Le lâcher d’animaux à fins de tir ou de repeuplement est une pratique courante pour la chasse, notamment les lâchers de perdrix, canards, cailles ou faisans. Le nombre de colverts lâchés aujourd’hui par an en Europe est de l’ordre de plusieurs millions, avec une contribution de la France estimée à 1 400 000 individus.
Pour la seule Camargue, l’effectif recensé en janvier sur la période 2001 – 2006 varie entre 29 000 et 59 000, alors que dans cette région le nombre estimé de colverts lâchés par an est de 30 000 au minimum.
L’objectif du programme « Effet des lâchers massifs d’individus dans les populations exploitées : le cas du canard colvert Anas platyrhynchos » mené par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage depuis 2008 – en partenariat avec Tour du Valat et le CEFE-CNRS – est de déterminer les conséquences de ces introductions massives d’individus issus de captivité sur le fonctionnement des populations naturelles. Quelle proportion des canards colverts lâchés réussit à survivre à la saison de chasse ? Sont-ils capables de migrer, de se reproduire ?
Ce programme cherche également à évaluer les conséquences de ces introductions en termes de transmission de pathogènes entre élevages et milieu sauvage, ainsi qu’en termes d’intégrité génétique et morphologique de la population sauvage. Pour cela l’ONCFS travaille en collaboration avec des équipes suédoise, hollandaise et tchèque.
Les résultats préliminaires semblent montrer un taux de survie très faible de ces colverts lâchés. Deux explications sont avancées : une grande vulnérabilité à l’ouverture de la chasse accompagnée d’’une difficulté à s’alimenter.
Contact : Jocelyn CHAMPAGNON