Co-encadrée par la Tour du Valat et l’UMR MIVEGEC CNRS-IRD-Université de Montpellier, Florence Nono Almeida a soutenu avec succès le 30 novembre 2023 sa thèse de doctorat intitulée :
Exposition à la pollution plastique chez les oiseaux marins : des macroplastiques aux microplastiques
Florence a commencé un post-doctorat de 2 ans à MIVEGEC sur le projet MicroM qui regarde l’impact des microplastiques sur les capacités vectorielles des moustiques.
Résumé :
Parmi les différents types de pollution, les débris anthropiques tels que les plastiques sont devenus une source majeure de préoccupation pour le fonctionnement des écosystèmes et la santé des organismes qui y vivent. L’objectif principal de cette thèse était de quantifier et de caractériser l’exposition aux débris anthropiques, dont le plastique, chez le goéland leucophée Larus michahellis dans le bassin méditerranéen occidental, afin de mieux comprendre son impact sur la santé, le succès reproducteur et la dynamique des populations de ces oiseaux marins.
Nous avons examiné cette question à travers trois approches : 1) l’étude de la variation de l’exposition au sein d’une colonie pendant la période de reproduction ; 2) l’étude de la variabilité spatiale et temporelle de l’exposition entre différentes colonies à l’échelle du bassin méditerranéen occidental ; 3) et enfin, la quantification des plastiques dans le tube digestif des goélands. Cette dernière approche a nécessité le développement d’un nouveau protocole de quantification des microplastiques (10μm à 1mm) au sein des tissus des vertébrés. Si la dépendance générale des goélands aux déchets anthropiques a été soulignée par nos résultats, une variation de l’exposition a été observée à la fois pendant la saison de reproduction et selon les colonies étudiées. Cette variation semble être principalement due au nombre de décharges et au pourcentage de couverture agricole autour des colonies. Si seuls quelques individus ont conservé des plastiques de plus de 1 mm dans leur tube digestif au moment de leur mort, la quasi-totalité d’entre eux présentait des microplastiques de petite taille. Une moyenne totale de 39,25 (± 30,60) mg de plastique a été trouvée dans le tube digestif des goélands, dont 8,45 (± 5,24) mg de petits microplastiques.
Le travail exposé dans cette thèse représente un des premiers efforts pour quantifier et qualifier l’exposition des oiseaux méditerranéens aux plastiques et autres déchets. Il reste à présent beaucoup à faire pour comprendre l’impact de cette pollution sur la santé des individus, son lien avec d’autres facteurs de stress tels que les parasites, et le rôle des goélands dans la dissémination à plus grande échelle de ces polluants.