La désignation en sites Ramsar est une reconnaissance internationale, accordée aux milieux humides les plus importants du monde. Sur les 44 sites désignés par la France, 33 se trouvent en métropole.
Dans le cadre de l’Observatoire National des milieux humides, la Tour du Valat (Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes) avec l’aide de l’Association Ramsar-France, a étudié l’évolution de l’occupation du sol dans 32 de ces sites métropolitains (désignés avant 2015) entre 1975, 1990 et 2005, à partir d’images satellites. Utilisant la méthodologie du projet GlobWetland-II (mené en partenariat avec l’Agence Spatiale Européenne, Jena Optronik et le Secrétariat Ramsar), elle a permis d’analyser l’évolution des grandes classes d’habitats, en particulier des milieux humides (naturels et artificiels) ; d’analyser le niveau de pression agricole et urbain sur les sites Ramsar métropolitains de France ; et d’établir des cartes d’occupation du sol simplifiée des 32 sites. Optimisée pour une échelle globale, la méthode permet de mettre en évidence des tendances à l’échelle de l’ensemble des sites.
Illustrations : Cartes d’occupation du sol en 1975 et 2005 en Grande Camargue
Il s’agit du premier essai de déclinaison nationale d’une démarche de suivi à partir d‘images satellitaires, appliquée en 2009-14 à l’échelle du bassin méditerranéen. Quelques autres pays comme l’Algérie et la Tunisie sont intéressés pour rééditer cette approche nationale.
Principaux résultats :
- Globalement, en 30 ans, les milieux humides naturels ont régressé de 6%, et les milieux humides artificiels progressé de 38% dans les sites Ramsar métropolitains. Les milieux naturels terrestres ont aussi régressé. Ces changements sous-estiment probablement ceux ayant affecté les zones humides de France en général, souvent mois bien protégées/valorisées que les sites Ramsar.
- Marais & lagunes, forêts inondables et prairies humides sont les milieux humides qui ont le plus régressé entre 1975 et 2005.
- A l’inverse, lacs et étangs artificiels ont fortement progressé.
- Les milieux urbanisés ont fortement progressé entre 1975 et 2005 (+ 39%), tant dans les sites Ramsar métropolitains que dans leurs proches alentours.
- En revanche l’agriculture a stagné : +2% à +4 % dans les sites, -2% à -3% dans les alentours.
- Le littoral méditerranéen apparaît comme le plus concerné par la progression tant de l’agriculture que des milieux urbains.
Contacts : C. Perennou et A. Guelmami