe. L’objectif est de tester une nouvelle approche expérimentale d’une méthode de suivi quantitatif des oiseaux d’eau en Afrique en recoupant quantité d’ADNe et abondance d’oiseaux d’eau.