Lundi 23 novembre à 11h, Emmanuelle Cohen-Shacham (Department of Zoology, Faculty of Life Sciences) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé : « Rétrospective sur la Hula: études d’un cas isolé de zone humide dans le nord d’Israël ».
La Vallée de Hula, situee dans le nord de la Vallée du Jourdan, était une zone humide de 6000 ha et était composée d’un grand lac entouré de marécages. Dans les années 1950 cet écosystème unique a été asséché pour faire disparaitre la malaria et transformer les marécages en terres arables. En 1964 fut créée la réserve naturelle de Hula afin de préserver une partie de l’écosystème d’origine. Cette réserve est aujourd’hui administrée par l’Autorité de la Nature et des Parcs dont la gestion repose sur des principes d’intervention minimale. La création de la réserve naturelle n’a pas pu empêcher l’extinction de quelques espèces de faune et de flore, certaines étant endémiques. Au cours des décennies suivantes, de graves problèmes se sont développés dans la Vallée de Hula : l’air a pénétré dans la tourbe sèche, engendrant une décomposition microbienne de la matière organique. Ces changements biologiques ont conduit à des feux souterrains et à la libération de grandes quantités de nutriments qui ont été lavés dans la Mer de Galilée, entrainant un processus d’eutrophisation. Pour parer contre l’étendue de cette détérioration, le niveau hydrostatique a été élevé dans les années 1990, et 100 ha de la zone de marécages d’origine ont été inondés, créant le lac de « Agamon », qui est géré par la Keren Kayemeth LeIsrael (l’institution nationale fondatrice d’Israël) et principalement utilisé pour le tourisme écologique.
L’objectif de mon projet de recherche est d’analyser l’influence de la gestion des zones humides sur l’approvisionnement des services de l’écosystème, en comparant le cas d’étude de Hula (réserve naturelle versus Agamon) à celui de la Camargue.