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C’est la Journée Internationale des Flamants ! 

Au cœur des zones humides méditerranéennes, il n’est pas rare de s’arrêter et de lever les yeux pour regarder passer une silhouette aux couleurs éclatantes : le flamant rose (Phoenicopterus roseus). Depuis les années 70, la Tour du Valat est un institut pionnier dans le suivi de cet oiseau emblématique de la Camargue. A l’occasion de la Journée Internationale des Flamants et en pleine saison de nidification, retour sur cette icône pop du monde animal et sur nos actions concernant cette espèce.

Poussin et adulte Flamant rose © J.E.Roché

Le Flamant rose : un géant délicat 

Des six espèces de flamants qui existent dans le monde, le flamant rose est le plus grand, avec une hauteur moyenne de 120 à 140 cm. Ses longues pattes, qui mesurent entre 40 et 50 cm, lui permettent de se déplacer avec aisance dans les eaux peu profondes où il trouve sa nourriture. Mais c’est son plumage qui attire tous les regards : blanc rosé sur le corps, ses ailes sont d’un rose éclatant, aux rémiges noires.
La coloration des flamants s’acquiert progressivement. En effet, les poussins naissent gris. Ce n’est qu’à la maturité sexuelle, à l’âge de trois ans, qu’ils prendront leur couleur définitive. Cette couleur surprenante est due aux pigments présents dans les algues et les crustacés qui constituent la nourriture de ces oiseaux. 

Un grand voyageur 

Bien qu’il y soit fortement présent, le flamant rose n’est pas confiné à la Camargue : on le trouve également en Afrique, en Asie et dans le sud de l’Europe. La population mondiale est estimée à environ 500 000 individus, dont environ 90 000 en Europe. Ni migrateurs, ni sédentaires, ces oiseaux sont avant tout des nomades, capables de parcourir de vastes distances pour trouver des zones de reproduction et d’alimentation. Leur présence est un indicateur de la bonne santé des écosystèmes où ils élisent domicile. 

La mission de la Tour du Valat 

Dans les années 1960, les flamants roses avaient cessé de se reproduire en Camargue. Pour favoriser leur retour, la Tour du Valat entreprit la construction d’un îlot de nidification artificiel, en partenariat avec la compagnie des Salins du Midi, le Parc naturel régional de Camargue et le WWF. Cette action permit à la Camargue de redevenir un site de nidification majeur pour l’espèce, à l’échelle de la Méditerranée.
À la suite de ce succès, en 1977, la Tour du Valat a développé un programme de baguage et de suivi à long terme de l’espèce, afin de mieux comprendre sa biologie et ses dynamiques, notamment au niveau de la population globale.
Chaque année, plusieurs centaines poussins sont équipés de bagues colorées avec un code alphanumérique unique, permettant d’identifier et de suivre chaque individu tout au long de leur vie. Cette base de données mondiale, aujourd’hui riche de plus de 300 000 observations, constitue une référence pour les scientifiques qui cherchent à mieux comprendre cette espèce. 

Et aujourd’hui ?  

Après une saison de parades amoureuses, les flamants roses ont entrepris leur nidification en Camargue, dans les salins d’Aigues-Mortes.  Durant cette période, les chercheurs de la Tour du Valat se relaient en toute discrétion, chaque matin de la semaine, pour les observer. Grâce à leurs longues vues, ils cherchent les oiseaux bagués et alimentent la base de données internationale.
Ce moment est particulièrement délicat pour l’approche des oiseaux :  les flamants sont parmi les oiseaux les plus sensibles au dérangement et peuvent facilement abandonner leur ponte s’ils se sentent en danger. Il faut donc être discret. Curieusement, la proximité d’une grande boîte en carton ne les dérange pas, et les chercheurs utilisent donc un drôle de stratagème. Cachés dans un carton de frigo, ils s’avancent lentement : c’est ainsi qu’ils parviennent à se poser à une cinquantaine de mètres de la colonie pour quelques heures d’observation privilégiée.

🦩 Parrainer un flamant pour mieux les connaître  

L’observation des flamants roses est un exercice délicat. La lecture des bagues posées sur leurs pattes est parfois difficile, surtout avec une simple paire de jumelles. Cependant, avec un télescope, l’observation et la lecture peuvent se faire jusqu’à 300 mètres de distance.
C’est notamment pour faciliter l’observation de ces oiseaux que la Tour du Valat a mis en place un programme de parrainage symbolique de flamants roses.
En parrainant un flamant, chaque parrain ou marraine participe directement à l’étude et à la protection de ces oiseaux. Les fonds collectés financent le baguage annuel des poussins, les activités de suivi des populations ainsi que l’achat du matériel nécessaire pour les observateurs d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest et du Moyen-Orient.

 

 

 

PrioriTerre : à la rencontre des Solutions Fondées sur la Nature en Camargue

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Dans cet épisode de PrioriTerre [2], l’émission du développement durable de France3 Provence, Eric Dehorter se rend en Camargue, à la rencontre de celles et ceux qui cherchent à y réconcilier l’humain et la nature.

Sur ce territoire en constante évolution, où le recul du trait de côte peut atteindre plusieurs dizaines de mètres par an, comme sur la plage de Beauduc, les digues installées dans les années 70 ne suffisent plus à protéger les terres des submersions.

Pour faire face à ces changements, des alternatives existent : les Solutions Fondées sur la Nature [3] (SFN). Conçues selon une logique d’adaptation à l’environnement, économiquement viables et à bénéfices multiples, elles proposent de concilier protection de la nature et activités humaines. Les SFN s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis du changement climatique. La Camargue, delta façonné par l’humain au fil des siècles, est un lieu privilégié pour mettre en œuvre cette réconciliation entre activités humaines et biodiversité.

Cet épisode de PrioriTerre met en lumière le travail de gestion des espaces naturels mis en œuvre par le Conservatoire du Littoral, la Tour du Valat, le Parc Naturel Régional de Camargue et la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN). En s’inspirant des pratiques anciennes qui s’adaptaient à la réalité mouvante des deltas et en se basant sur les connaissances scientifiques d’aujourd’hui, ces acteurs du territoire accompagnent l’évolution du littoral. Ainsi, le projet de restauration des anciens salins [4] a permis la formation naturelle d’un cordon littoral mouvant, contribuant à réduire les risques d’érosion et de submersion à moindre coût, tout en ayant un impact positif sur la végétation des marais salants et les différentes espèces et populations de poissons présentes dans les lagunes.

PrioriTerre s’est également rendu à la rencontre de la Manade Raynaud et de l’entreprise Equitation Exclusive Camargue, dont l’activité dépend de ce territoire changeant. Agriculture, tourisme, élevage : autant d’activités qui ont façonné ce delta et s’adaptent en retour à ses évolutions.

[2]
Cliquez pour visionner PrioriTerre – Littoral : les solutions fondées sur la nature

Les élèves du lycée professionnel Alpill’Campus s’impliquent dans le projet Petit Badon

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Un nouveau partenariat s’est formé avec le lycée professionnel de Saint-Rémy-de-Provence Alpill’Campus visant à réaliser des actions de gestion sur le marais restauré de Petit Badon.

Le 15 mars, une première classe a eu l’opportunité de découvrir ce jeune marais restauré. Onze élèves et deux encadrants ont activement participé à une action de gestion visant à limiter la présence de Tamarix Gallica sur cet écosystème recréé. En effet, son développement est actuellement favorisé par le changement des conditions de développement (mouvement de sols, régime hydrologique, sol nu avant colonisation…), la banque de graines disponible, ainsi que la non-comestibilité de cette espèce par le troupeau de chevaux présents sur le site. Ce type d’actions de suivi et de gestion permet de s’assurer que Tamarix Gallica  ne prenne pas le dessus sur les autres plantes et d’accompagner au mieux la restauration de ce milieu, ainsi que de la biodiversité associée.
Les élèves aident à la gestion du marais de Petit Badon © P. Rocarpin - TdV

Le projet du marais de Petit Badon [5] a été initié en 2019 sur une propriété privée située en Camargue. Il vise à recréer un marais temporaire de 14 hectares sur une friche agricole avec un fonctionnement proche de celui de marais temporaires méditerranéens naturels (écosystèmes de référence), dont le remplissage s’effectue par la concentration des précipitations automnales et l’asséchement durant la période estivale.
En reconstituant des habitats favorables pour la biodiversité (flore, oiseaux d’eau, odonates, amphibiens, reptiles, chiroptères…), le projet de Petit Badon vise également à étudier la dynamique de reconstitution de l’écosystème afin de mettre en place des actions de gestion adaptées.

L’implication du lycée professionnel de Saint-Rémy-de-Provence contribue à préserver l’écosystème d’un jeune marais à l’équilibre encore sensible et à sensibiliser les élèves à la conservation de la nature. Bravo à tous les participants !

© P. Rocarpin – TdV
© P. Rocarpin – TdV

Des empreintes de loutre relevées dans le bois de Tourtoulen

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Une loutre se promène dans le bois de Tourtoulen !

Empreintes de Loutre d’Europe dans le bois de Tourtoulen © Carole Leray

Un lendemain de crue, ces empreintes toutes fraîches ont été remarquées par nos équipes en bord de Rhône, dans le bois de Tourtoulen. Ce site qui appartient au Conservatoire du Littoral et qui est géré par la Tour du Valat est la plus grande ripisylve encore existante en Camargue. Ces empreintes typiques appartiennent à la Loutre d’Europe, un carnivore semi-aquatique qui vit aussi bien au bord des rivières, des ruisseaux que dans de multiples types de zones humides.

Cela fait maintenant une dizaine d’années que nous savons que cette espèce est de retour en Camargue, après en avoir été chassée au milieu du siècle dernier. Mais ce petit mammifère carnivore sait se faire discret en phase de recolonisation et laisse alors peu d’indices de sa présence.
Après avoir été observée ces dernières années dans de nombreuses localités du delta (Marais du Vigueirat, EMSC, Grande Cabane du Vaccarès, Mahistre….), nous savons maintenant que la Loutre fréquente également la ripisylve du bois de Tourtoulen !

Le retour de la Loutre est une bonne nouvelle pour les zones  humides : elle indique que ce prédateur y trouve des proies (poissons, écrevisses…) en abondance et témoigne de la bonne conservation des milieux.

Le bois de Tourtoulen vu du Rhône © A. Olivier - Tour du Valat
Empreintes de loutre © Carole Leray

Les gestionnaires de réserves naturelles affirment leur opposition au projet de ligne aérienne THT entre Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent

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Note de positionnement des organismes gestionnaires de réserves naturelles (Conservatoire d’espaces naturels de PACA, Tour du Valat, Société Nationale de Protection de la Nature, Amis des Marais du Vigueirat, Parc naturel régional des Alpilles, Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône) relatif au projet de ligne aérienne THT entre Fos-sur-Mer (13) et Jonquières-Saint-Vincent (30)

Contexte

Dans le cadre de sa volonté de réindustrialiser la France, l’Etat a fixé l’objectif de décarbonation de l’économie et des activités humaines, dans lequel s’inscrit l’Opération d’Intérêt National sur la Zone Industrialo-Portuaire (ZIP) de Fos-sur-Mer. Cette OAZIP de Fos est l’une des plus importantes d’Europe, regroupant de grands sites sidérurgiques et pétrochimiques, des raffineries, des terminaux méthaniers, aujourd’hui responsable de très importantes émissions de CO2. Cette zone économique est reconnue comme un important bassin d’emploi industriel au niveau régional, vouée au développement de nouvelles activités, dont la production d’hydrogène et d’énergie solaire photovoltaïque… En outre, l’évolution du bassin de population de Marseille et les besoins industriels, économiques et touristiques croissants (développement de Data Centers, raccordement électrique des navires de croisières…) génèrent d’important besoins en électricité.

Les organismes gestionnaires de réserves naturelles soutiennent pleinement l’ambition de transition énergétique et de décarbonation des activités industrielles afin de lutter contre le changement climatique. Cependant, il est essentiel que cette transition énergétique, qui passe non seulement par le développement d’énergies renouvelables et décarbonées mais aussi par plus de sobriété et d’efficacité énergétiques, n’aille pas à l’encontre de la transition écologique dans son ensemble. Pour cela, elle doit garantir la préservation des patrimoines naturel, écologique et paysager, ainsi que la qualité de vie des citoyens.

Projet RTE – ligne THT 400.000 volts

RTE soumet aujourd’hui à la concertation un projet de création d’une ligne électrique aérienne de 400 000 volts entre Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent sur un linéaire de 65 km. Pour cela RTE a proposé une aire d’étude présentée à différentes parties prenantes lors de la première réunion de l’Instance Locale de Concertation créée à cet effet le 16 novembre 2023. Cette aire d’étude a été validée par l’Etat (courrier du préfet des Bouches-du-Rhône en date du 23 janvier 2024).

Cette aire d’étude empiète pour partie sur la Réserve Naturelle Nationale des Coussouls de Crau, la Crau verte, le delta de la Camargue et la Réserve Naturelle Nationale des Marais du Vigueirat, les Marais de Beauchamp sur la commune d’Arles et une partie du territoire des Parcs naturels régionaux des Alpilles et de Camargue.

RTE travaille désormais à la définition de fuseaux préférentiels. Deux fuseaux sont proposés dont une hypothèse ‘’Est’’ et une hypothèse ‘’Ouest’’, déclinées en huit combinaisons.

A partir du 12 février 2024 et jusqu’au 7 avril 2024, RTE engage la concertation du public sur ce projet, menée sous l’égide du préfet des Bouches-du-Rhône. Cette concertation doit permettre au public de s’informer et d’éclairer le choix du fuseau de moindre impact des futures installations électriques.

Position des organismes gestionnaires des réserves naturelles

Les six organismes gestionnaires de réserves naturelles signataires de cette note sont chargés par la puissance publique (Etat ou Région) de veiller à la préservation d’espaces naturels exceptionnels. Le maintien de la diversité biologique de ces sites ne peut se concevoir sans la préservation des paysages qui les entourent et des continuités écologiques indispensables aux déplacements des espèces.

Dans le cadre de la concertation, les gestionnaires de réserves naturelles susceptibles d’être impactées par le projet de ligne THT veulent porter à la connaissance du public et de toutes les parties prenantes les risques sérieux d’atteinte à la biodiversité remarquable du territoire.

Au regard des éléments fournis par RTE, les signataires constatent que :

Forts de ces constats, les signataires estiment que les risques liés à ce projet ne sont pas compatibles avec le caractère exceptionnel de la biodiversité et des paysages de ce secteur, en conséquence de quoi ils expriment une opposition au projet de ligne aérienne objet de cette concertation.

Ils demandent par ailleurs que :

       

Nouvel article – On the need and difficulty of evaluating management strategies improving species persistence

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Cet article a été récemment publié dans la revue Animal Conservation [6]. Il s’intéresse aux possibilités d’évaluer l’effet de mesures de gestion favorisant la persistance des espèces face au réchauffement climatique. En particulier, en établissant des protocoles standards dits « avant-après-controle-intervention ». Mesurer des effets à large échelle spatiale est important pour documenter l’effet des mesures de gestion sur les réponses des espèces au réchauffement, et cela requière des efforts de suivi des populations.

Vous pouvez le retrouver sur le portail documentaire de la Tour du Valat [7].

 

Canards pilets. © T. Galewski

 

Référence bibliographique: Gaget, E., Galewski, T., Brommer, J.E., Le Viol, I., Jiguet, F., Baccetti, N., Langendoen, T., Molina, B., Moniz, F., Moussy, C., Zenatello, M. and Guillemain, M. (2024), On the need and difficulty of evaluating management strategies improving species persistence. Anim Conserv, 27: 21-22. https://doi.org/10.1111/acv.12936 [8]

 

 

Dénombrements d’oiseaux d’eau sur le lac Fitri (Tchad) par la DFAP, avec le soutien de la Tour du Valat

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En février dernier, l’équipe de l’unité de soutien technique à l’initiative africaine de l’AEWA (OFB/TDV) a appuyé son partenaire tchadien, la DFAP (Direction de la Faune et des Aires Protégées) dans des opérations de dénombrements d’oiseaux d’eau. Ensemble, les équipes se sont rendues dans le Parc National de Zakouma au Tchad, dans le cadre de la mise en œuvre du projet RESSOURCE+, coordonné par la FAO et co-financé par le FFEM et l’UE.

Au programme de cette rencontre : formation en salle pour identifier les espèces et valoriser les données, renforcement des capacités des agents pour le rapportage aux conventions internationales (AEWA, RAMSAR) et de nombreuses sessions sur le terrain pour la formation in situ à l’identification et aux dénombrements des oiseaux d’eau. Au total, l’opération a permis de dénombrer les oiseaux présents sur une trentaine de marigots. Après avoir été validées, les données collectées viendront compléter la base de données internationale gérée par Wetlands Internationale.

L’équipe en charge des dénombrements d’oiseaux d’eau au Tchad – DFAP, APN, OFB, TDV –Février 2024 Tchad © Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Clémence Deschamps (OFB/TDV).

Un échantillonnage systématique en avion réalisé par Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Abakar Saleh Wachoum a également permis de dénombrer le lac Fitri.

Le lac Fitri est l’un des 5 zones majeures pour l’hivernage des oiseaux d’eau paléarctiques et afro-tropicaux au Sahel. Site Ramsar de plus de 195 000 hectares, il est considéré comme un mini Lac Tchad : c’est un site incontournable pour l’avifaune et c’est pourquoi il est indispensable d’y évaluer les effectifs hivernants. Cependant, son étendue, les forêts inondées et la densité de végétaux qui l’entoure compliquent fortement l’accessibilité du site : seule une approche par survol pouvait permettre d’évaluer les effectifs et leur distribution. Cette opération a été réalisée grâce à l’appui d’African Parks (APN), ONG gestionnaire du Parc depuis plus de 10 ans.

Lors de ce déplacement, 2 paires de jumelles Leica (AEWA/WI) ont été données à la DFAP. Ce matériel de haute qualité leur sera d’une grande aide pour mener à bien leurs activités sur le terrain dans les années à venir.

Enfin, une nouvelle activité a également été réalisée, grâce à un cofinancement OFB :

© Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Clémence Deschamps (OFB/TDV).

Mais que font ces 2 personnes ?
Ils étudient la distance de fuite des buffles ? Ils tondent la pelouse ?

Non ! M. Abderaman Outman et Abdel Awahab de l’équipe de l’Aouk (African Parks) réalisent des prélèvements d’eau pour l’étude d’ADN environnemental (ADNe). Une fois transmises au laboratoire en charge de l’étude (SPYGEN), les capsules qui ont servi à filtrer l’eau d’une vingtaine de marigots permettront d’en extraire l’ADNe. L’objectif est de tester une nouvelle approche expérimentale d’une méthode de suivi quantitatif des oiseaux d’eau en Afrique en recoupant quantité d’ADNe et abondance d’oiseaux d’eau.

 

Le Coordinateur national des DIOE, M. Abakar Saleh Wachoum (DFAP), sur un marigot du PNZ – Tchad Février 2024 – © Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Clémence Deschamps (OFB/TDV)
Les données collectées viendront compléter la base de données internationale gérée par Wetlands Internationale. © Pierre Defos du Rau, Julien Birard et Clémence Deschamps (OFB/TDV).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Journée mondiale de l’eau 2024 : L’eau pour la paix

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Le vendredi 22 mars 2024 est l’occasion de célébrer la Journée Mondiale de l’Eau. Institué par les Nations Unies, cet évènement annuel est l’occasion d’alerter l’opinion publique mondiale quant aux enjeux liés à cette ressource précieuse.

 

Alors que l’eau est indispensable à tous les aspects de la vie, environ la moitié de la population mondiale est confrontée à une grave pénurie d’eau pendant au moins une partie de l’année. (GIEC, 2022) De forts enjeux locaux existent également, puisque la Camargue est la région en France la plus sensible à la montée du niveau de la mer.

Ressources en eau transfrontalières, espaces côtiers et écosystèmes communicants : l’eau est un enjeu international. ©️ Thomas GALEWSKI ; Coralie BELTRAME

C’est dans ce contexte que le thème de l’édition 2024 est «L’eau pour la paix» [9].
Tandis que les effets du changement climatique et ses conséquences s’intensifient, la coopération dans le domaine de l’eau est un enjeu majeur de ces prochaines années. L’eau est également au cœur des écosystèmes des zones humides, dont dépendent des millions d’humains ainsi qu’une large biodiversité. C’est pourquoi les chercheurs et équipes de la Tour du Valat sont impliqués dans de nombreux programmes, locaux comme internationaux, qui mettent l’eau au centre de leurs préoccupations.

 

Focus sur l’eau et la Tour du Valat en trois projets :

RESCOM [10]

Le projet RESCOM renforce la résilience sociale et environnementale des espaces naturels vulnérables en Méditerranée, à travers la mise en œuvre de Solutions fondées sur la Nature et une approche intégrée à l’échelle de territoires côtiers dans lesquels on retrouve plusieurs des écosystèmes les plus fragiles. Il combine activités régionales et actions concrètes sur cinq sites pilotes situés en Albanie [11], au Maroc [12], au Monténégro [13], en Italie, en Tunisie et en Turquie.

Phytoépuration en Camargue

La phytoépuration est une méthode de traitement des eaux usées par les plantes. Elle reproduit le fonctionnement d’écosystèmes naturels comme les mares ou les marais. Porté par l’Association Syndicale Autorisée du Canal du Fumemorte et les acteurs locaux, parmi lesquels la Tour du Valat, ce projet vise à utiliser les solutions fondées sur la nature pour gérer nos ressources en eau de manière durable.

RestCoast [14]

Ce projet vise à la restauration des écosystèmes côtiers à grande échelle [15] comme une solution à faible empreinte carbone pour l’adaptation au climat et la réduction des risques de catastrophe pour les systèmes côtiers menacés, tout en favorisant la biodiversité. Il vise à démontrer que la restauration côtière à grande échelle est non seulement possible, mais aussi un outil efficace dans notre adaptation au changement climatique.

Suivi de l’évolution de la connexion
permanente entre la mer et la lagune
de Beauduc au sud des Étangs et
Marais des Salins de Camargue
© Loïc Willm

Le projet HUGS est lauréat de l’AAP 2023 de la Fondation François Sommer

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Le projet HUGS, porté par le département Ecologie de la Santé de la Tour du Valat, est l’un des 12 projets lauréats de l’appel à projet 2023 « Conservation de la faune sauvage et de ses habitats, dans les écosystèmes » de la Fondation François Sommer.

Les goélands leucophées (Larus michahellis) représentent une espèce sauvage devenue familière pour de nombreux citadins. Ils sont cependant parfois associés à des nuisances sonores et des risques sanitaires. En effet, cette espèce est fréquemment porteuse de contaminants et de pathogènes d’importance clinique. Malgré l’omniprésence des goélands dans les villes, leur utilisation de l’espace urbain est à ce jour mal connue.

Le projet HUGS propose d’étudier les stratégies individuelles de mouvement et d’alimentation des goélands leucophées issus de deux colonies situées au large de Marseille et de Port-Saint-Louis-du-Rhône, soit dans la zone urbaine la plus importante du littoral méditerranéen français. La problématique abordée est pertinente pour de nombreuses zones urbaines du littoral métropolitain et pourra faire l’objet de développements ultérieurs impliquant d’autres zones urbaines, notamment à travers des échanges avec les collectivités concernées et au sein du réseau national de recherche et de gestion des oiseaux marins.

Le projet en 5 actions

Partenaires principaux : UMR MIVEGEC (Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle, CNRS/IRD/UM)

Goélands leucophées © Celine van Weelden

30 experts internationaux réunis à la Tour du Valat lors d’un atelier dédié aux flamants roses

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Les 12 et 13 mars derniers, la Tour du Valat a accueilli un atelier international dédié aux flamants roses. Cet évènement a réuni plus de 30 experts provenant de 11 pays et a permis de partager les connaissances récentes sur les colonies de flamants roses réparties autour du bassin méditerranéen, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient.

Le flamant rose est un oiseau qui peut parcourir des milliers de kilomètres au cours de sa vie et passer d’importantes parties de son existence dans différents pays. Depuis 2002, une base de données internationale permet de suivre les flamants bagués au fil de leurs déplacements. Antoine Arnaud, ingénieur de recherche à la Tour du Valat, explique que cette base permet à « chaque chercheur ou chaque organisme de baguage de pouvoir consulter et de pouvoir analyser l’ensemble des observations de flamants bagués du réseau ».
L’atelier des 12 et 13 mars visait notamment à optimiser le fonctionnement de cette base de données entre les différents partenaires et à inclure de nouveaux membres comme le Nature Conservation Centre / DMK (Turquie).

Hichem Azafzaf, membre de l’Association les Amis des Oiseaux (Tunisie), souligne l’importance d’une coordination internationale pour assurer la bonne conservation de l’espèce. Si le flamant rose « se porte bien à l’échelle du bassin méditerranéen », « les zones humides autour de la Méditerranée subissent un impact très fort », ce qui peut affecter la nidification de cet oiseau.
En effet, le nombre de colonies de reproduction reste assez restreint (moins de 10 colonies permanentes en Méditerranée), ce qui rend crucial l’identification de nouvelles colonies pour leur intégration au réseau de suivi. Dans cette optique, l’un des moments forts de l’Atelier Flamants a été la présentation d’une nouvelle colonie de flamants roses en Ukraine par le chercheur ukrainien, Ivan Rusev.

Özge Balkız, coordinatrice de programme au sein du Nature Conservation Centre / DKM (Turquie), explique que l’effet des actions de suivi et de conservation des flamants roses bénéficient à bien plus qu’à cette seule espèce. Selon elle, le flamant rose joue un rôle « d’espèce ambassadrice » dans le bassin méditerranéen et « tous les efforts déployés en faveur des flamants roses profiteront également à d’autres espèces liées aux zones humides. »

Partenaires :

Université Badji Mokhtar Annaba (Algérie)
Ege Üniversitesi (Turquie)
DKM, Nature Conservation Centre (Turquie)
ISPRA, Italian Institute for Environmental Protection and Research (Italie)
Association Les Amis des Oiseaux, AAO/BirdLife (Tunisie)
ESAC, Escola superior agricola de Coimbra (Portugal)
Game & Wildlife (Chypre)
GREPOM/Birdlife Maroc (Maroc)
Zoo de Lagos (Portugal)
Max Planck Institute (Allemagne)
Doñana Biological Station – CSIC (Espagne)
UAE agency (Émirats arabes unis)

Relevé des bagues © Tour du Valat
Lecture de bagues au Parc Ornithologique de Pont de Gau © Tour du Valat

 

L’atelier a réuni plus de 30 participants de 11 pays © Tour du Valat

Nouvel article – Habitat management favouring hunted waterbird species prevents distribution changes in response to climate warming

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Cet article a été récemment publié dans la revue Animal Conservation [16]. Il examine les effets du réchauffement climatique sur les déplacements des espèces, en particulier chez les oiseaux aquatiques en Europe du Sud-Ouest, et explore comment les pratiques de gestion des habitats pour la chasse aux canards interagissent avec ces réponses.

Vous pouvez le retrouver sur le portail documentaire de la Tour du Valat [17].

 

Photo: © Nicolas Weghaupt

Résumé:
Climate warming is driving species to shift their geographical distribution poleward to track suitable climatic conditions. Two strategies have been suggested to help species respond to climate warming: facilitating distribution change or improving persistence. We questioned whether habitat management in favour of duck hunting activities interacted with duck responses to climate warming. We studied non-breeding waterbird community changes (110 species) over 28 years at 851 sites in South-West Europe, where habitat management is a common practice to attract and hunt ducks. We hypothesized that duck species targeted by habitat management do not need to track temperature changes as much as non-hunted species, because of the availability of suitable habitats provided by hunting land managers. We used the community temperature index (CTI) to assess the temporal responses of communities and species to climate warming. We compared the effect of hunting status with other functional traits on species responses, controlling for phylogenetic relatedness. The CTI trend has increased over the study period, indicating a community adjustment to climate warming. However, hunted ducks contributed to almost 40% of the negative contributions to this community adjustment, suggesting that hunted ducks do not shift their distribution as much as the other waterbirds do. Winter fidelity associated with the provision of attractive feeding grounds might explain why ducks did not seem to shift their distribution in response to climate warming. This study suggests the broad impact of human activities on wildlife, including on large-scale distribution processes, and questions the long-term consequences on duck populations.

Référence bibliographique: Gaget, E., Galewski, T., Brommer, J.E., Le Viol, I., Jiguet, F., Baccetti, N., Langendoen, T., Molina, B., Moniz, F., Moussy, C., Zenatello, M. and Guillemain, M. (2024), Habitat management favouring hunted waterbird species prevents distribution changes in response to climate warming. Anim Conserv, 27: 5-16. https://doi.org/10.1111/acv.12872 [16]

 

 

RESCOM : développement du potentiel écotouristique du Parc National de Khenifiss au Maroc

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Le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité, représenté par le Conservatoire du littoral et la Tour du Valat, était au Maroc la semaine dernière pour accompagner l’Agence Nationale des Eaux et Forêts dans la valorisation du patrimoine naturel et culturel du Parc National de Khenifiss.

 

Au programme : visite des points d’intérêt touristiques du parc et ateliers de travail avec l’ensemble des partenaires et usagers locaux (ANEF, association Khenifiss Environnement, commune d’Akhfennir, Institut national de recherche halieutique, coopératives des pêcheurs et producteurs de sel) pour imaginer les possibles aménagements paysagers et activités touristiques permettant de renforcer l’attractivité de ce territoire d’exception, entre terre et mer.

Le Parc National de Khenifiss est l’un des sites pilotes du projet RESCOM [18] sur les Solutions fondées sur la nature en Méditerranée, porté par le Consortium [19] et soutenu par le FFEM [20] et la fondation MAVA [21]. Les activités prévues au Maroc permettront de contribuer au développement local tout en préservant la biodiversité unique du parc. Situé dans le sud du Maroc, le PNK se caractérise par une diversité d’écosystèmes (bande littorale, lagune et zone désertique) qui en font sa grande richesse naturelle. Site RAMSAR et zone importante pour la conservation des oiseaux, il constitue une aire de refuge privilégiée pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs.