La première Liste rouge des habitats européens vient d’être publiée. Elle dresse le bilan de l’état de conservation de 490 habitats naturels répartis dans tous les milieux terrestres, aquatiques et marins de 35 pays européens de l’Arctique à la Méditerranée, dans le cadre de la Stratégie biodiversité de l’Union européenne à l’horizon 2020.
Cette étude financée par la Commission européenne a été menée grâce à la contribution de 300 experts et coordonnée par Wageningen Environmental Research (Alterra), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), NatureBureau et les consultants Susan Gubbay et John Rodwell.
La Tour du Valat y a directement contribué via la participation de Brigitte Poulin, chef du département Écosystèmes et de Patrick Grillas, directeur du Programme, qui ont procédé à l’évaluation des habitats d’eau douce Tall helophyte dominated freswater vegetation, Small and amphibious helophyte-dominated freshwater vegetation, Inland saline or brackish helophyte beds, Permanent inland saline and brackish waters, et Periodically exposed saline shores with pioneer and ephemeral vegetation.
Les résultats sont globalement très négatifs avec plus d’un tiers des habitats terrestres menacés, dont plus des trois quarts des marais, plus de la moitié des prairies, et presque la moitié des lacs, rivières et zones littorales, tandis que les forêts, landes et habitats rocheux, bien que se portant mieux, restent sujets de préoccupation.
Sur le plan géographique, la zone méditerranéenne est particulièrement menacée avec presque un tiers de tous les habitats menacés d’effrondrement.
Les phénomènes anthropiques responsables de ce déclin global des habitats naturels européens sont multiples et croissants en intensité, et ce aussi bien concernant les habitats terrestres et d’eau douce que marins. Citons ainsi l’agriculture intensive et l’abandon des pratiques de pâturage traditionnelles, les pollutions et drainages d’eaux usées, les espèces invasives, le développement non-maîtrisé d’infrastructures, les pratiques de pêches ou l’urbanisation des zones littorales, tandis que certains effets du changement climatique se font déjà sentir sur l’ensembe des habitats.
Les habitats naturels européens hébergent pourtant des miliers d’espèces végétales et animales et procurent aux populations d’importants services écosystémiques agricoles, climatiques, socio-économiques, ou encore culturels et récréatifs, d’où l’importance de préserver leur intégrité.
Les deux rapports concernant les milieux terrestres et marins sont téléchargeables en anglais via le lien ci-contre.
Contact : Brigitte Poulin, chef du département Écosystèmes à la Tour du Valat (e-mail)