Le 17 mars à 11h, Patrick Höhener (Equipe Chimie de l’Environnement Continental, Université de Provence – UMR 6264) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé : « Transfert de pesticides des rizières vers les eaux de surface dans le delta du Rhône : mesure et modélisation ».
La présence de 24 pesticides (herbicides et insecticides) et de 12 de leurs produits de dégradation a été étudiée dans le réseau hydrique camarguais pendant le cycle cultural du riz (avril à septembre des années 2004 à 2006). La variation spatio-temporelle des concentrations en pesticides dans les eaux de surface a été étudiée à partir d’échantillons prélevés aux exutoires des principaux canaux d’irrigation et dans le système des étangs. Les pesticides issus de la riziculture représentent près de 55% des composés détectés contre seulement 8% pour ceux transitant par le Rhône. Le prétilachlore, l’oxadiazon, le MCPA, la bentazone et le dichlorprop ont été les substances les plus fréquemment décelées. Un seul insecticide, le tébufénozide, a été retrouvé dans certains prélèvements à une concentration n’excédant pas 0,12 µg/L. Deux principaux pics de pollution ont été caractérisés. Le premier en avril lors de l’application des pesticides de pré-semis (oxadiazon et prétilachlore) et le second en juin lors des applications des pesticides de post-semis (MCPA et bentazone). Des vidanges régulières des parcelles avant et après semence du riz sont à l’origine d’un transfert rapide des pesticides des rizières vers les étangs. Dans les étangs, la dissipation des pesticides est rapide et le temps d’exposition des organismes aquatiques à des concentrations élevées en pesticides (plusieurs µg/L) ne dépasse pas 2 semaines. La variabilité spatiale des pesticides montre un phénomène de dissipation le long de l’axe de salinité et leurs concentrations dans les étangs sont toujours plus faibles qu’aux exutoires des canaux d’irrigation. Un modèle hydrochimique est dévéloppé actuellement qui devrait servir comme outil de prédiction.