Dans cet article paru dans la revue BMC Evolutionary Biology (voir le résumé ci-contre), est présentée la première étude sur la variation génétique de la population de flamant du Chili à travers son aire de répartition en Amérique du Sud. De plus, à l’aide de deux marqueurs d’ADN mitochondrial et 10 marqueurs nucléaires, est dressé l’arbre phylogénétique des six espèces de flamants et estimé le temps de divergence de chacune des espèces. L’ADN mitochondrial confirme la présence d’une seule population de flamant du Chili à travers son aire de répartition, ce qui est à rapprocher des résultats sur les flamants roses en Méditerranée.
Les méthodes de vraisemblance et bayésienne dressent des arbres phylogénétiques identiques qui séparent les espèces de flamant en deux sous-clades : le flamant rose, le flamant des Caraïbes et le flamant du Chili d’un côté et le flamant nain, le flamant des Andes et le flamant de James de l’autre. La divergence initiale entre flamants aurait eu lieu à la limite Mio-Pliocène ou peu après (6-3 Millions d’années) suivie par des divergences consécutives rapides à travers le Plio-Pléistocène.
Ces estimations en font une des plus jeunes familles d’oiseaux, au contraire de l’idée classique selon laquelle ils seraient des fossiles vivants. Enfin, les auteurs suggèrent de renommer Phoeniconaias en Phoenicoparrus tout en redéfinissant ce dernier genre comme étant tous les flamants plus étroitement liés à Phoenicoparrus andinus qu’à Phoenicopterus roseus.