Le prochain séminaire des Amis de la Tour du Valat aura lieu mardi 21 février 2017 à 18h30, dans l’auditorium de la Maison de la vie associative d’Arles (boulevard des Lices) entre la gendarmerie et la Poste, à côté du parking du Centre).
Jacques Blondel présentera : « De la protection de la nature à la « nouvelle conservation », l’évolution des relations entre humains et non-humains«
Nous vous y attendons nombreux, accès libre et sans inscription, n’hésitez pas à partager cette invitation !
Résumé :
L’idée de protection de la nature, apparue au XVIIIème siècle, s’est progressivement imposée en France à la fin du XIXème siècle mais ne s’est véritablement concrétisée par la loi et matérialisée dans les faits que dans le courant du XXème siècle. La création des Parcs nationaux (les premiers en 1963) a illustré la dichotomie entre espaces protégés réservés à la nature et espaces de valorisation et de production où « tout était possible ». La combinaison (i) du constat d’une érosion inquiétante de la biodiversité, (ii) des limites et inconvénients de la législation sur les espaces protégés et (iii) de nouveaux modes de gestion des ressources naturelles a conduit à porter un nouveau regard sur la nature en introduisant (y compris dans le droit français) la notion de solidarité écologique, économique et sociale qui implique de nouvelles normes de gestion de la biodiversité et des espaces où elle se déploie. On est alors passé d’une logique de Protection à une logique de Conservation puis de gestion avec d’immenses conséquences d’ordre règlementaire, écologique, économique, social et philosophique qui n’excluent pas les tensions entre gestion conservatoire et aspiration à un « retour à la nature » revendiqué au nom de la « wilderness ». C’est cette dynamique complexe conduisant à ce fait indiscutable, qu’on le veuille ou non, qu’est « l’Anthropocénisation » croissante de la planète qui sera développée à l’aide d’exemples concrets.