Lundi 22 octobre exceptionnellement à 13h30, Catherine Prigent (CNRS, LERMA) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé : « Première cartographie mondiale des zones humides ».
Le CNRS et l’IRD viennent de livrer à la communauté scientifique les résultats d’une étude de grande ampleur : la première vision complète sur les zones humides de notre planète. Ces données à l’échelle globale sont issues de l’analyse de toute une gamme d’observations satellites complémentaires et couvrent une période de 15 ans « Un premier constat s’impose : ces milieux liés à l’eau ont vu leur surface diminuer de 6% commente Fabrice Papa, spécialiste d’hydrologie spatiale à l’IRD. Sur le plan géographique, les régions proches de l’équateur accusent le recul le plus important. » En effet les pertes cumulées des zones tropicales et sub-tropicales contibuent à 57% de la diminution totale observée. Comment s’explique la réduction de ces milieux humides tels que marais, lacs, oasis, deltas ? « La comparaison des données de cette étude avec des paramètres hydrologiques ou climatiques n’a pas permis de conclure dans un premier temps. Il a donc fallu chercher ailleurs, raconte le chercheur. Par contre la superposition est excellente entre le taux de diminution de surfaces humides et l’augmentation de population entre 1990 et 2005. Cela est particulièrement net pour la Chine, l’Inde, le Vietnam.» Très logiquement, cette densification humaine entraîne de plus forts prélèvements d’eau pour la consommation domestique, les activités agricoles ou industrielles. Les loisirs et le tourisme sont également des secteurs gros consommateurs comme au sud de la Floride.