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Projet Rest-Chir’Eau : Fonctionnalité des milieux humides et évaluation des enjeux de restauration par l’étude de l’activité des chauves-souris

Projet Rest-Chir’Eau : Evaluation de la fonctionnalité des milieux humides et des enjeux de restauration de la Trame Turquoise de l’ancien Bras de Fer du Rhône par l’étude de l’activité des chauves-souris

 

Objectif du projet

Ce tout nouveau projet développé par la Tour du Valat et sélectionné par l’appel à projet Eau et Biodiversité 2023, cherche à appréhender la fonctionnalité des zones humides et de la Trame Turquoise au travers l’activité des chauves-souris. Tout en développant de nouvelles approches et expertises, il va pouvoir faire écho et enrichir d’autres programmes à l’échelle de la Tour du Valat (Petit Badon [1], EMSC, restauration des zones humides [2], restauration écologique [3]…) mais également à plus grande échelle (Vigie Chiro, PNA Chiroptères, SDAGE…).

Il propose une approche innovante et multidisciplinaire qui cherche à répondre à des enjeux scientifiques et globaux afin de faire émerger des principes et actions pour une mise en opération de la restauration écologique des zones humides et de la Trame Turquoise sur l’ancien Bras de fer du Rhône, tout en se voulant intégrateur et favoriser la coordination d’actions et la concertation sur le territoire. Cette volonté va également se traduire par un important volet d’actions de communication, de sensibilisation, ainsi qu’une action phare de sciences participatives. En accord avec la vision de la Tour du Valat, une transmission directe de l’expertise développée va être mise en œuvre afin de permettre une mise en opération des plus rapides face à l’urgence.

 

Schéma conceptuel de l’approche et de ses volets interconnectés

Objets d’étude et contexte

Distribution des bras hérités de l’histoire holocène et historique du delta du Rhône
1. bras actifs de nos jours, 2. tracés des bras hérités, 3. Principales localités, 4. plateau de Crau.
Cartographie : P. Pentsch.

Le secteur d’étude de notre projet va se focaliser sur l’ancien Bras de fer du Rhône. C’est un ancien bras hérité des anciens mouvements alluviaux du Rhône. Aujourd’hui, avec l’évolution du paysage en lien avec l’exploitation du territoire, le tracé de cet ancien bras se traduit physiquement par un des principaux canaux du système d’irrigation camarguais, le Canal du Japon, qui va servir à l’irrigation d’une partie des zones humides et terres agricoles de ce secteur.

Fort de son expertise en gestion et restauration des zones humides, la Tour du Valat a initié en 2019 la recréation d’un marais restauré sur d’ancienne friches agricoles au sein de ce contexte paysager, au Domaine de Petit Badon [1].

Secteur d’étude du projet ©P. Rocarpin, Tour du Valat, 2024

Le marais restauré de Petit Badon se trouve ainsi en continuité avec des milieux semblables qui le jouxtent au nord-ouest et s’étendent sur plus de 2,5 km, partiellement dans le lit de l’ancien Bras de Fer. Ces milieux constituent un corridor vers des aires de protection strictes, telles que la Réserve Naturelle Régionale de la Tour du Valat [4] et la Réserve Naturelle Nationale de Camargue [5] situées à environ 2 km plus au nord. Il se place également dans la continuité des Etangs et Marais des salins de Camargue, à 1,7 km plus au sud, où l’on applique une gestion basée sur les solutions fondées sur la nature [6]. Au sud et à l’est du site, jusqu’au Grand Rhône, les milieux proches sont essentiellement agricoles avec cependant des zones humides mitoyennes (marais du Védeau et du Grand Badon).

Dans ce contexte, diagnostiquer et évaluer la fonctionnalité de la zone humide restaurée avec des milieux semblables au sein de cette Trame Turquoise de l’Ancien Bras de Fer du Rhône se révèle des plus intéressant notamment à travers l’activité des chauves-souris.

Chauve-souris en chasse sur une zone humide ©Agami, iStock

Effectivement, même si certaines publications appellent à utiliser les chauves-souris comme bio-indicateurs face aux changements climatiques (Jones et al. 2009; Russo et al. 2021) et même si 75% des chercheurs chiroptérologues interrogés s’accordent sur l’importance des zones humides pour les chauves-souris, le faible nombre d’études sur le sujet ainsi que les biais et lacunes de recherches constatés (faible variabilité des milieux observés, représentativité de l’effet intersaisons et interannuels, compréhension de l’interaction des chauves-souris avec les zones humides et la variabilité de l’activité en lien  …) révèlent clairement que les chauves-souris et les zones humides constituent une interaction écologique sous-explorée entre un taxon animal à enjeux peu étudié et un habitat fortement menacé (Mas et al., 2021).

Par cette étude et son approche innovante, la Tour du Valat va donc chercher à répondre à ces enjeux scientifiques et globaux et vise à pouvoir se servir des chauves-souris comme bio indicateur.

Ainsi, la compréhension fine de cette interaction entre chauves-souris et zones humides ainsi que sa dynamique dans le temps et l’espace (avec une prise en compte des besoins de continuités et d’un maintien d’une mosaïque de milieux permettant de répondre pleinement aux besoins des chauves-souris), permettra donc d’alimenter l’expertise globale en termes de gestion et de restauration sur les zones humides et les chauves-souris mais également permettre à l’échelle locale de définir des actions de restauration suivant les secteurs de cette Trame Turquoise de l’ancien Bras de Fer.

Utilisation des zones humides et de la Trame Turquoise par les chauves-souris ©Paul Colley, iStock

Enjeux globaux du projet

Mise en avant des sciences participatives

Un axe important d’actions de communication, de sensibilisation et de sciences participatives est souhaité pour soutenir ce projet d’étude dans le but :

Au travers de ce projet, la Tour du Valat souhaite donc initier et mettre l’accent sur un programme d’actions de sciences participatives, qui va permettre la production de connaissances scientifiques par la participation de civils et réunir autour d’un même objectif partagé professionnels et amateurs.

Dans la continuité d’actions de communication, de sensibilisation et d’évènementiels proposées tout au long du projet, il sera proposé en 2025 un programme de sciences participatives qui se développera au travers de 2 axes phares :

Cette volonté va se traduire, également, nous l’espérons par la mise en place de synergies d’actions et de partenariat éventuels, tel que les partenariats en cours de discussion avec le Parc naturel régional de Camargue sur l’accompagnement d’actions sur le territoire et le CPIE avec le mise en place d’une Aire Terrestre Educative [7].

Transfert de l’expertise

Face à l’urgence et en lien avec une volonté partagée, il est important de pouvoir transmettre l’expertise qui sera développée avec pour objectif une mise en opération des plus efficaces.

Mise en place d’un dispositif de suivi passif © Pauline Rocarpin
Visite de terrain avec un groupe © R. Ratel-Tour du Valat, 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour cela, il est prévu :

Actions principales

Outils majeurs

Équipe

Responsable du projet : Pauline Rocarpin [8]

Membres impliqués : Samuel Hilaire [9], Hugo Fontes [10], Romain Ratel [11], Marc Thibault [12], Elie Gaget [13], Damien Cohez [14], Coralie Hermeloup [15] et Arsène Marquis-Soria [16]

Date du projet : Septembre 2023-2027

Partenaires financiers

Partenaires techniques

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