Lundi 4 mars 2024 à 11h00, Daniel Gilbert – Professeur à l’Université de Franche-Comté – présentera en salle Jean-Paul Taris un séminaire / webinaire intitulé :
Contribution des tourbières françaises à l’objectif de neutralité carbone en 2050
Résumé
Les tourbières sont des zones humides qui accumulent en moyenne 0,2 à 0,5 t de carbone par hectare et par an sous forme de tourbe. Après plusieurs milliers d’années, l’accumulation conduit à la formation d’un stock de matière organique de plusieurs mètres, correspondant à environ 700 tonnes de carbone accumulées par hectare et par mètre de profondeur. A l’échelle mondiale, les tourbières constituent de gigantesques stocks de 300 à 500 gigatonnes de carbone, soit le tiers du carbone contenu dans tous les sols mondiaux (et la moitié du stock atmosphérique de carbone) alors qu’elles ne couvrent que 3% de la surface des terres émergées.
La destruction des tourbières par exploitation rapide (extraction de tourbe) ou plus lente (drainage) entraîne le relargage de quantités très importantes de CO2 dans l’atmosphère. En Europe, ces émissions sont comprises entre 10 et 30 tonnes de CO2 par hectare et par an suivant l’état de dégradation de la tourbière. Pour limiter ces émissions, il est possible de procéder à des travaux de restauration hydraulique qui ont pour conséquence de réduire fortement l’activité microbienne et donc les émissions de carbone. Le problème est qu’il n’existe pas d’inventaire français des tourbières, des stocks de tourbe et de l’état de dégradation des tourbières. C’est à ce travail de fourmis que nous nous consacrons depuis 3 ans, avec pour objectif de déterminer dans quelle mesure la restauration des tourbières françaises pourra contribuer à l’objectif de neutralité carbone en 2050.