Sébastien Ficheux, doctorant de la Tour du Valat et de l’Université de Bourgogne, présentera lundi 6 janvier 2014 à 10h30 en salle de conférences de la Tour du Valat un séminaire intitulé « Dynamique et génétique des populations de cistudes d’Europe (Emys orbicularis) », pour présenter sa thèse soutenue le 20 décembre 2013 à Dijon.
Résumé :
La dispersion, caractérisée par les mouvements d’individus dans l’espace conduisant à la production d’un flux de gènes, permet la connectivité des populations. L’étude de la dispersion est devenue d’une importance primordiale pour prédire les conséquences des changements globaux sur la structure et la dynamique des populations. Les espèces à dispersion limitées, comme les chéloniens, sont particulièrement menacées par ces phénomènes. Cette étude se propose d’analyser la dispersion chez la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), en régression en Europe, dans un contexte de fragmentation d’habitats et de déterminer les causes de ce comportement via l’analyse de la dynamique et de la génétique des populations. Nos résultats montrent, d’une part, que les temps de générations lents chez les cistudes (environ 12 ans) peuvent ralentir les phénomènes d’érosion génétique par dérive. Cette érosion lente est accentuée en présence de grandes populations même en milieu très fragmenté. D’autre part, la sélection aurait favorisée la philopatrie chez les femelles cistudes dans les milieux peu riches en site de ponte et de faible densité d’individus car elles ont un avantage à la territorialité. A l’inverse, le coût à la dispersion diminuerait pour les mâles car ce comportement éviterait la consanguinité. Les cistudes semblent donc très sensibles à la compétition intra-spécifique. En effet, la relaxation de la densité-dépendance des adultes permet un recrutement important de juvéniles. Cette dynamique favoriserait une récupération rapide des effectifs après une importante perturbation, ce qui est surprenant pour une espèce longévive dont les temps de résilience sont supposés lents.