Lundi 7 décembre à 11h, Anne-Laure Brochet (ONCFS) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé « Conséquences des Déplacements des Canards pour la Dispersion des Graines, des Invertébrés et des Parasites ».
Le rôle des oiseaux d’eau dans la dispersion des organismes aquatiques entre les zones humides est depuis longtemps suspecté. Ces oiseaux sont en effet abondants, largement distribués à travers toutes les zones humides, et très mobiles que ce soit l’échelle locale ou continentale. Nous avons étudié les conséquences des déplacements des canards pour la dispersion des graines, des invertébrés et des parasites à l’échelle d’un quartier d’hiver (la Camargue) et d’un continent (l’Europe) et quantifié ces événements de dispersion. Pour le transport des graines par exemple, nous avons montré qu’en moyenne 27% des graines ingérées par la sarcelle d’hiver (Anas crecca) étaient récupérés encore viables dans les fientes. Sur le terrain, nous avons trouvé que 9 et 6% des sarcelles transportaient de façon interne et externe respectivement, au moins un propagule viable. Bien que la probabilité pour un oiseau de disperser des propagules à un instant donné soit faible, cette probabilité devient potentiellement importante lorsque l’on considère les centaines de milliers de canards qui se déplacent quotidiennement entre les différents plans d’eau. L’ensemble de ces résultats plaide donc en faveur d’un rôle important des canards dans la dispersion de nombreux organismes aquatiques et des parasites. A l’heure de la fragmentation des habitats, des changements climatiques et des espèces introduites envahissantes, la prise en compte de la dispersion est devenue un enjeu d’importance majeure pour la gestion et la conservation des habitats.