Cet article a été publié en février 2017 par la revue BMC Evolutionary Biology. Vous pouvez y accéder en libre accès via le lien ci-dessous.
De précédents travaux avaient montré que les populations de flamants étaient panmictiques au niveau du bassin méditerranéen (Geraci et al., 2012). Dans ce contexte, les mécanismes permettant le maintien de la diversité allèlique des gènes du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) chez des espèces, qui comme le Flamant rose, présentent de forts flux de gènes entre colonies demeurent mal compris.
D’un côté des flux de gènes élevés peuvent perturber l’adaptation locale et donc réduire la diversité génétique. D’un autre côté, des espèces avec de forts taux de dispersion ont plus de chance d’être exposées à des pressions de pathogènes variées, ce qui peut sélectionner pour des allèles spécifiques à chacune des pressions rencontrées et donc favoriser la diversité.
Dans cet article nous montrons une très forte diversité allélique du CMH de classe II (une des plus élevées pour un oiseau qui n’est pas un passereau), et qu’il n’existe aucune structure de population en ce qui concerne le CMH entre quatre colonies méditerranéennes de flamants (France, Espagne, Turquie et Algérie).
Ces résultats suggèrent que, comme attendu, l’adaptation locale est perturbée par un flux de gènes très élevé entre les colonies. Cependant, la forte diversité pourrait être maintenue par une sélection équilibrante qui se joue à l’échelle de la Méditerranée.
Référence bibliographique complète :
Gillingham M.A.F., Béchet A., Courtiol A., Rendón-Martos M., Amat J.A., Samraoui B., Onmuş O., Sommer S., Cézilly F. 2017. Very high MHC Class IIB diversity without spatial differentiation in the mediterranean population of greater Flamingos. BMC Evolutionary Biology [Internet] [cited 2017 Feb 28]; 17. doi: 10.1186/s12862-017-0905-3
Photo : flamants roses en Camargue © C. Perrot