Lundi 24 janvier à 11h, Jocelyn Champagnon (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, CNERA Avifaune Migratrice / Tour du Valat) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé : “Le renforcement massif d’une espèce d’oiseau d’eau pour la chasse dans les zones humides françaises : le canard colvert”.
Les lâchers volontaires ou involontaires d’animaux issus de captivité sont des pratiques courantes de la gestion de la faune sauvage. La mise en interaction de populations d’origines sauvage et domestique peut affecter la biodiversité, mais les conséquences de telles pratiques restent souvent ignorées. Nous étudions ici le cas du canard colvert, qui fait l’objet de renforcements massifs de sa population pour la chasse depuis 40 ans, plus d’un million étant lâchés en France chaque année. L’introduction dans la population sauvage de gènes issus de captivité par hybridation entre populations captive et sauvage est un problème potentiel majeur. Nos études ont mis en évidence que la survie des jeunes oiseaux lâchés est faible même hors pression de chasse; la mauvaise condition corporelle de ces oiseaux les rendant vulnérables aux épisodes de froid. Cette difficulté à survivre jusqu’à la période de reproduction réduirait donc le risque d’introgression. Cependant, des modifications morphologiques attribuées à la sélection involontaire pratiquée dans les élevages de colverts lâchés ont été constatées au cours des 40 dernières années, suggérant que quelques individus arrivent à survivre et se croiser avec leurs congénères sauvages. Des études génétiques sont actuellement en cours pour confirmer cette hypothèse.