Les réserves naturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur s’adaptent au changement climatique

Le 1er juillet 2024 a marqué le coup d’envoi du projet Natur’Adapt Sud. En 18 mois, il vise à accompagner les gestionnaires des réserves naturelles de Provence-Alpes-Côte-d’Azur dans leur processus d’adaptation au changement climatique, une démarche qui apparaît aujourd’hui incontournable.

Le travail en réseau est au cœur de ce projet d’ampleur régionale, associant 10 organismes gestionnaires de 13 réserves naturelles de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (cf. carte ci-dessous), dont l’ensemble des réserves naturelles régionales, y compris celle de la Tour du Valat. Soutenu par la DREAL PACA et la Région Sud, et coordonné par la Tour du Valat avec le soutien du CEN Provence-Alpes-Côte d’Azur, le projet permettra à la majorité des réserves naturelles de la région de se doter d’une stratégie d’adaptation au changement climatique, qui pourra ensuite être intégrée dans leur prochain plan de gestion.

Carte des réserves naturelles en Provence-Alpes-Côte d’Azur engagées dans le projet Natur’Adapt Sud

Le projet Natur’Adapt Sud apparaît comme une véritable opportunité pour renforcer les compétences des gestionnaires de réserves naturelles sur les enjeux du changement climatique et les impacts à venir sur le patrimoine de leurs aires protégées. Conçue pour être une démarche multi-sites, elle vise également à favoriser une dynamique régionale autour de ces enjeux, en créant des liens entre gestionnaires de réserves naturelles, notamment celles aux milieux naturels similaires.

Il est aujourd’hui indispensable d’intégrer les enjeux du changement climatique dans la gestion des aires protégées. C’est l’objectif principal du projet régional Natur’Adapt Sud, porté par la Tour du Valat.

La méthodologie Natur’Adapt comme boîte à outils du projet

Natur’Adapt Sud s’appuie sur la méthodologie Natur’Adapt développée et éprouvée par Réserves Naturelles de France (RNF) sur 21 aires protégées. Cette méthode pousse à anticiper les effets du changement climatique sur le patrimoine naturel (espèces et habitats) mais aussi les activités humaines d’une aire protégée, en s’appuyant notamment sur la collecte de données climatiques passées et futures. Elle encourage ensuite à repenser les pratiques de gestion actuelles et à identifier les actions d’adaptation nécessaires pour répondre aux vulnérabilités identifiées. Une part essentielle du travail consiste à sensibiliser et mobiliser les différentes parties prenantes de la réserve : l’équipe gestionnaire, les partenaires, les experts, ainsi que les acteurs locaux.

Pour l’équipe de gestion de la Réserve naturelle régionale (RNR) de la Tour du Valat, le projet Natur’Adapt Sud représente une opportunité de se projeter collectivement sur l’avenir de la réserve.

Les marais présents sur le site de la RNR © Tour du Valat

Depuis quelques années, le territoire de la RNR de la Tour du Valat, comme d’autres sites en Camargue, a dû faire face à des épisodes de sécheresse très marqués, engendrant de longues périodes d’assecs, des niveaux d’eau plus bas et une salinité en hausse. Mais il a été observé des printemps avec une quantité inhabituelle de précipitations, comme en 2024.

Selon Damien Cohez, Conservateur de la Réserve naturelle régionale de la Tour du Valat, ces phénomènes, qui font partie de la variabilité naturelle du climat méditerranéen, peuvent être exacerbés par le changement climatique. Dans ce contexte, l’équipe gestionnaire de la réserve de la Tour du Valat met déjà en place une gestion adaptative du patrimoine naturel du site, que le projet Natur’Adapt Sud devrait renforcer.

L’un des objectifs prioritaires sera de mieux comprendre les impacts potentiels des effets du changement climatique, tels que la montée du niveau de la mer, l’augmentation des températures, ou la modification des précipitations, sur les habitats et les espèces patrimoniales des zones humides. Plusieurs conséquences sont déjà observées sur le site, comme la prolifération de certaines espèces exotiques envahissantes, des décalages dans les dates d’installation ou d’arrivée de certains oiseaux, ou dans les périodes de vol de certains insectes, par exemple.

Un point fort du projet sera la collaboration avec deux autres réserves naturelles en Camargue : la Réserve naturelle nationale de Camargue et celle des Marais du Vigueirat. Cette coopération offre une occasion précieuse de mutualiser les connaissances, d’élargir les perspectives d’actions, et de trouver un soutien face à ces défis cruciaux.

📅 DATE IMPORTANTE : le 24 septembre 2024 se sont réunis les principaux acteurs du projet — chargés de mission, gestionnaires, partenaires techniques et financiers. Cet événement marquera, sans doute le début d’un engagement collectif autour de l’enjeu changement climatique en région Sud.