Cet article a été publié en septembre 2016 dans la revue The Journal Wildlife Management.
Il traite de la fréquentation des rizières en Camargue par les canards hivernants, en fonction de leurs ressources en graines. Les 50 rizières suivies ont subi différents traitements de paille (brulâge, broyage ou inondation) en combinaison avec différents modes d’enfouissement (labourage, disquage ou roues-cages).
Nous avons mis en évidence l’existence de ressources très abondantes en graines pour les canards hivernants (près de 500 kg/ha de graines de riz et d’adventices au sol après la récolte). Cette abondance n’était pas différente en moyenne selon le mode de culture (biologique ou conventionnel) ou le traitement de la paille. Ces stocks initiaux diminuaient ensuite de manière très marquée (- 89% pour le riz, – 69% pour les graines d’adventices) au cours de l’hiver, par consommation ainsi que par germination et détérioration, là encore sans qu’un effet des modes de gestion des parcelles ne puisse être démontré, sauf le labour qui enfouit les graines hors de portée des oiseaux et cause donc un effondrement des stocks accessibles dans les cinq premiers centimètres de sol.
Les comptages nocturnes ont démontré que l’inondation des rizières était le principal déterminant de leur fréquentation par les canards (principalement colverts et sarcelles) : alors que les rizières sèches hébergeaient en moyenne 0,3 canard par hectare, la densité moyenne était de 24 oiseaux par hectare dans les parcelles mises en eau. Les plus grandes densités de canards ont été dénombrées pour une hauteur d’eau de 5–10 cm.
Les rizières camarguaises représentent donc des zones de gagnage nocturnes potentiellement très favorables pour les canards hivernants, qui les fréquentent de manière assidue dès lors que les parcelles sont inondées. Aujourd’hui, seuls 9 % de la surface des rizières camarguaises sont inondés en hiver.
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