Cet article a été publié dans la revue Journal of Ornithology en février 2015 ; vous pouvez accéder ci-contre à son résumé et au site de l’éditeur.
Il traite de la phénologie de la Sarcelle lors de sa migration automnale, et de l’importance de la Camargue en tant que quartier d’hivernage pour cette espèce.
L’étude porte sur la comparaison des données de baguage et reprises à la chasse issues de la Tour du Valat (1956-1974) avec les données récentes obtenues aux Marais du Vigueirat (2003-2013). Nous avons constaté que les sarcelles arrivent plus précocement en Camargue à la fin de l’été et qu’elles y passent plus de temps durant l’hiver.
Ces résultats vont à l’opposé d’un effet attendu du changement climatique, puisque théoriquement si le changement dans le comportement observé était la conséquence d’un réchauffement climatique, on s’attendrait à ce que les sarcelles restent plus longtemps sur leurs sites de reproduction. Hors, nous observons le contraire.
On suggère donc que le changement dans la phénologie de migration de la sarcelle est le résultat d’une attractivité accrue de la Camargue pour cette espèce au cours des 50 dernières années. Ces résultats sont en accord avec les changements sur la gestion locale des habitats de Camargue sur la même période.
D’autre part, cela est cohérent avec l’augmentation du poids des sarcelles durant cette période (Guillemain et al. 2010). Reste à voir si la survie des sarcelles a elle aussi augmenté entre ces deux périodes ; des analyses sont actuellement en cours.
La plupart des études sur la phénologie des oiseaux porte sur les changements de la migration printanière de passereaux vers leur site de reproduction. Le type d’études mené ici réunissant d’importants jeux de données d’une espèce d’oiseau d’eau et concernant la migration d’une espèce d’oiseau d’eau vers le quartier d’hivernage est donc assez novatrice.