Lundi 29 novembre à 11h, GAYET Guillaume (Fédération Départementale des chasseurs de l’Ain) présentera à la Tour du Valat un séminaire intitulé “Colonisation d’un écosystème d’eau douce hétérogène par un oiseau d’eau herbivore”
Dans certains cas, la colonisation des zones humides par les espèces animales et végétales peut être une menace majeure pour la biodiversité. Il est donc primordial de mieux connaître l’écologie des espèces colonisatrices pour définir leurs relations avec le reste de l’écosystème. Nous avons étudié les conséquences de la colonisation relativement récente des étangs piscicoles français par le cygne tuberculé (Cygnus olor). Nous nous sommes intéressés à l’expression de cette colonisation dans l’espace par l’étude des processus de sélection de l’habitat. Nos résultats montrent que dans un paysage d’étangs, la répartition des cygnes tuberculés dépend à la fois de la configuration spatiale des étangs (aire – isolement), des ressources disponibles et du statut de reproduction des cygnes tuberculés. Nous avons ensuite étudié les interactions entre le cygne tuberculé et les communautés animales et végétales des étangs. Sur les sites de cantonnement des couples, nous n’avons pas montré d’effet de la présence des cygnes tuberculés sur l’abondance des oiseaux d’eau, et aucune forme d’exclusion spatiale à l’échelle de l’étang. En revanche, les cygnes tuberculés peuvent générer une déplétion significative des herbiers de macrophytes aquatiques, suggérant des effets en cascade sur les autres communautés des étangs piscicoles. Comme toute perturbation générée par une espèce colonisatrice, celle associée à l’arrivée des cygnes doit néanmoins être replacée dans le contexte plus large des régimes de perturbations à l’œuvre sur l’écosystème, ce qui importe particulièrement dans le cas d’écosystèmes aussi dépendants de l’activité humaine que les étangs piscicoles.