Lundi 11 mai à 11h00, Brigitte Poulin (Tour du Valat) présentera à la Tour du Valat, un séminaire intitulé « Impacts potentiels des traitements au Bti sur les invertébrés paludicoles et les hirondelles des fenêtres en Camargue »
Depuis août 2006, le secteur de Salin-de-Giraud et en particulier la Palissade, le They de Roustan et la Bélugue, font l’objet d’une démoustication expérimentale au Bti par l’EID sous l’égide du Parc Naturel Régional de Camargue qui coordonne également la réalisation de suivis sur les aspects sociologiques et écologiques. Les suivis écologiques visent à détecter les éventuels impacts directs (dérangement causé par les traitements aériens sur les canards et colonies de hérons, densité de chironomes) et indirects (odonates, pipistrelles, passereaux paludicoles et hirondelles) de la démoustication sur l’écosystème. Compte tenu du caractère peu toxique et relativement sélectif du Bti, les deux suivis proposés par la Tour du Valat utilisent comme modèles les organismes prédateurs potentiellement affectés via le réseau trophique, soit les invertébrés associés à la végétation des roselières consommés par les passereaux paludicoles et les hirondelles des fenêtres qui s’alimentent d’insectes à la volée à proximité des hameaux de Camargue. Suite à la forte variabilité saisonnière et annuelle de l’hydrologie (fréquence et durée des périodes de mise en eau), dont l’impact sur l’écosystème est probablement supérieur à celui du Bti, l’étude s’appuie sur la comparaison de sites traités et non traités sur une période de cinq ans. Les résultats des deux premières années de suivi suggèrent un impact des traitements alors que les sites traités se caractérisent par une abondance significativement inférieure des disponibilités alimentaires pour les passereaux paludicoles et une modification du régime alimentaire des hirondelles. Ainsi, sur les sites traités, les hirondelles consomment significativement plus de guêpes, de fourmis volantes et de proies de petites tailles, montrant également un taux d’alimentation moindre pendant au moins une partie de la saison de nidification. Sur les sites non traités, elles consomment davantage de chironomes, d’araignées et d’odonates, et de proies de grande taille. En 2009, un suivi de la reproduction des hirondelles sera également mené, afin d’évaluer l’impact du régime alimentaire modifié sur le succès reproducteur.