Cet article a été publié par la revue Animal Behaviour en septembre 2018.
L’évolution de la latéralité dans le monde animal (le fait d’être gaucher ou droitier avec une spécialisation des hémisphères cérébraux correspondante) est une question de recherche qui peut être éclairée par le travail sur une large gamme d’animaux, allant des oiseaux aux grands singes et aux humains.
Afin de contribuer à cette réflexion, nous avons voulu explorer le degré de latéralisation chez les flamants roses en commençant par observer si les flamants dormaient toujours sur la même patte. Ce travail entammé par Eva Lartigau en 2011 a été poursuivi par Annabelle Vidal et Charlotte Perrot, qui ont évalué la latéralisation d’autres comportements, pour aboutir à cet article publié aujourd’hui dans Animal Behaviour.
Nous montrons que si les postures de repos ne sont pas latéralisées, presque tous les flamants sont complétément latéralisés durant les rotations qu’ils effectuent sur eux-même en vue d’extraire des invertébrés du sédiment, et ce avec une prédominance de droitiers.
Parmi les cinq postures de parade nuptiale étudiées, seule la posture dite de twist-preen (voir vidéos ici et ici et ci-dessous) est significativement latéralisée mais avec autant de droitiers que de gauchers dans la population. Cette latéralisation s’accentue légérement avec l’âge des flamants, possiblement en lien avec l’augmentation de la complexité des parades montrée dans une étude précédente (Perrot et al. 2016, voir l’article).
Ces résultats, qui contrastent avec ce qui avait été précédemment trouvé en zoo, montrent l’intérêt d’étudier le comportement des flamants dans leur milieu naturel.
Vous pouvez retrouver cet article en accès libre en cliquant ici.
Référence bibliographique : Vidal A., Perrot C., Jasmin J.-N., Lartigau E., Arnaud A., Cézilly F., Béchet A. 2018. Lateralization of complex behaviours in wild greater flamingos. Animal Behaviour 144:67–74. doi: 10.1016/j.anbehav.2018.07.017