État de conservation de la biodiversité dans le Bassin méditerranéen
Objectifs du projet
Un quart de la biodiversité méditerranéenne est étroitement liée aux zones humides. Il est donc primordial d’enrayer les tendances négatives observées sur les habitats humides et les espèces qui en dépendent. Pour atteindre cet objectif notre projet privilégie trois axes :
- La production de connaissance sur l’état des espèces et des écosystèmes et l’identification des sites-clés pour la conservation de la biodiversité ;
- La hiérarchisation des menaces et l’évaluation de l’efficacité des mesures de conservation ;
- La transmission de ces informations aux décideurs sous forme d’indicateurs.
Actions & méthodologie
Dresser le bilan de l’état de la biodiversité n’est pas chose aisée, dans une région méditerranéenne où il existe de fortes disparités géographiques concernant la quantité et la qualité des données disponibles. Si les pays de l’Union européenne ont généralement initié des réseaux d’observation et de suivis de leur nature, il n’en est pas de même pour certains pays d’Afrique du Nord, des Balkans ou du Moyen-Orient. D’autre part, si les oiseaux d’eau sont dénombrés dans plusieurs pays, l’information sur l’état de conservation et les tendances des autres groupes est quant à elle beaucoup plus parcellaire.
Pour nos analyses à l’échelle méditerranéenne, nous nous basons sur des suivis d’abondance réalisés sur des espèces de vertébrés des zones humides. Nous disposons ainsi d’une base de données de plus de 50 000 entrées, renseignées à partir de suivis de science participative tels que les Dénombrements internationaux des oiseaux d’eau (en savoir plus) ou de suivis scientifiques dont les résultats ont fait l’objet de publications. Ces données permettent la production d’indicateurs tels que l’indice Planète vivante.
Afin de pallier au manque de suivis d’abondance, nous avons décidé de développer des listes rouges méditerranéennes en partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En l’absence de données quantitatives, les avis d’experts restent le meilleur moyen pour évaluer l’état de conservation d’une espèce. Lors que ces évaluations sont répétées dans le temps il est alors possible de calculer un « indice liste rouge » qui fournit une tendance globale. Autre avantage, les listes rouges peuvent être établies à la fois pour des espèces et des écosystèmes.
Résultats
Les résultats obtenus jusqu’à présent indiquent un certain redressement des populations d’oiseaux d’eau, notamment des espèces coloniales qui ont pu bénéficier d’actions de conservation visant à réduire les persécutions et protéger leurs habitats. Ces tendances positives sont plus marquées en Europe, où les mesures de protection sont plus anciennes et nombreuses que dans le reste de la Méditerranée (Convention de Berne, directives européennes Oiseau et Habitats, Faune, Flore, Convention de Ramsar, etc).
En revanche, les listes rouges révèlent des statuts de conservation particulièrement préoccupants pour les poissons d’eau douce, plantes, mollusques ou amphibiens des zones humides. Ce résultat peut être expliqué par l’existence de nombreuses espèces endémiques d’une petite aire géographique et/ou le mauvais état des habitats auxquels ces espèces sont associées (cours d’eau, mares temporaires).
Équipe
- Responsable du projet : Thomas Galewski
- Équipe impliquée : Élie Gaget
- Date du projet : Depuis 2016
Partenaires
Partenaires techniques
Partenaires financiers
- Fondation Prince Albert 2 de Monaco
- Fondation Total
- Ministère de la Transition écologique et solidaire