Cet article, publié dans la revue Wildfowl, s’intéresse aux effets de l’agrainage sur le poids des sarcelles d’hiver au baguage.
Les données historiques de baguage de la Tour du Valat montrent clairement que les sarcelles d’hiver, lorsqu’elles sont reprises quelques jours après leur première capture, sont moins lourdes que la première fois. Est-ce le résultat d’un stress au baguage? Ou bien la conséquence de l’agrainage (blé, riz ou autre grain réparti autour des pièges pour attirer les sarcelles) ?
Pour en avoir le cœur net, les données obtenues récemment sur sept sites en France par différentes méthodes de capture (agrainage ou pas) ont été analysées. Il apparaît que sur le seul site où l’agrainage n’est pas utilisé, le poids des sarcelles ne change pas entre la première capture et les suivantes. La diminution de poids observée sur les six autres sites entre la première capture et les suivantes est donc sans doute le fait de l’agrainage.
L’hypothèse est que le mécanisme serait le suivant : lors de la première capture, la sarcelle rencontre cette ressource (l’agrainage) pour la première fois, s’en gave et constitue des réserves ; alors que lorsqu’elle revient quelques jours plus tard sur le site de capture, la ressource est prévisible et assurée, et la constitution de réserves en devient donc facultative. En effet les réserves constituent un coût, par exemple pour s’échapper d’un prédateur.