Jean-Yves Mondain-Monval, habitant du Sambuc, est investi dans le projet des marais du Verdier depuis son origine en 2003. « Multi-useur » il nous fait partager son vécu et sa vision du projet de l’intérieur.
Pourquoi vous-êtes vous impliqué dans le projet Verdier ?
Quand la Tour du Valat nous a présenté son projet d’activités multiples à destination des Sambutens, cela représentait une opportunité exceptionnelle en Camargue pour deux raisons : d’une part, très peu de territoires en Camargue sont mis à disposition des habitants ou alors ils font l’objet d’un seul usage. D’autre part, les conditions d’accès sont particulièrement attrayantes.
Quelle est votre contribution au Verdier sur ces 9 années d’existence ?
Dès le début, avec ma femme, nous nous sommes investis dans le projet. Initialement attiré par le projet de chasse, je me suis finalement impliqué dans l’ensemble des activités proposées sur le Marais. Peut-être un peu moins sur la pêche même si finalement j’ai contribué à la rédaction du règlement de pêche pour les enfants.
Que pensez-vous des activités proposées ? de l’implication des différents acteurs (habitants – adhérents – propriétaire) ? du modèle de gestion appliqué ?
Je conçois la gestion multiple comme une richesse même si dans les faits, je constate que les gens restent plus facilement dans une activité. Par exemple, ceux qui voulaient développer une activité de chasse reste volontiers dans le groupe de chasse, celui qui souhaitait du pâturage dans le groupe pâturage etc…
C’est pourquoi le fait qu’il y ait un animateur me semble essentiel, aussi bien au début pour impulser la dynamique qu’ensuite, pour conduire le projet et fédérer l’ensemble des usagers et des adhérents autour des activités transversales comme la réalisation des infrastructures ou le traditionnel repas des marais. De plus, la légitimité de l’animateur rappelle qui est le propriétaire du site et évite qu’un groupe prenne l’ascendant sur d’autres groupes.
Prenons un peu de recul, neuf ans après… si vous deviez conseiller d’autres acteurs sur un projet similaire, que leur conseilleriez-vous ?
L’intérêt du projet du Verdier porte sur le multi-usages en adéquation avec les enjeux écologiques du site. Toutefois, un tel projet doit tenir compte du contexte global, dans le cas du Verdier, le choix du multi usage prenait tout son intérêt du fait qu’il soit proche d’un village et qu’il favorise ainsi l’implication des habitants. Enfin, comme je l’ai spécifié précédemment le rôle de l’animateur est essentiel au succès du projet. Il est cependant bon de rappeler (ou énoncer plus clairement car nous avons peut-être péché sur ce point) à chacun ses droits mais aussi ses devoirs pour que l’association ne repose pas uniquement sur l’animateur et les quelques bénévoles très impliqués.
Quelles sont vos propositions pour le futur ?
Le projet marche bien mais je pense que l’on gagnerait à encore impliquer davantage les adhérents sur des questions transversales, dépassant les activités de tel ou tel groupe.
Pour conclure, je tiens à préciser que ce projet a réellement amélioré la qualité de vie dans le village. Même si la dynamique des premières années s’émousse un peu au profit de la routine. On peut dire que ce phénomène est très certainement normal : les usagers se sont totalement approprié le site, il fait partie intégrante de leur usage et de leur paysage. Quand je me souviens de ce qu’était le Verdier avant et ce qu’il est devenu grâce à ce projet de gestion partagée, imaginer de faire sans aujourd’hui me serait assez difficile.
A nous de faire en sorte que les gens ne l’oublient pas.