Depuis la fin des années 2000, la Grue cendrée connaît une expansion spectaculaire en Camargue. Après 3 ans d’effectifs stables, cette augmentation reprend fortement en 2025, avec 45% de grues hivernantes supplémentaires recensées.
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Peut-être les avez-vous vues, ou avez-vous entendu leur cri caractéristique qui lui a donné son nom dans de nombreux pays : comme chaque année depuis la fin des années 2000, plusieurs milliers de Grues cendrées (Grus Grus) se sont rassemblées en Camargue pour passer l’hiver.
En janvier, la Tour du Valat a organisé le recensement de la population de ces grands oiseaux.
Cette opération annuelle mobilise une quarantaine de personnes, bénévoles ou employés de la Tour du Valat, de la Réserve Nationale de Camargue, des Amis des Marais du Vigueirat, du Parc Naturel Régional de Camargue et du Centre du Scamandre. Transmis au réseau national « Réseau Grues France », ce comptage permet de suivre l’évolution de la population de ces grands oiseaux.
Cette année, une augmentation importante a été constatée : 39 800 grues cendrées ont été recensées sur 19 sites. Cela représente une augmentation de 45% par rapport aux 3 dernières années où les effectifs étaient stables autour de 27 000. Cette augmentation pourrait être due à plusieurs facteurs :
- Tout d’abord, l’augmentation régulière depuis le début des années 2000 s’explique en partie par le statut de protection de l’espèce, inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et à l’Annexe II de la Convention de Berne, ce qui a permis aux populations reproductrices européennes de croître fortement (entre 52 000 et 80 000 couples dans les années 1990 à plus de 200 000 couples aujourd’hui)
- La population avait connu l’année dernière une hécatombe dû à la grippe aviaire sur les sites de haltes migratoires, notamment en Hongrie, mais les effectifs n’avaient pas diminué en Camargue. Cette année aucun cas de grippe aviaire sur l’espèce n’a été recensé
- Enfin, les terres de Camargue présentent une forte attractivité pour l’espèce avec ses grandes zones agricoles, notamment les rizières asséchées pendant la période hivernale. Il existe probablement une variabilité annuelle de la proportion d’individus choisissant de s’arrêter en Camargue, sans que cela ne soit expliqué.