Lundi 12 octobre à 11 h, Jacques Blonbel (CNRS) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé : « Darwin, la génétique et la société ».
En cette année où nous célébrons le deuxième centenaire de la naissance de Darwin, la théorie de l’évolution telle qu’elle fut construite par le célèbre biologiste, puis peu à peu affinée par les découvertes réalisées au cours des 19ème puis 20ème siècle, notamment par l’inclusion dans le paradigme darwinien de la génétique des populations, est considérée comme la seule explication cohérente de l’émergence puis de la dynamique de la biodiversité. On montrera comment cette dernière s’inscrit dans une histoire, que les espèces dérivent toutes les unes des autres depuis LUCA (Last Universal Common Ancestor), qu’elles ont une durée de vie limitée et que le moteur qui anime leur dynamique se nourrit des changements et perturbations de l’environnement. En ces temps d’incertitude sur l’avenir de la diversité biologique, la connaissance des mécanismes qui l’entretiennent et conditionnent son évolution sont plus que jamais nécessaires pour garantir la conservation de cet héritage légué par l’histoire.
On montrera aussi comment le darwinisme a été interprété dès ses débuts dans des directions non voulues par Darwin lui-même mais qui entraînèrent des dérives comme l’eugénisme, le racisme, puis finalement le nazisme. On sait maintenant que le darwinisme a changé les fondations de la pensée occidentale, remettant en cause les vieux dogmes qui fondèrent pendant des siècles nos mentalités et notre regard sur le monde. La plus grande partie des problèmes urgents auxquels les sociétés sont confrontées, tels qu’ils se déclinent à travers leurs cortèges de misères, actuelles ou attendues ont, d’une manière ou d’une autre, une base biologique qui relève de l’écologie et de la biologie évolutive. Les biologistes ont en la matière une responsabilité particulière car ils n’ont pas l’excuse de l’ignorance.