Lundi 9 mars à 11h, Jean-François Giroux (Professeur à l’Université du Québec à Montréal) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé « Les Bernaches du Canada résidentes : un style de vie adapté à la banlieue ».
En Amérique du Nord, il existe plusieurs sous-espèces et populations de Bernaches du Canada dont certaines ont adopté les milieux urbains et péri-urbains pour se reproduire. Depuis 1992, nous suivons l’évolution démographique d’une population établie sur des îles du fleuve St-Laurent à proximité de Montréal. Le nombre de nids est passé de 3 à plus de 200 en quinze ans. L’abondance d’îles et d’îlots qui permettent un succès de nidification élevé, une abondance de sites d’élevage caractérisés par les modifications anthropiques (parcs, pelouses, terres agricoles) qui favorisent la croissance des jeunes et le déplacement des oiseaux juste avant la saison de chasse vers des zones où la chasse est interdite ont favorisé l’établissement et l’expansion de cette population. Les Bernaches du Canada résidentes sont la cause de nombreux conflits d’utilisation du territoire et sont considérées à certains endroits comme une peste dans certaines régions du Canada et des États-Unis. Au Québec, les problèmes de nuisances sont peu répandus mais risquent de se développer avec l’accroissement de la population. En collaboration, avec le Service canadien de la faune, nous évaluons les effets à moyen terme d’une réduction du succès reproducteur des oiseaux établis près de Montréal en aspergeant les oeufs d’huile minérale sur un certain nombre d’îles. Même si cette méthode de contrôle permet de réduire le succès d’éclosion, nous n’avons pas encore vu d’effet sur les tendances démographiques ni sur la fidélité des oiseaux à leur site de nidification.