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André Hoffmann, Président de la Tour du Valat, honoré par le gouvernement mauritanien

André Hoffmann, Président de la Tour du Valat a été honoré par le gouvernement mauritanien pour son action en faveur de la conservation du Parc National du Banc d’Arguin.

Remise de la médaille de chevalier dans l’ordre national du mérite de la Mauritanie

André Hoffmann a reçu, conjointement avec Theunis Piersma, la médaille de chevalier dans l’ordre national du mérite de la Mauritanie pour leur action en faveur du Parc National du Banc d’Arguin [1].
Créé en 1976 et inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité en 1989, le PNBA est une des plus vastes aires marines protégées d’Afrique. Il couvre près d’un tiers du littoral de la Mauritanie avec une superficie de 12 000 km2, dont 5 400 marins. Ce site abrite de nombreuses espèces de poissons et crustacés et accueille plus de deux millions d’oiseaux migrateurs dont le fameux bécasseau maubèche (Red Knot), beaucoup étudié par Theunis. Il est un refuge pour des espèces menacées emblématiques comme le dauphin à bosse, les tortues marines ou la gazelle Dorca. Ses hauts fonds, vasières et herbiers marins, lui confèrent une valeur écologique unique, abritant notamment l’un des plus vastes réservoirs de carbone bleu au monde. Le parc est aussi le territoire des pêcheurs traditionnels Imraguen et leurs lanches à voile sont les seules embarcations autorisées à pêcher dans les limites du parc.

Bécasseau maubèche © Wikipedia

« Comment est-ce qu’on peut protéger le Banc d’Arguin pour l’humanité et pas seulement pour le privilège de quelques ornithologues ? Tout part de là. La meilleure manière de protéger la zone c’est les Imraguen, ce sont les humains, les pêcheurs du désert. Développer l’économie locale, avec la pêche pour continuer à protéger la zone. […] Aller en Mauritanie c’est ne plus revenir pareil, c’est revenir changé : un moment très important pour moi. Mon père a initié quelque chose d’humble et de courageux que j’ai poursuivi, avec d’autres, debout sur les épaules d’un géant », a exprimé André Hoffmann.

En 1982, Luc Hoffmann avait été marqué par la beauté et la biodiversité du Banc d’Arguin. En 1986, il contribue, avec le gouvernement mauritanien, à la création de la Fondation Internationale du Banc d’Arguin ; puis, en 2009, au premier fonds fiduciaire pour la conservation en Afrique de l’Ouest. Des liens naturels et forts entre le PNBA et la Tour du Valat ont ainsi vu le jour.

Parc National du Banc d’Arguin

La visite de la délégation mauritanienne en Camargue a été l’occasion d’échanges fertiles entre les équipes et a mis en lumière la volonté commune de renforcer les collaborations et les ponts entre les dynamiques de conservation en Méditerranée et en Afrique de l’Ouest : « des liens qui ont du sens » pour André Hoffmann.

Nos félicitations à André et Theunis Piersma pour tout le travail accompli en faveur de ce site exceptionnel et merci à la délégation mauritanienne pour cette reconnaissance et ce temps d’échange tout à la fois fertile et plein d’humanité.

En présence de :

Mise en ligne de la Base de connaissance eau et biodiversité

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Un nouvel outil en ligne regroupe les bases de connaissance sur l’eau et la biodiversité de 27 partenaires de différentes instances publiques françaises œuvrant dans ces domaines.

[2]

Fruit de plusieurs mois de réflexions et de développement, cette base de connaissance [2] permet de rechercher une information fiable, qualitative, sélectionnée par des spécialistes de la gestion de l’information et des connaissances dans les thématiques de l’eau et de la biodiversité. Dotée d’un agent conversationnel expérimental, elle s’adresse à tout type de publics et propose des services assistés par intelligence artificielle (résumé et questionnement en langage naturel).

L’objectif est de proposer un accès facile et gratuit à l’intégralité des documents scientifiques et techniques produits par les instances publiques (comme les agences de l’eau, l’Office Français de la Biodiversité, les pôles relais zones humides, des organismes de recherche, etc.) sur les thématiques de l’eau, des milieux aquatiques et de la biodiversité.
On peut y retrouver des actualités, articles de revues scientifiques, documentations techniques, études, comptes rendus de projets de recherche, métadonnées, notices d’ouvrages, …

Ce projet est développé avec le soutien financier de l’Office français de la biodiversité et s’appuie sur le réseau de compétences documentaires. Les développements informatiques sont assurés par l’Office International de l’Eau.

La Tour du Valat participe à l’alimentation de ce nouvel outil, notamment via le Pôle-relais lagunes méditerranéennes [3].

 

Conserver les zones humides aide les oiseaux d’eau à mieux s’adapter au changement climatique

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Les mesures de conservation les plus à même d’aider les communautés d’oiseaux d’eau à s’adapter au changement climatique sont celles qui ciblent directement la conservation des zones humides, selon une étude récemment publiée dans la revue Biological Conservation [4]. 

Vol de grues cendrées © J. Jalbert - Tour du Valat

Face au réchauffement climatique, les communautés d’oiseaux d’eau répondent aux modifications de leur environnement. La stratégie principale qui a pu être observée chez ces espèces est de déplacer leur aire de distribution vers des régions plus froides, soit en remontant vers les pôles, soit en gagnant en altitude.  

Ce déplacement est particulièrement visible chez les oiseaux d’eau migrateurs, dont la grande mobilité leur permet de modifier rapidement leurs zones d’hivernages lorsque la température change. C’est par exemple le cas des grues cendrées qui, plutôt que de descendre en Espagne ou de traverser la mer Méditerranée, sont de plus en plus nombreuses à hiverner en Camargue.  

Cependant, bien que les oiseaux d’eau modifient leur répartition géographique, cette adaptation reste trop lente face au changement climatique. Ce décalage croissant crée une « dette climatique » pour les espèces, dont les environnements correspondent de moins en moins à leurs besoins biologiques. 

L’adaptation au changement climatique représente un défi crucial pour les scientifiques et les gestionnaires d’espaces naturels qui doivent développer de nouvelles approches de conservation. Souvent appelées « stratégies d’adaptation au changement climatique pour la biodiversité », ces approches deviendront essentielles dans les années à venir.  

Avocette élégante © Marc Thibault

Protéger les habitats pour mieux protéger les espèces  

Cette étude a évalué comment la gestion des sites Natura 2000 menée dans le cadre des projets LIFE a aidé les communautés d’oiseaux d’eau à s’adapter au réchauffement climatique. Elle s’est appuyée sur des données provenant de 26 pays de l’UE et sur plus de 2 300 sites situés dans des sites Natura 2000 bénéficiant d’un financement LIFE.   

Il en ressort que les mesures de conservation qui aidaient le plus à l’adaptation des oiseaux d’eau étaient les mesures ciblant directement la conservation des zones humides. En effet, elles permettent une adaptation deux fois plus rapide que d’autres mesures de conservation ciblant directement les oiseaux d’eau, d’autres espèces ou des habitats autres que les zones humides. 

« Les résultats sont encourageants car ils suggèrent également que, bien que la grande majorité des projets LIFE n’aient pas ciblé explicitement le changement climatique, ils ont permis aux espèces de s’adapter au réchauffement. », note Elie Gaget [5], chargé de recherche en écologie statistique à la Tour du Valat et co-auteur de l’article.  

Des études antérieures nous ont appris que les zones protégées, et en particulier celles qui disposent d’un plan de gestion, contribuent le plus à l’adaptation des communautés d’oiseaux d’eau au réchauffement climatique, tandis que la destruction des lhabitats naturels est néfaste à l’adaptation. A présent, cette étude démontre que la conservation des habitats des oiseaux d’eau est un paramètre clé pour leur adaptation au réchauffement climatique. 


Référence de l’étude

Leonie Jonas, Jon E. Brommer, Martin Jung, Michal Baláž, John J. Borg, Luka Božič, Preben Clausen, Antoine Derouaux, Koen Devos, Cristian Domșa, Sándor Faragó, Niamh Fitzgerald, Valeri Georgiev, Fredrik Haas, Menno Hornman, Christina Ieronymidou, Tom Langendoen, Aleksi S. Lehikoinen, Kim Lindner, Leho Luigujõe, Włodzimierz Meissner, Tibor Mikuska, Blas Molina, Filipe Moniz, Zuzana Musilová, Danae Portolou, Gwenaël Quaintenne, Juhani Rantanen, Laimonas Šniaukšta, Antra Stīpniece, Norbert Teufelbauer, Marco Zenatello, Elie Gaget
Interactions between climate warming and management actions determining bird community change in protected areas,
Biological Conservation, Volume 308, 2025, 111213, ISSN 0006-3207, https://doi.org/10.1016/j.biocon.2025.111213 [6].

Zones humides, satellite et conservation : les avancées de la cartographie des habitats des ZH en France partagées au Living Planet Symposium 2025

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Le mardi 24 juin à Vienne, dans le cadre du Living Planet Symposium organisé par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), les premiers résultats de la phase 2 du projet de cartographie nationale des habitats des milieux humides en France ont été présentés. Ce projet, financé par le Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, est piloté par PatriNat [7], Université de Rennes-2 et la Tour du Valat.

Nina Bègue lors de la session “Wetlands: from Inventory to Conservation”

Lors de la session “Wetlands: from Inventory to Conservation”, animée par Lammert Hilarides  (Wetlands International [8]) et Dania Abdul Malak (European Topic Centre – Université de Malaga [9]), en présence de Marc Paganini (Agence Spatiale Européenne [10]), Nina Bègue, ingénieure en télédétection à la Tour du Valat et membre de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes [11], a exposé la méthodologie mise en œuvre et les résultats obtenus. Elle a notamment mis en lumière l’utilisation inédite de la typologie EUNIS, pour cartographier les habitats en milieux humides à partir de données d’observation de la Terre.

Les retours ont été nombreux, avec un intérêt marqué pour les potentialités de la télédétection dans le suivi de la biodiversité des zones humides via l’utilisation de la typologie EUNIS, ainsi que pour les perspectives de généralisation à d’autres contextes.

Cette participation a permis de renforcer les échanges avec la communauté scientifique de l’observation de la Terre, de recevoir des retours critiques sur la méthodologie utilisée, d’identifier de nouvelles pistes de collaboration scientifique et d’assurer une veille sur les outils et méthodes d’inventaire écologique.

À l’approche de la COP Ramsar, ces travaux viennent nourrir l’expertise de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes [11]. Ils alimenteront notamment le futur Géoportail des zones humides méditerranéennes, outil clé de diffusion et de sensibilisation pour la préservation de ces écosystèmes essentiels.

Présentateurs, animateurs et partenaires de la session “Wetlands: from Inventory to Conservation”

 

 

Lors du Living Planet Symposium, l’Agence Spatiale Européenne [10] et la Convention de Ramsar sur les zones humides [12], représentée par sa Secrétaire Générale Dr. Musonda Mumba, ont signé un Mémorandum d’entente visant à mettre à profit les technologies d’observation de la Terre afin d’appuyer la conservation des zones humides.

Cet accord porte sur la surveillance des sites Ramsar, l’identification de zones prioritaires de restauration, le développement des inventaires nationaux des zones humides, l’intégration de données satellitaires et terrestres et l’appui à l’initiative GEO Wetlands. [13]

 

[13]
Signature du Mémorandum d’entente entre l’European Space Agency et la Convention sur les zones humides, représentée par sa Secrétaire générale Dr. Musonda Mumba. [13] © European Space Agency

 

 

Retour en images sur le Festival de la Camargue et du Delta du Rhône 2025

Publié par marquis le Actualités,Evénements | Pas de commentaire

A l’occasion de l’édition 2025 du Festival de la Camargue et du Delta du Rhône, trois sorties pour partir à la découverte des zones humides ont été proposées par la Tour du Valat. La Fondation a également participé à une table ronde sur le thème de la chasse, à retrouver en podcast à la fin de cet article.

Visite dans la Sansouïre © Arsène Marquis-Soria

Visite de la Réserve Naturelle Régionale de la Tour du Valat

Au matin du 28 mai, un premier groupe est parti à la découverte de la Réserve Naturelle Régionale de la Tour du Valat. Marion Lourenço, éco-garde à la Tour du Valat, a accompagnés les participant·es au sein des différents milieux qui coexistent sur ce site d’exception, à travers les sansouïres, les mares temporaires et les montilles, jusqu’à arriver au marais du St-Seren.

Entre observations naturalistes et découverte des zones humides, cette visite fut également l’occasion d’évoquer les différentes modalités de gestion de cet espace patrimonial d’exception.

Marion Lourenço, éco-garde à la Tour du Valat © Arsène Marquis-Soria
© Arsène Marquis-Soria

Suivi participatif des chauves-souris au crépuscule

Proposée dans le cadre des actions de sciences participatives du projet Rest-Chir’Eau, cette sortie a permis à 20 participant·es de prendre part à un protocole scientifique visant à évaluer l’activité des chauves-souris le long d’un ancien bras alluvial du Rhône.

Après une présentation des liens étroits qui relient les chauves-souris aux zones humides, le groupe s’est réparti à différent points stratégiques afin de dénombrer les chauves-souris à la tombée du jour. A la fin du protocole, Pauline Rocarpin, coordinatrice du projet, a proposé un moment d’écoute et d’observation des chiroptères pour clôturer la soirée.

Dispositif du suivi participatif © Arsène Marquis-Soria

Visite des marais de Raphèle : découverte d’une tourbière méditerranéenne

Accompagnés de Grégoire Massez, conservateur du site des marais de Raphèle, d’Antoine Gazaix, spécialiste de la tourbe, ainsi que d’un salarié du SYMCRAU, les participants ont pu visiter une partie de cette tourbière habituellement fermée au public et qui abrite de nombreuses espèces de plantes rares et menacées.

Au fil des canaux, ce parcours de 6 kilomètres les a menés à la rencontre de cette zone humide méconnue, son histoire, son fonctionnement et ses richesses naturelles.

Antoine Gazaix devant une carotte de tourbe © Elisa FEL

Plateau radio : “Comment concilier chasse et biodiversité”

 En Camargue, la chasse tient une place singulière dans la gestion des milieux naturels. C’est pourquoi, à l’occasion de la révision de sa charte, le Parc de Camargue à convié le public du festival, ainsi que plusieurs acteurs locaux, à échanger autour du thème de la chasse et la biodiversité à l’heure du changement climatique.

A cette occasion, a été présenté l’ouvrage collectif de partages d’expériences « Gestion des marais chassés de Camargue : Savoirs pratiques & scientifiques ». [14]

Intervenants :

Retrouvez le plateau radio en replay : https://www.soleilfm.com/17eme-edition-du-festival-de-la-camargue-du-28-mai-au-1er-juin-2025/ [15]

© Festival de la Camargue et du Delta du Rhône © Festival de la Camargue et du Delta du Rhone

 

Une nouvelle étude révèle l’impact contrasté de l’urbanisation et de l’agriculture sur les communautés d’oiseaux et de reptiles au delta du Gediz (Turquie) 

Publié par estamm le Publications | Pas de commentaire

La Tour du Valat, en partenariat avec des chercheurs turcs, vient de publier les résultats d’une étude approfondie sur les effets des changements d’usage des sols dans le delta du Gediz, en Turquie. Menée entre 2019 et 2021, elle apporte un éclairage précieux sur les défis de conservation auxquels font face les zones humides méditerranéennes. 

Un delta sous pression 

Le delta du Gediz, situé sur la côte égéenne de la Turquie occidentale près d’Izmir, constitue l’une des zones humides les plus importantes de la Méditerranée orientale. Reconnu site Ramsar depuis 1998, ce vaste territoire de 80 000 hectares abrite une biodiversité remarquable avec plus de 299 espèces d’oiseaux recensées. Comme de nombreuses zones humides méditerranéennes, les écosystèmes naturels du Delta ont connu des modifications profondes liées à la croissance urbaine de la métropole d’Izmir (4 millions d’habitants) et à l’intensification agricole durant le siècle écoulé. 

Résultats clés 

L’étude, publiée dans BMC Ecology and Evolution, a évalué entre 2019 et 2021 les effets de trois types de paysage (naturel, agricole et urbain) sur la composition des communautés d’oiseaux nicheurs (90 espèces) et de reptiles (14 espèces) dans le delta. 

Les résultats de l’étude révèlent que la composition des communautés d’oiseaux et de reptiles est influencée différemment selon le type de paysage, notamment en raison d’une spécialisation des espèces pour certains habitats : 

Des enjeux qui résonnent en Camargue 

Cette étude présente un intérêt particulier pour la compréhension des dynamiques écologiques en contexte méditerranéen. Les auteurs soulignent les parallèles avec d’autres deltas méditerranéens : « contrairement à ce que l’on observe en Camargue où les rizières peuvent offrir des habitats alternatifs pour certains oiseaux d’eau, les cultures sèches du delta du Gediz ne permettent pas cette compensation écologique. » 

De plus, l’utilisation de modèles de distribution conjointe d’espèces (JSDM) a permis de quantifier précisément comment les préférences d’habitat des espèces expliquent leur réponse aux changements paysagers, une approche méthodologique innovante applicable à d’autres zones humides. 

Face à ces constats, les auteurs formulent plusieurs recommandations pour la conservation de la biodiversité 

À court terme : 

À moyen terme : 

 

Des apports au-delà du périmètre d’étude 

L’étude contribue également à combler le déficit de connaissances sur les zones humides méditerranéennes orientales, la plupart des recherches se concentrant traditionnellement sur l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord.  

Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles recherches comparatives entre deltas méditerranéens. Ils fournissent également aux gestionnaires et décideurs locaux des données scientifiques robustes pour orienter les politiques de conservation du delta du Gediz. 

La méthodologie développée pourrait être appliquée à d’autres zones humides méditerranéennes confrontées à des pressions similaires, contribuant ainsi à une meilleure compréhension globale des impacts des changements d’usage des sols sur la biodiversité. 

 

__________

[1] [18] Espèce disposant d’une niche écologique très large, qui peut tolérer une grande variété de conditions environnementales et dont le régime alimentaire comprend une large gamme de ressources 

[2] [19] Espèce n’utilisant qu’un seul type de ressources ou d’habitat, ce qui la rend très dépendante de ce dernier. Elle est donc très sensible aux perturbations de sa ressource ou de son habitat.


Référence de l’étude

Arslan, D., Gaget, E., Çiçek, K., Olivier, A., Galewski, T., Döndüren, Ö., Guelmami, A., Ernoul, L., & Béchet, A. (2025). Contrasting effects of agriculture and urbanisation on bird and reptile communities in a Mediterranean delta (Gediz Delta, Türkiye). BMC Ecology and Evolution, 25, 58. doi: 10.1186/s12862-025-02390-y [20] 

Une campagne de financement participatif en faveur d’une libellule : le Leste à grands stigmas

Publié par Com TdV le Actualités | Pas de commentaire

Un projet porté par la Tour du Valat qui vise la restauration d’une mare temporaire saumâtre en Camargue, un habitat clé pour la survie du rare et menacé Lestes macrostigma, a été sélectionné par la plateforme de financement participatif « Flamingo.eco ».

Flamingo, [21]nouvelle plateforme de financement participatif dédiée à la conservation et à la restauration des zones humides vient d’ouvrir ! Cette initiative vise à mieux faire connaître ces écosystèmes et à offrir au grand public l’opportunité de soutenir des projets concrets à fort impact écologique. Le premier projet sélectionné par la plateforme est un projet porté par Philippe Lambret, chef de projets sur les libellules à la Tour du Valat.

Engagez-vous pour la conservation de Lestes macrostigma en rejoignant la prochaine campagne de financement participatif de la plateforme Flamingo

En Camargue, la libellule Lestes macrostigma est aujourd’hui vulnérable. Cette espèce patrimoniale dépend d’un habitat bien spécifique : les mares temporaires saumâtres. Ces zones humides dynamiques, naturellement asséchées en été, sont souvent perçues à tort comme dégradées ou sans valeur écologique, ce qui a conduit à leur destruction massive, emportant avec elles la biodiversité unique qu’elles abritent. 

Afin de contribuer à la sauvegarde de Lestes macrostigma, la Tour du Valat pilote un projet de restauration d’une mare temporaire saumâtre sur le site de Mas Neuf, au nord de l’étang du Vaccarès. L’objectif est de recréer les conditions écologiques nécessaires à la reproduction de cette espèce, en agissant à la fois sur son habitat et sur la plante qu’elle privilégie pour pondre ses œufs, le Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus)

Quelles actions concrètes soutiendrez-vous ?

Acte 1 – Reconstitution de l’habitat végétal (2026–2027)

Au printemps 2026, des bulbes de Scirpe maritime seront transplantés dans la mare ciblée. Le suivi scientifique portera sur la reprise, la croissance et la colonisation de cette espèce végétale. 

Acte 2 – Réintroduction de Lestes macrostigma (2027–2029)

Une fois le Scirpe bien établi, des tiges contenant des œufs de L. macrostigma seront introduites dans la mare. L’émergence des larves, le comportement de ponte des adultes et ainsi le démarrage d’un cycle de reproduction naturel seront suivis afin d’évaluer le succès de la réintroduction. 

Acte 3 – Transfert et essaimage (dès 2029)

En cas de succès, la méthode sera reproduite sur d’autres sites en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie. L’objectif est aussi ici de tester l’applicabilité de ce protocole de restauration à plus grande échelle. 

Acte 4 – Capitalisation et diffusion (2030)

L’ensemble des résultats sera consolidé sous la forme d’un cahier technique de gestion conservatoire, co-rédigé avec les partenaires du Plan National d’Actions en faveur des libellules [22]. Ce document de référence visera à guider d’autres gestionnaires d’espaces naturels dans des démarches similaires de restauration et de réintroduction de libellules. 


👉 Envie de faire partie de l’aventure ?

Contribuez à la campagne de financement participatif Flamingo pour aider la Tour du Valat à concrétiser ce projet de restauration écologique !

📩 Pré-inscrivez-vous dès maintenant pour être informé du lancement de la campagne :
https://flamingo.eco/pre-inscription/ [23]


Projet de restauration porté par : 

Philippe Lambret [24], chef du projet « conservation des Odonates » à la Tour du Valat

Hugo Fontès [25], Ingénieur de recherche en écologie végétale à la Tour du Valat

 

Le rapport d’activité 2024 de la Tour du Valat est en ligne !

Publié par estamm le Actualités,Documentations | Pas de commentaire

La Tour du Valat publie comme chaque année son rapport d’activité, illustré de magnifiques photos et présentant nos principales réalisations de l’année dernière, fruit de nombreuses collaborations avec nos partenaires, qu’ils soient institutionnels, scientifiques, techniques ou financiers.

Plus largement, ce rapport témoigne de notre engagement, à vos côtés, en faveur de la nécessaire réconciliation entre les humains et la nature. Explorer et décrypter les liens du vivant, expérimenter, inventer des solutions pour demain, dialoguer, partager et agir ensemble. Voilà ce qui nous anime et que vous pourrez découvrir au fil des pages de ce rapport d’activité.

 

Pour chaque équipe thématique retrouvez un projet mis en avant sous forme de focus :

Nous vous souhaitons une bonne lecture !


👉 Télécharger le rapport d’activité 2024  [26]de la Tour du Valat

Retrouver l’ensemble de nos rapports d’activité depuis 2008 dans la section médiathèque [27] du site internet.

En Camargue, chasseurs, gestionnaires d’espaces naturels et scientifiques se réunissent autour des oiseaux d’eau et des zones humides

Publié par marquis le Actualités | Pas de commentaire

Chaque année depuis 2007, la Tour du Valat et l’Office Français de la Biodiversité (OFB) invitent les acteurs de la chasse, de la conservation de la nature et de la recherche à se réunir en Camargue lors d’une demi-journée d’échange.

Jean-Baptiste Mouronval, ingénieur d’études à la Tour du Valat, présente les résultats des dénombrements aériens d’oiseaux d’eau de l’hiver 2024-2025 © Jocelyn Champagnon

L’objectif de cette journée est de favoriser les interactions entre les différents acteurs du territoire autour des questions cynégétiques et de gestion des populations d’oiseaux d’eau et de leurs habitats en Camargue. Cette année, 74 participants ont répondu présent et se sont réunis à la Tour du Valat, le vendredi 16 mai.

Après un mot d’accueil par Jean Jalbert, directeur général de la Tour du Valat, Jean-Baptiste Mouronval, ingénieur d’études à la Tour du Valat, a présenté les résultats des dénombrements aériens d’oiseaux d’eau de l’hiver 2024-2025 (retrouvez une synthèse des résultats en fin d’article).

Matthieu Guillemain, de la Direction de la Recherche et de l’Appui Scientifique de l’OFB a ensuite présenté les travaux conduits à la demande de la Commission Européenne concernant les espèces d’oiseaux chassables en mauvais état de conservation. Les échanges avec la salle ont permis de mettre en avant les données scientifiques sur lesquelles se base cette approche, qui conduisent la Commission à proposer des mesures de gestion incluant la suspension de la chasse de certaines espèces les plus fragilisées.

En parallèle des enjeux réglementaires européens, la gestion quotidienne des territoires reste centrale. Le bilan du projet PACTE Camargue financé par la fondation Albert II de Monaco a été présenté par Raphaël Mathevet, directeur de recherche CNRS EPHE au CEFE de Montpellier. Ce projet sur les conditions de coexistence des activités humaines et de la faune sauvage a permis la réalisation de la thèse de D. Coz sur les sangliers et les grues cendrées en Camargue qui a été valorisée par deux publications scientifiques. Deux outils de mise en situation (jeux sérieux) sur la chasse adaptative des canards et des sangliers ont été également présentés. Enfin, un ouvrage collectif de partage d’expériences sur la gestion des marais chassés en Camargue [14] a été présenté. Réalisée par des gestionnaires de marais chassés, des experts et des chercheurs, cette publication [14] illustre l’intérêt de prendre en compte la diversité des pratiques de gestion et des savoirs pour mieux contribuer à la préservation du patrimoine naturel et culturel du grand delta du Rhône. Adossé à cet ouvrage, un second livret a permis également de donner une lecture plus sociologique et ethnologique de ce travail collectif.

Cette approche collaborative trouve un écho dans une étude récemment publiée dans la revue Landscape Ecology [28] qui illustre le rôle complémentaire des marais chassés et des espaces naturels pour le cycle annuel et le cycle de vie des spatules blanches. Présentée par Jocelyn Champagnon, directeur de recherche à la Tour du Valat, cette étude souligne l’importance de concilier différentes approches de gestion de l’eau afin de répondre aux objectifs de conservation des oiseaux d’eau ainsi qu’aux besoins spécifiques d’autres espèces patrimoniales.

Les stratégies de conservation passant également par la connaissance de la situation sanitaire au sein des espaces naturels, un temps a été dédié à la situation de la grippe aviaire en Camargue. Marion Vittecoq, directrice de recherche à la Tour du Valat, a présenté le protocole de surveillance active déployé en Camargue depuis l’automne (les résultats sont disponibles en ligne [29]) et incité les participants à se tenir informés de l’évolution rapide de la situation grâce aux synthèses proposées régulièrement par la Plateforme ESA [30].

Enfin, la réunion s’est achevée par la projection d’un film [31] produit par l’équipe mixte TDV/OFB qui participe aux suivis d’oiseaux d’eau migrateurs au Sahel. Ce film relate la découverte et la désignation d’une nouvelle zone humide Ramsar au Soudan, d’une importance exceptionnelle à la fois pour les oiseaux d’eau et les communautés locales qui en dépendent.  Dans un contexte différent, ce film témoigne pourtant d’enjeux similaires à ceux de la Camargue : la nécessité de coopérer entre acteurs afin de concilier activités humaines et préservation de la biodiversité.


Retrouvez le film produit par l’équipe mixte TDV/OFB et projeté lors de cette réunion :

Publication du 26ème Compte-rendu ornithologique Camargue-Crau-Alpilles 2013- 2018

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Publié dans la Revue internationale d’ornithologie Alauda, le 26ème Compte-rendu ornithologique Camargue-Crau-Alpilles 2013-2018 [32] est à présent disponible en ligne.

Cincle plongeur © Thomas Galewski

Ce 26ème rapport ornithologique de la Camargue [32] couvre l’avifaune de la Camargue au sens large (plan-du-Bourg, Grande Camargue, Camargue gardoise), ainsi que la Crau et le massif des Alpilles. Il s’inscrit dans la continuité d’une longue tradition commencée en 1930, peu après la création de la Réserve Botanique et Zoologique de Camargue, devenue depuis la Réserve Nationale de Camargue.

Cette compilation s’appuie sur les bases de données gérées au quotidien par plusieurs structures présentes sur la zone couverte : LPO PACA, Meridionalis, la Tour du Valat, le Parc naturel régional de Camargue, etc.  Ces bases de données sont très largement alimentées par les observations des ornithologues locaux, qui étudient nombre d’espèces annuellement. Elles sont complétées par les observations de visiteurs occasionnels, ainsi que par diverses données issues des suivis à long terme réalisés par la Tour du Valat et les Marais du Vigueirat.

Gobemouche à demi-collier © Thomas Galewski

Entre 2013 et 2018, plus de 900 000 observations ont été collectées, soit plus du double de l’édition précédente.

Dans le contexte de la crise climatique et alors que de nombreuses populations d’oiseaux sont en déclin, ces milliers d’observations nous permettent de mieux comprendre la biologie des espèces présentes en Camargue-Crau-Alpilles et leurs évolutions d’effectifs dans une perspective longue.

Cette publication scientifique témoigne également du travail collaboratif qui rassemble de multiples structures et de nombreux contributeurs  passionnés autour du territoire de la Camargue, dont l’intérêt patrimonial et international pour l’avifaune n’est plus à démontrer.

Neuf nouvelles espèces ont été découvertes en Camargue-Crau-Alpilles durant la période 2013-2018 :

  • le Faisan vénéré Syrmaticus reevesii,
  • le Martinet cafre Apus cafer,
  • le Gravelot asiatique Charadrius asiaticus,
  • le Gypaète barbu Gypaetus barbatus,
  • la Mésange boréale Poecile montanus,
  • le Gobemouche à demi-collier Ficedula semitorquata,
  • le Cincle plongeur Cinclus cinclus,
  • la Bergeronnette orientale Motacilla tschutschensis (si homologuée)
  • et le Pipit de Sibérie Anthus japonicus (la sous-espèce de Pipit farlousane Anthus rubescents observée en Camargue ayant été élevée au rang d’espèce sur décisions de la Commission de l’Avifaune Française en 2023 et 2024)

[32]

Télécharger le Compte-rendu ornithologique Camargue-Crau-Alpilles 2013- 2018 [32]

Alternatives au Bti pour le contrôle des moustiques en Camargue

Publié par marquis le Actualités,Presse | Pas de commentaire

Depuis 2006, la Tour du Valat est associée à l’expérimentation de démoustication de l’embouchure du Grand Rhône lancée par le Département des Bouches du Rhône. Après presque 20 ans d’expérimentation, et face au constat de l’impact de la démoustication au Bti sur la faune sauvage non-cible, plusieurs alternatives ont été développées.

Cristaux (toxines) de Bti et larve de moustique. © Guillaume Tétreau

Expérimentation de la démoustication au BTI

Depuis août 2006, une démoustication expérimentale par épandage de Bti est mise en œuvre sur la partie sud-est de la Camargue. A la demande du Parc naturel régional de Camargue, des études d’impact ont été mises en place par la Tour du Valat, notamment pour étudier l’impact de l’insecticide sur la faune sauvage non-cible.

Le Bti est un insecticide composé de spores de la bactérie Bacillus thuringiensis. Ingérée par les larves aquatiques de moustiques, elle sécrète des toxines qui

entraînent la mort de l’animal. Découvert en 1976, il est largement utilisé dans le monde, notamment en France, où il est épandu sur les zones humides à la main, par pulvérisateur ou par voie aérienne.

Comme cet insecticide non chimique est peu susceptible d’affecter directement la faune non-cible, les études proposées par la Tour du Valat ont porté sur les impacts indirects, à travers la chaîne alimentaire : comment les prédateurs des moustiques et chironomes (petits diptères non-piqueurs également sensibles au Bti) sont-ils affectés par la diminution de leurs proies ?

Un impact non-négligeable sur la faune non-cible

Les études ont révélé des impacts sur la faune non-cible supérieurs à ceux généralement observés avec des insecticides chimiques (Poulin 2012) :

L’accumulation et la prolifération des spores de Bti dans les sédiments suggèrent par ailleurs des impacts sur les chironomes benthiques bien au-delà des périodes d’épandage.

Moustique © Philippe Lambret

A la recherche de solutions alternatives

Depuis la publication de ces résultats, des études se sont orientées vers la recherche de solutions alternatives au Bti qui puissent être compétitives en matière de résultat, mais également de prix.

Parmi les solutions développées, des pièges anti-moustique permettent de contrôler les zones habitées en piégeant les moustiques à l’aide de CO2. En Camargue, la société Techno BAM a développé les bornes Qista, des bornes anti-moustiques sur ce principe, en partenariat avec le Parc de Camargue et la Tour du Valat. Une expérimentation grandeur nature menée durant deux ans (2015-2017) au hameau du Sambuc a montré que l’on pouvait réduire de 70 % la nuisance causée par les moustiques grâce à l’installation de pièges à moustiques, sans impact environnemental et à moindre coût (Poulin et al. 2017). Contrôle des eaux stagnantes, stérilisation des mâles et prévention des populations sont autant de dispositifs alternatifs et sans impact sur la biodiversité. Plutôt que de traiter des milliers d’hectares de milieux naturels, ces solutions se concentrent sur la protection des zones habitées, pour réduire les nuisances en impactant au minimum la biodiversité.

Revue de presse

–        Les Echos « Moustiques : quand la tech remplace les insecticides » [33]

–        Le Figaro « Pièges à CO2, stérilisation des mâles, contrôles des eaux  : la lutte contre les moustiques passe par une combinaison de dispositifs [34] »

–        L’Echo du Mardi « Démoustication de la Camargue : quel bilan depuis son lancement en 2006 ?  [35]» 

–        France 3 PACA « Une technique de démoustication pour réduire les nuisances tout en préservant l’environnement [34] »

Weekend d’inventaire naturaliste à la ferme agroécologique du Petit Saint-Jean

Publié par marquis le Actualités | Pas de commentaire

Du 16 au 18 mai 2025, un inventaire naturaliste a eu lieu à la ferme agroécologique du Petit Saint Jean. 70 participants, naturalistes amateurs et professionnels, ont répondu présent durant ce week-end pour documenter la biodiversité de ce site situé en Camargue gardoise, et propriété de la Tour du Valat.

Blongios Nain © Ferran Pestaña

Documenter la richesse écologique du Petit Saint-Jean

L’objectif de cet inventaire naturaliste était de compléter les inventaires de biodiversité existants du site. Les participants ont effectué des relevés diurnes et nocturnes couvrant différents groupes taxonomiques : végétation terrestre et aquatique, amphibiens, reptiles, papillons, insectes nocturnes, pollinisateurs, araignées, etc.

Durant ce week-end, plusieurs espèces d’intérêt communautaire / emblématiques de la Camargue ont ainsi pu être observées :

Valorisation des données collectées

Les données recueillies seront partagées au réseau « Réensauvager la ferme » et à la plateforme Géoferme [36], afin de mieux comprendre les liens entre biodiversité, pratiques agricoles et paysages

En documentant la biodiversité présente dans les espaces agricoles, cette démarche collaborative permet également d’évaluer l’efficacité des pratiques agroécologiques mises en œuvre. Elle constitue également un support pour favoriser les échanges entre naturalistes et agriculteurs locaux, ainsi que le partage de connaissances sur l’agroécologie.

Les inventaires ont eu lieu de jour comme de nuit. © Perrine Sapede

Une agriculture innovante et respectueuse de la nature

Situé entre marais et dunes fossiles sur un ancien cordon littoral, le domaine du Petit Saint Jean présente une mosaïque d’habitats caractéristiques de la Camargue, tels que marais, montilles, sansouïres et une pinède à pin pignon. Les activités de la ferme associent viticulture (13 cépages), arboricultures, agroforesterie et maraîchage ainsi que du pastoralisme (ovins, bovins et équins)

Tous en favorisant la biodiversité par l’implantation d’un ensemble d’infrastructures agroécologiques (haies, bandes enherbées, gîtes et nichoir pour la faune, …).

 

Cordulie à corps fin © Wikimedia Commons