Lundi 5 mai à 11h, Anne-Laure Brochet (ONCFS) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé » Le rôle de la Sarcelle d’hiver dans la dispersion des graines et des invertébrés en Camargue ».
Les plantes et les invertébrés aquatiques ont typiquement des habitats composés d’unités plus ou moins isolées entre elles. Cependant ces organismes ont souvent de larges distributions géographiques. Ceci amène donc à penser que ces espèces possèdent un moyen de dispersion efficace et rapidement disponible, et les animaux sont très probablement un important vecteur dans la dispersion passive de ces organismes aquatiques entre les différentes zones humides. Les canards sauvages sont notamment parmi les meilleurs candidats pour jouer ce rôle. En effet, ils peuvent transporter des organismes au stage de propagules (graine ou œuf) soit dans leurs tubes digestifs (endozoochorie ou transport interne), soit sur leurs plumages et/ou leurs pieds (ectozoochorie ou transport externe). De plus, ces oiseaux sont abondants, largement distribués à travers toutes les zones humides du monde et hautement mobiles à différentes échelles (locale, régionale et continentale). Enfin, l’importance des graines et des invertébrés dans leur régime alimentaire fait d’eux des vecteurs potentiels de la dispersion de ces organismes.
Afin d’étudier ce phénomène, j’ai choisi l’exemple de la dispersion des graines et des invertébrés par la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) pendant leur hivernage en Camargue. Le 1er objectif de cette étude a été de quantifier les probabilités de transport interne et externe des organismes aquatiques par cet oiseau. Le 2ème objectif a été d’étudier les déplacements locaux des sarcelles d’hiver pour déterminer où elles pouvaient disperser ces organismes. Le 3ème objectif est de quantifier expérimentalement le temps de transit de différentes espèces de graines afin de déterminer à quelle vitesse les graines peuvent être dispersées par ces oiseaux. Collectivement, toutes ces données permettront de déterminer les modèles de dispersion des propagules entre les différentes zones humides à l’intérieur d’un quartier d’hivernage.