Depuis 2012 la Tour du Valat anime, en collaboration avec l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), le Réseau Oiseaux d’eau Méditerranée (ROEM). Ce réseau a été créé afin de contribuer à l’amélioration de la qualité et de la quantité des données de comptages des oiseaux d’eau en Afrique du Nord, et ainsi participer à la mise à jour des données utilisées par Wetlands International (WI) pour la révision des conventions internationales telles que l’AEWA (African-Eurasian Migratory Waterbird Agreement).
Dans ce contexte et afin d’atteindre ces objectifs, le ROEM organise chaque hiver depuis 2014, , en partenariat avec l’Association des Amis des Oiseaux (AAO)/BirdLife Tunisie, une formation sur l’identification et les comptages des oiseaux d’eau hivernants en Afrique du Nord.
Les cinq pays partenaires d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte) peuvent ainsi faire participer des personnes sélectionnées par les coordinateurs nationaux des comptages des oiseaux d’eau, qui pourront elles-mêmes participer ensuite aux comptages nationaux et contribuer ainsi à l’amélioration de la capacité de comptage de leur pays.
C’est dans ce cadre que du 20 au 30 janvier 2018 a eu lieu en Tunisie la quatrième édition de la formation annuelle de reconnaissance et comptage des oiseaux d’eau, financée par le Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) et la Fondation Prince Albert II de Monaco.
Encadrée par un ornithologue de la Tour du Valat et trois ornithologues tunisiens, cette formation a permis à 14 personnes des cinq pays Nord-Africains de se former ou se spécialiser à la reconnaissance et au comptage des oiseaux d’eau. D’autres participants ponctuels ont pu également profiter d’introductions à la reconnaissance des espèces (des étudiants sur place, bénévoles de l’AAO).
La plupart des zones humides du nord au sud de la Tunisie ont été visitées et comptées par les équipes, afin de montrer aux participants les différentes espèces qu’on peut rencontrer dans ces milieux, leur expliquer comment les déterminer et aussi comment compter les gros rassemblements.
La diversité des zones humides rencontrée en Tunisie (grands lacs, sebkhas, lagunes côtières, lacs de barrage ou encore immenses zones intertidales) se prête particulièrement à l’exercice du fait de la grande variété et de la quantité d’oiseaux d’eau rencontrés. La formation a aussi été l’occasion de finaliser les comptages des oiseaux d’eau au niveau national, ce qui contribue aux comptages internationaux gérés par WI.
Une journée en salle a permis de finaliser la formation avec l’explication théorique des méthodologies de reconnaissance et de comptage appliquées sur le terrain. Elle a permis également de présenter l’importance des données de comptage des oiseaux d’eau au niveau régional (ROEM) et au niveau international (WI).
De l’avis de tous, participants, formateurs et bénévoles de l’AAO, cette quatrième édition fut un véritable succès, permettant à des personnes passionnées par la protection des zones humides et des oiseaux de se rencontrer, échanger et créer des relations professionnelles durables.
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