Un nouvel article, publié le 7 avril 2016 dans la revue Aquatic Toxicology et co-rédigé par des chercheurs de la Tour du Valat et de l’Université de Franche-Comté, confirment à la fois l’effet cocktail des pesticides et l’importance du stade de développement choisi pour tester l’impact des produits pesticides sur la faune.
L’Alpha-cypermétrine étant employée au cours de l’été dans les rizières pour contrôler le lépidoptère Chilo supressalis, la Pyrale du riz, la question d’une utilisation de cet insecticide pour lutter contre les larves de chironomes en début de saison culturale et des conséquences éventuelles sur la biodiversité a été posée.
Son impact a été testé sur un amphibien fréquemment rencontré dans les rizières, la Grenouille verte, seul ou en mélange avec l’Oxadiazon, un herbicide communément utilisé désormais interdit en riziculture mais dont l’usage était autorisé au moment où cette étude a été réalisée.
Aucun effet significatif de l’Alpha-cypermétrine et de l’Oxadiazon, seuls ou en mélange, aux doses préconisées pour ces cultures n’a été observé sur les œufs ou sur les jeunes têtards.
Cependant un effet extrêmement délétère (98 % de mortalité en 24 heures) a été mesuré sur les têtards prémétamorphes (stade précédent la phase terrestre), quand les deux pesticides ont été appliqués en mélange.
Ces résultats suggèrent également une fréquente sous-estimation de l’impact des pesticides sur les organismes en général, du fait d’une non-prise en compte de l’effet cocktail et du stade de développement de ces derniers.
Photo : rizière en Camargue (© Tour du Valat)