Un goéland railleur (Larus genei), bagué en Camargue en juin 2015 sur le domaine de la Palissade, a été retrouvé en Libye début février 2016 au large de Tobrouk, à environ 2000 km de distance. Accidentellement pris dans un filet de pêche, il a finalement pu être remis en liberté en bonne santé.
L’observation est importante puisque l’espèce, considérée comme menacée, fait l’objet d’un programme de suivi à l’échelle méditerranéenne. 6639 individus ont ainsi été bagués par la Tour du Valat sur le littoral méditerranéen français, qui ont donné lieu à environ 42 000 lectures de bagues dont seulement 17 en Libye !
Alors que le goéland railleur est présent du Pakistan à l’Afrique occidentale, ses effectifs européens historiquement élevés de la Mer Noire (Ukraine notamment) tendent à décliner fortement depuis le début du 21ème siècle, sans doute au bénéfice des populations méditerranéennes par échanges entre les colonies.
Baguage des goélands railleurs sur le domaine de la Palissade en juin 2015 (© E. Vialet / PNRC)
En France, la Camargue représente une des zones de nidification privilégiée de l’espèce, où les effectifs tendent à augmenter fortement avec environ 600 couples en 2015 (contre une vingtaine seulement en 1985). La Tour du Valat y mène depuis 1997 des opérations de baguage en étroite collaboration avec les Amis des Marais du Vigueirat.
Depuis 2013, l’espèce niche avec succès sur le domaine de la Palissade à proximité de Salin de Giraud sur un îlot de nidification de 480 m2, construit en 2009. 311 poussins y ont ainsi été bagués en 2014, et 556 en 2015 en collaboration avec le PNRC, gestionnaire du site.
Le Goéland railleur est également une des neuf espèces de laro-limicoles ciblées par le programme européen Life+ Envoll, pour la protection des oiseaux du littoral méditerranéen soumis à de fortes pressions anthropiques (en savoir plus).