De nouvelles recherches montrent que l’agriculture moderne a un impact sur la biodiversité dans les sites naturels, alors que certaines pratiques agricoles traditionnelles peuvent contribuer à la préserver. Natura 2000 est le plus grand réseau de zones protégées au monde, établi pour conserver les habitats et les espèces les plus précieux de l’Union européenne (UE). Les chercheurs ont mené une enquête à grande échelle auprès des gestionnaires de sites Natura 2000 dans toute l’Europe, en se concentrant sur les pratiques de gestion, les sources de financements et les menaces pour la biodiversité auxquelles le réseau Natura 2000 est confronté.
Les conclusions sont très claires : La principale menace pesant sur les sites naturels en Europe provient de l’intensification des pratiques agricoles, telles que l’utilisation de pesticides, le surpâturage et l’élimination des haies. « Il est alarmant de constater que les gestionnaires estiment que la biodiversité n’est pas à l’abri des pratiques néfastes », déclare Giorgio Zavattoni, chercheur doctorant.
L’agriculte intensive, une menace pour les sites naturels
En effet, 80 % des habitats d’intérêt communautaire de l’Union européenne se trouvent dans un état de conservation défavorable. Les rapports des Etats Membres de l’Union Européenne suggèrent que le principal facteur de dégradation des habitats est l’agriculture intensive mise en place dans les sites Natura 2000. Ce type d’agriculture est caractérisé par l’utilisation accrue d’engrais chimiques, de pesticides et de méthodes de culture délétères pour la biodiversité. Les résultats de l’étude révèlent que ces pratiques agricoles créent des menaces trop importantes pour que les gestionnaires puissent y faire face pleinement. Cela montre que la simple désignation d’un site naturel ne garantit pas en soi la conservation efficace de ses habitats et de ses espèces.
Les pratiques agricoles traditionnelles, un outil clé
Les gestionnaires sont-ils opposés à l’agriculture dans les sites naturels ? La réponse est non. En fait, certaines pratiques agricoles figurent parmi les mesures de conservation les plus utilisées par les gestionnaires de site Natura 2000 pour améliorer l’état de la biodiversité. Ce sont des pratiques agricoles traditionnelles de faible intensité, telles que le pâturage extensif et le fauchage tardif. Ces pratiques jouent un rôle clé dans la préservation d’habitats patrimoniaux, vitaux pour de nombreuses espèces menacées.
« Les prairies et les marais comptent parmi les écosystèmes les plus riches en biodiversité d’Europe, et les gestionnaires de sites naturels peuvent avoir recours au pâturage extensif pour assurer la conservation de ces habitats », explique Elie Gaget, chercheur à la Tour du Valat, Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes (France) et coauteur de l’étude. Malheureusement, avec l’intensification de l’agriculture, ces pratiques traditionnelles sont en train de disparaître dans l’Union Européenne.
Les fonds disponibles pour la gestion des sites Natura 2000 dépendent souvent de la politique agricole commune (PAC), l’instrument qui subventionne, entre autres, les pratiques agricoles intensives même à l’intérieur des sites naturels. Le professeur Jon Brommer, coauteur de l’étude basé à l’Université de Turku (Finlande), explique : « Le réseau Natura 2000 vise à protéger la biodiversité tout en rendant possible les activités humaines et la mise en œuvre de projets d’aménagements. Cependant, il est déroutant d’utiliser des fonds publics pour soutenir à la fois la conservation de la biodiversité et sa dégradation au sein des sites naturels ».
Dans l’ensemble, l’étude souligne la nécessité urgente de renforcer la réglementation agricole dans les sites naturels si l’Union Européenne veut atteindre ses objectifs en matière de conservation de la biodiversité. Une grande partie des mesures favorables à la biodiversité qui était incluse dans l’ensemble des propositions initiales du Pacte Vert Européen (Green Deal) a été supprimée après le printemps 2024.
L’étude souligne à quel point les pratiques agricoles peu intensives, à l’intérieur et autour des sites naturels, sont nécessaires à la conservation de la biodiversité européenne.
Référence :
Giorgio Zavattoni, Elie Gaget, Ineta Kačergytė, Tomas Pärt, Thomas Sattler, Tyler Hallman, Diego Pavón-Jordán & Jon E. Brommer. Threats and management of Natura 2000 protected areas in relation to current agricultural practices. Conservation Biology. 2025. DOI: 10.1111/cobi.70172
Étude MIGRALION : de nouvelles connaissances sur les migrations d’oiseaux en Méditerranée
Après quatre ans d’étude de la présence et des comportements des oiseaux et des chiroptères dans le golfe du Lion, le projet MIGRALION partage des résultats inédits sur l’usage de cet espace maritime par la faune volante migratrice.
Lancé en 2020 à l’initiative de la commission spécialisée « éolien flottant » du conseil maritime de façade Méditerranée et piloté par l’Office français de la biodiversité (OFB), à la demande des ministères en charge de la biodiversité et de l’énergie, le programme MIGRALION regroupe plus d’une dizaine de partenaires (chercheurs, scientifiques, bureaux d’études, associations). Ensemble, ils travaillent sur l’acquisition des données et leur analyse globale. Ce projet de grande ampleur a permis d’équiper plus de 500 oiseaux de balises GPS et ainsi d’obtenir des données inédites sur un grand nombre d’espèces qui n’avaient jamais été équipées auparavant.
Selon le Directeur général de l’institut de recherche de la Tour du Valat, Jean Jalbert, dans une interview pour le media Dis-Leur[1] :
« C’est un projet qui a apporté beaucoup d’enseignements scientifiques. »
« Nous avons participé au volet recherche sur les oiseaux terrestres que nous avons équipés de balises. On a entrouvert une porte scientifique. On a appris par exemple que ce ne sont pas les mêmes zones fréquentées en “montant” ou “descendant” vers nos côtes ; et oui ces futurs champs d’éoliennes sont sur le chemin de ces oiseaux migrateurs alors que la plupart de ces espèces sont déjà dans des tendances démographiques préoccupantes. »
Découvrir les résultats
Les résultats de MIGRALION seront mobilisés dans le cadre de la planification des zones de développement de l’éolien en mer à l’horizon 2050. Ils viendront également alimenter l’Observatoire national de l’éolien en mer, chargé de valoriser les connaissances existantes ainsi que de conduire de nouveaux programmes d’acquisition de données sur le milieu marin et les effets de l’éolien en mer.
Vous pouvez retrouver les rapports et posters scientifiques du projet sur le site Eoliennes en mer[2]. Les différentes données sont progressivement mises à disposition sur l’infrastructure de données de l’OFB[3] à partir du 10 octobre.
Un webinaire de restitution ouvert à tous se tiendra le 6 novembre, pour permettre au consortium scientifique de présenter ses travaux à une large audience.
Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) sont de plus en plus reconnues comme étant des approches efficaces pour relever les défis environnementaux et sociétaux. En s’appuyant sur les dynamiques naturelles, les SfN contribuent à préserver la biodiversité, réduire les risques climatiques et améliorer le bien-être humain. En Méditerranée, où les pressions telles que l’urbanisation, la pollution et la perte de biodiversité sont particulièrement fortes, les SfN proposent une manière efficace de rétablir l’équilibre entre les personnes et les écosystèmes, tout en promouvant le développement durable.
L’étude souligne que la collaboration interdisciplinaire, les approches participatives et des modèles de gouvernance robustes sont essentiels à une mise en œuvre efficace. Elle met également en avant la nécessité du soutien politique, de mécanismes de financement adaptés et d’une meilleure communication pour amplifier l’impact des SfN et les rendre plus inclusives.
Le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité et les solutions fondées sur la nature
Le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité (CMB) promeut activement l’utilisation des Solutions fondées sur la Nature par le biais du projet RESCOM, sa première grande initiative régionale.
RESCOM vise à améliorer la résilience sociale et écologique des écosystèmes méditerranéens par la mise en œuvre des SfN sur neuf sites pilotes : en Albanie, en Égypte, en Italie, en Libye, au Monténégro, au Maroc, en Tunisie et en Turquie.
Dans le cadre de ces initiatives pilotes et des activités associées, le CMB travaille avec les partenaires locaux pour développer des actions de restauration concrètes, renforcer les capacités des gestionnaires et des acteurs locaux, ainsi que soutenir des petits projets intégrant les SfN par le biais de subventions dédiées. Au niveau régional, il facilite également le partage des connaissances. L’ensemble de ces activités mettent les Solutions fondées sur la Nature au cœur de la mission du CMB : protéger et de restaurer la biodiversité méditerranéenne.
Résumé de l’article
L’urbanisation et l’intensification de l’agriculture ont un impact important sur la biodiversité dans le bassin méditerranéen. L’une des réponses a été l’adoption du concept de Solutions fondées sur la Nature, notamment promu par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Bien que le terme soit largement employé, il existe une grande variabilité dans sa définition, son utilisation et les impacts attendus sur la biodiversité et/ou la société. Nous avons réalisé une analyse documentaire de projets de SfN exemplaires dans le bassin méditerranéen, en identifiant les obstacles à leur mise en œuvre et en formulant des recommandations pour surmonter ces difficultés. L’étude a analysé plus de 200 documents, dont des articles scientifiques, des documents stratégiques et des guides de bonnes pratiques. Les recommandations ont été regroupées en catégories (gouvernance, financement, intégration et aspects techniques) et une liste de messages clés ont été identifiés. Les résultats ont montré que l’interdisciplinarité et les pratiques participatives sont essentielles et que des changements systématiques et politiques sont nécessaires. La sélection et l’adaptation de SfN à des contextes sociaux et écologiques spécifiques et la prise en compte des compromis et des inégalités ont été identifiées comme des conditions préalables indispensables. La communication publique et les systèmes de financement sont également des leviers importants pour améliorer la mise en œuvre. Les résultats montrent que, bien que les SfN spécifiques à la Méditerranée restent un sujet émergent dans la littérature scientifique, un large éventail d’autres types de documents, y compris des articles universitaires internationaux, peuvent être utiles pour les acteurs locaux.
Citation:
Ernoul, B. Hetherington, Nature-based Solutions in the Mediterranean Region: A look back and moving forward, Journal for Nature Conservation (2025), doi: https://doi.org/10.1016/j.jnc.2025.127109[7]
L’automne s’installe… et si on l’accueillait avec un bon verre de vin ?
L’offre de vins et de jus de raisin du Petit Saint-Jean, notre ferme agroécologique, est toujours au rendez-vous ! C’est l’occasion de (re)découvrir des cuvées engagées, issues de l’agriculture biologique, cultivées et vinifiées avec soin en plein cœur de la Camargue.
Au programme :
Des blancs minéraux et élégants (Grenache gris, Grillo, Alvarinho…)
Des rosés frais et fruités (Nero d’Avola)
Des rouges ronds et gourmands (Merlot, Malbec, Clovis, Sapéravi…)
Et bien sûr, notre jus de raisin 100 % bio, récolté à la main !
En Camargue, des scientifiques traquent les virus avant qu’ils ne déclenchent la prochaine pandémie. Découvrez en vidéo le projet ZOOCAM, un projet dédié à la prévention des zoonoses.
La Camargue (Delta du Rhône, France) est un écosystème tempéré propice à l’émergence et à la propagation de maladies zoonotiques. Face à ce défi, alors que la mise en œuvre de l’approche One Health s’est surtout concentrée sur les régions tropicales et intertropicales, une Zone Atelier Santé-Environnement-Camargue du CNRS est en cours de construction. ZOOCAM est un premier projet issu de cette initiative.
L’ambition est de fédérer la recherche en santé-environnement en Camargue, hotspot de biodiversité où faune sauvage, animaux domestiques et activités humaines se côtoient, selon une approche intégrative et interdisciplinaire pour apporter des réponses concrètes aux acteurs locaux.
7 équipes pluridisciplinaires sont mobilisées pour comprendre et prévenir les zoonoses – ces maladies qui passent de l’animal à l’homme.
Au programme :
Détection des virus à potentiel pandémique dans les fèces de mammifères sauvages
Impact de la pollution sur la transmission des parasites
Rôle des microplastiques dans la capacité vectorielle
Modélisation de la biodiversité et circulation des pathogènes
Co-construction de solutions avec les populations locales
Cette approche nécessite un dialogue constant entre scientifiques et acteurs locaux, notamment pour trouver des solutions durables qui permettent de réduire les risques sanitaires tout en préservant les écosystèmes. De la biologie moléculaire à l’étude des microplastiques, en passant par la modélisation participative avec les habitants, ces chercheurs analysent chaque maillon de la chaîne de transmission.
ZOOCAM est un projet financé par le PEPR PREZODE (Prévention du Risque Zoonotique), dans le cadre de la Zone Atelier Santé Environnement en Camargue (ZACAM).
Retour sur la 5ème édition de l’école d’été « Biodiversité et vecteurs »
La 5ème édition de l’école d’été « Biodiversité et vecteurs » a réuni 20 participant·es de 7 nationalités et de différentes origines scientifiques, professionnelles et géographiques.
Organisée dans le cadre du Défi Clé « Risques infectieux et vecteurs en Occitanie[9] » (RIVOC), la 5ème édition de l’école d’été « Biodiversité et vecteurs » s’est tenue
du 15 au 19 septembre 2025 à la Tour du Valat.
Avec pour thématique : «Biodiversité et vecteurs : au-delà de la lutte chimique ? », l’objectif de cette formation était d’explorer les maladies vectorielles qui affectent les humains, les animaux et les plantes.
Le lien entre la perte de biodiversité et l’émergence de maladies est fréquemment souligné. Cependant, le rôle des vecteurs en tant qu’éléments de la biodiversité, les conséquences sur la biodiversité des méthodes de lutte contre ces vecteurs, ainsi que l’influence de la biodiversité sur les vecteurs et les maladies qu’ils transmettent restent peu explorés.
Dans une perspective OneHealth, les étudiant·es ont pu explorer divers modèles impliquant moustiques, tiques, mollusques, pucerons, et plus encore, ainsi que réfléchir à des solutions de prévention et de contrôle.
Ouverte au public académique ainsi qu’aux professionnels de structures non académiques travaillant en lien avec la thématique, cette édition a permis aux étudiant·es de mieux connaître les maladies vectorielles et leurs dynamiques mais également, pour la plupart, de découvrir la précieuse réserve de biodiversité qu’est la Camargue.
De nouvelles recherches montrent que les populations de dizaines d’espèces d’oiseaux d’eau et d’oiseaux marins ont décliné depuis bien plus longtemps qu’on ne le pensait en Europe. L’article « Shifting the baseline for waterbird and seabird conservation in Europe, risk assessment over one century » démontre que faire abstraction d’un siècle d’histoire conduit à fixer des objectifs trop modestes pour restaurer la biodiversité.
En Europe, d’importants efforts de conservation et de suivi des oiseaux ont été mis en place à partir des années 1970, à la suite de la dégradation de leurs habitats et de leurs populations. Le suivi des espèces renseigne avec une grande précision l’état de santé de leurs populations. Mais oublier ce qui a précédé ces suivis, c’est potentiellement sous-estimer l’ampleur réelle des déclins.
Une étude menée par la Tour du Valat (France) et l’Université de Turku (Finlande), publiée dans Biodiversity and Conservation, a analysé plus d’un siècle de données (1900–2018) sur 170 espèces d’oiseaux d’eau et marins. Ses conclusions sont sans appel : ignorer les déclins historiques fausse nos références pour au moins 40% des espèces évaluées. Les chercheurs montrent que prendre les années 1970 comme point de référence revient à normaliser un état déjà gravement dégradé. « Restaurer les populations d’oiseaux tels qu’ils étaient dans les années 1970 ne suffit pas : leur déclin avait commencé bien avant », avertit Thomas Galewski (Directeur de recherche à la Tour du Valat). Les politiques de restauration devraient donc s’appuyer sur une perspective d’au moins un siècle pour être réellement ambitieuses.
Plus inquiétant encore, certaines espèces ont décliné sans interruption depuis plus d’un siècle. C’est le cas de la guifette noire ou du râle des genêts.
« Ces espèces devraient être replacées au centre des efforts de conservation », alerte Élie Gaget (Tour du Valat), premier auteur de l’étude.
Depuis les années 1970, conventions internationales et directives européennes ont été adoptées pour protéger oiseaux et habitats. Pourtant, les résultats restent insuffisants : 61 espèces sur 170 continuent de décliner. Les causes – destruction des zones humides, intensification des pratiques agricoles, surpêche, pollution, chasse illégale ou non-durable – restent puissantes et insuffisamment contrôlées. Le changement climatique agit comme un facteur aggravant, accentuant les pressions existantes et bouleversant les équilibres écologiques.
Le Flamant rose, quasiment disparu d’Europe occidentale dans les années 1960, a spectaculairement recolonisé le bassin méditerranéen grâce à la protection de ses sites de reproduction, d’abord en Camargue, puis sur d’autres zones humides d’Espagne, d’Italie ou de Turquie. Après des décennies de persécutions qui l’avaient presque fait disparaitre, le Grand Cormoran est redevenu un oiseau familier de nos côtes et de nos zones humides. Mais ces succès de protection ne doivent pas masquer la réalité : de nombreuses espèces ont perdu une grande partie de leur aire de répartition historique, et certaines n’ont jamais retrouvé les effectifs du début du XXe siècle.
« Les suivis à long terme, comme les dénombrements, sont notre meilleure arme contre l’amnésie générationnelle. Sans mémoire collective, nous risquons de normaliser un monde déjà appauvri », conclut Thomas Galewski.
Référence
Gaget, E., Brommer, J.E., Galewski, T. (2025). Shifting the baseline for waterbird and seabird conservation in Europe, risk assessment over one century. https://doi.org/10.1007/s10531-025-03155-1[11]
Le Congrès de l’UICN a voté en faveur de la motion 130, » Renforcer les restrictions contre les infrastructures touristiques non durables « . Lors du Congrès mondial de la nature 2025 de l’UICN, les membres ont massivement approuvé la motion 130. Avec plus de 98% des voix, ils appellent à des restrictions plus fortes sur les infrastructures touristiques non durables dans les aires protégées des catégories I et II de l’UICN.
Lagune de Vjosa-Narta
Cette motion a été lancée par la PPNEA (Albanie) et appuyée par 14 organisations partenaires de 13 pays, dont EuroNatur, BirdLife International, la Tour du Valat, Wetlands International et d’autres. Ce qui a commencé comme un appel d’un petit pays comme l’Albanie, contre les amendements controversés à la Loi sur les zones protégées (Loi n° 21/2024), s’est transformé en un succès mondial en faveur de la conservation. Ensemble, nous avons réaffirmé un principe élémentaire : les zones protégées sont destinées à la conservation, et non au développement massif, y compris celui du tourisme de masse.
L’adoption de la loi n° 21/2024 en Albanie, défendue sous le prétexte fallacieux de « respecter les critères de l’UICN », a ouvert la voie à la construction de complexes touristiques, d’aéroports et d’installations de production d’énergie, même dans les parcs nationaux. Ce dangereux précédent a mené à l’élaboration de la Motion 130, qui vise à empêcher les gouvernements du monde entier d’utiliser des failles similaires pour justifier la destruction de la nature sous couvert de tourisme. La motion demande expressément au gouvernement albanais de rétablir les restrictions sur le développement d’infrastructures lourdes dans les zones protégées.
Qu’il s’agisse des zones humides côtières d’Albanie ou des dunes millénaires de Vjosa-Narta, où des complexes hôteliers et des aéroports de luxe sont en projet, ou de luttes similaires dans le monde entier, la Motion 130 rappelle désormais aux gouvernements que le tourisme n’est pas une excuse pour détruire les zones protégées.
Mais malgré le succès majeur du vote, le chapitre n’est pas clos. Sans une action immédiate, le gouvernement albanais pourrait continuer à mener des projets destructeurs dans les parcs nationaux, ignorant à la fois les exigences européennes et le positionnement global de l’UICN.
Du renfort pour le volet agroécologie à la Tour du valat
Deux nouvelles recrues sont venues renforcer le travail mené par la Tour du Valat sur sa ferme agroécologique : Katrina Müller, œnologue, et Mario Bourcin, en charge du développement commercial de nos produits.
En juin, nous avons accueilli Katrina Müller, qui apporte son expertise dans l’élaboration des vins. Elle accompagne la préparation des cuvées 2025 ainsi que la restructuration de notre gamme, afin de valoriser au mieux le travail réalisé sur nos vignes en agroécologie.
En septembre, Mario Bourcin a rejoint l’équipe pour soutenir le développement commercial de nos produits. Sa mission principale consiste à renforcer et élargir le réseau de partenaires et de détaillants, afin de faire connaître et rayonner nos produits auprès d’un public plus large, tout en mettant en avant leur dimension agroécologique et leur soutien à la conservation des zones humides.
Leur arrivée contribuera à donner toujours plus de qualité, de visibilité et de reconnaissance aux produits de la Tour du Valat, issus d’une agriculture qui allie savoir-faire, innovation et respect de la biodiversité.
Six ans après le précédent rapport et alors que le bassin méditerranéen concentre de nombreuses tensions qui parcourent la planète, le troisième rapport régional de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (MWO-3) vient d’être publié. Découvrez les principales conclusions de ce rapport, fruit d’un intense travail d’analyse piloté par la Tour du Valat.
Un patrimoine menacé mais essentiel
Les zones humides méditerranéennes, dans leur grande diversité d’habitats (cf. diagramme ci-dessous), comptent parmi les écosystèmes les plus précieux et les plus menacés de la région. Elles régulent le cycle de l’eau, filtrent les pollutions, abritent une biodiversité exceptionnelle, protègent les côtes des tempêtes et stockent d’importantes quantités de carbone. Leur disparition progressive, souvent silencieuse, met pourtant en péril ces services vitaux.
Pourcentages des superficies en habitats humides, hors cours d’eau, dans le bassin méditerranéen (MWO-3)
Le troisième rapport régional de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (MWO-3), coordonné par la Tour du Valat dans le cadre de l’Initiative MedWet[15] de la Convention de Ramsar, dresse un constat alarmant. Plus de la moitié des zones humides historiques ont disparu. Urbanisation, intensification agricole, surexploitation de l’eau et changement climatique exercent une pression croissante sur ces milieux. Cependant, le rapport insiste également sur un message porteur d’espoir : loin d’être seulement les victimes de nos activités, les zones humides constituent des alliées essentielles face aux grandes crises méditerranéennes.
Un diagnostic scientifique inédit
Le MWO-3 repose sur une analyse approfondie menée à l’échelle de 28 pays, à travers 18 indicateurs qui renseignent les dynamiques sociales et économiques pouvant impacter les zones humides, les pressions directes qu’elles subissent, leur état, mais également les services qu’elles rendent et les réponses de la société pour les préserver (cadre conceptuel DPSIR Drivers – Pressures – State – Impacts – Responses).
Les résultats sont frappants. Depuis 1990, 12% des surfaces des zones humides naturelles méditerranéennes ont diminué. 40 % des espèces inféodées à ces milieux se trouvent aujourd’hui dans un état de conservation préoccupant, notamment dû, entre autres, au changement climatique. En parallèle, les pressions s’accélèrent avec l’urbanisation qui a augmenté de 44 % autour des zones humides depuis l’an 2000 tandis que les surfaces agricoles occupent plus de 30 % de leur espace fonctionnel. La fragmentation des cours d’eau atteint un niveau critique, avec 95 % du linéaire des grandes rivières affecté par des infrastructures. Néanmoins, le rapport révèle aussi des signes positifs : la population d’oiseaux d’eau hivernants a progressé de 43 % depuis 1995, démontrant que des politiques de conservation ciblées peuvent porter leurs fruits.
Distribution des espèces vulnérables au changement climatique.
Facteurs multiples, impacts visibles
Trois facteurs principaux expliquent la vulnérabilité des zones humides méditerranéennes. Le premier est démographique : près de 400 millions de personnes vivent à proximité immédiate d’une zone humide, avec une densité quatre fois supérieure à la moyenne régionale en méditerranée. Cette proximité entraîne une demande accrue en eau, en terres agricoles et en infrastructures.
Le deuxième facteur tient aux fortes disparités de gouvernance entre les pays. Certains disposent d’outils solides, comme la directive européenne sur l’eau ou des réseaux d’aires protégées, qui permettent de réguler les usages et de préserver une partie des écosystèmes. D’autres, au contraire, souffrent d’un manque de moyens institutionnels, financiers ou politiques pour gérer ces espaces, ce qui entraîne leur dégradation rapide.
Enfin, le climat agit comme un catalyseur. Le bassin méditerranéen se réchauffe 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale (MedECC, 2022). Les sécheresses s’allongent, les vagues de chaleur se multiplient, les crues deviennent plus fréquentes et plus intenses, et l’élévation du niveau moyen de la mer menace directement les zones humides côtières. D’ici 2100, de 69 à 92 % des marais littoraux pourraient disparaître si la trajectoire actuelle se poursuit sans changement majeur.
Des réponses existent
Face à ces menaces, le rapport souligne qu’il est encore possible d’agir. Aujourd’hui, 36 % des habitats humides bénéficient d’une forme de protection, même si seuls 7 % disposent d’un niveau élevé de protection. Les opportunités de restauration sont considérables : près de 88 000 km² de zones humides perdues pourraient être réhabilitées dans les pays du Nord de la Méditerranée avec des efforts modérés, tels que la restauration d’anciennes terres agricoles en habitats humides. La modernisation des systèmes d’irrigation permettrait quant à elle de réduire de 35 % les prélèvements d’eau, soulageant ainsi les écosystèmes les plus fragiles.
Au-delà des chiffres, le rapport met en lumière des initiatives concrètes. En Tunisie, la réhabilitation en cours des tourbières de Dar Fatma permettrait de restaurer un habitat unique tout en impliquant les communautés locales dans sa gestion. En Turquie, des projets de gestion intégrée des deltas contribuent à préserver la continuité écologique et à soutenir les activités traditionnelles. En Espagne, la restauration des zones humides côtières autour de Valence illustre les bénéfices concrets que ces milieux peuvent apporter lorsqu’on les remet au cœur des territoires. La réhabilitation de l’Albufera a permis d’améliorer la qualité de l’eau, de renforcer la biodiversité et surtout d’accroître la résilience de la ville face aux inondations et aux vagues de chaleur. Ces actions montrent qu’investir dans la restauration, c’est à la fois protéger la nature et rendre des services essentiels aux populations.
Vers un nouveau pacte entre les sociétés et les zones humides méditerranéennes
La conclusion du rapport est claire : protéger et restaurer les zones humides n’est pas seulement une question écologique, c’est une nécessité pour l’avenir des sociétés méditerranéennes. Ces milieux doivent être reconnus comme des solutions aux crises climatiques, hydriques et sociales que traverse la région.
Ce troisième opus appelle à un nouveau pacte entre sociétés et zones humides, fondé sur une meilleure planification territoriale, une gouvernance inclusive et des investissements ciblés dans la restauration. Il invite gouvernements, scientifiques, ONG et citoyens à unir leurs forces pour que les zones humides cessent d’être perçues comme des espaces marginaux et deviennent, au contraire, des piliers de la résilience et de la durabilité des sociétés méditerranéennes.
Fader, M., Giupponi, C., Burak, S., Dakhlaoui, H., Koutroulis, A., Lange, M.A., Llasat, M.C., Pulido-Velazquez, D., Sanz-Cobeña, A. (2020) Water. In: Climate and Environmental Change in the Mediterranean Basin – Current Situation and Risks for the Future. First Mediterranean Assessment Report [Cramer W, Guiot J, Marini K (eds.)] Union for the Mediterranean, Plan Bleu, UNEP/MAP, Marseille, France, pp. 181-236, doi:10.5281/zenodo.7101074.
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Popoff, N., Gaget, E., Béchet, A., Dami, L., Du Rau, P.D., Geijzendorffer, I.R., Guelmami, A., Mondain‑Monval, J.-Y., Perennou, C., Suet, M., Verniest, F., Deschamps, C., Taylor, N.G., Azafzaf, H., Bendjedda, N., Bino, T., Borg, J.J., Božič, L., Dakki, M., Encarnação, V.M.F., et al. (2021). Gap analysis of the Ramsar site network at 50: over 150 important Mediterranean sites for wintering waterbirds omitted. Biodiversity and Conservation, 30, 3067–3085. https://doi.org/10.1007/s10531-021-02236-1[21].
Schuerch, M., Kiesel, J., Boutron, O., Guelmami, A., Wolff, C., Cramer, W., Caiola, N., Ibáñez, C., & Vafeidis, A. T. (2025). Large-scale loss of Mediterranean coastal marshes under rising sea levels by 2100. Communications Earth & Environment, 6(1), Article 128. https://doi.org/10.1038/s43247-025-02099-2[22].
Verniest, F., Galewski, T., Boutron, O., Dami, L., Defos du Rau, P., Guelmami, A., Julliard, R., Popoff, N., Suet, M., Willm, L., Abdou, W., Azafzaf, H., Bendjedda, N., Bino, T., Borg, J. J., Božič, L., Dakki, M., Hamoumi, R. E., Encarnação, V., et al. (2024). Exposure of wetlands important for nonbreeding waterbirds to sea-level rise in the Mediterranean. Conservation Biology, 38, e14288. https://doi.org/10.1111/cobi.14288[23].
L’UICN vient de dévoiler une nouvelle publication rassemblant 21 études de cas[26] à travers le monde, offrant un retour d’expérience riche en enseignements sur la mise en œuvre concrète des Solutions fondées sur la Nature (SfN). Ces exemples illustrent l’application de la nouvelle Norme mondiale pour les Solutions fondées sur la Nature de l’UICN et constituent une source d’inspiration pour d’autres sites où ce type de solutions pourrait être adopté.
Lancée en 2020, la Norme mondiale pour les Solutions fondées sur la Nature a été créée pour aider les gouvernements, ONG, entreprises et communautés à concevoir, mettre en œuvre et évaluer des projets qui utilisent la nature pour répondre aux grands défis sociétaux (climat, biodiversité, sécurité alimentaire, eau, risques naturels, santé, etc.). Les études de cas couvrent une grande diversité d’écosystèmes — milieux marins, zones humides, écosystèmes terrestres (forêts, prairies, zones alpines), milieux urbains — ainsi que deux initiatives économiques. L’ensemble offre un panorama riche et varié des approches possibles et des bonnes pratiques de mise en œuvre des SfN à l’échelle mondiale.
Les Étangs et Marais des Salins de Camargue à l’honneur
Parmi ces vingt et une études de cas figure un site co-géré par la Tour du Valat, le Parc naturel régional de Camargue, et la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) (étude de cas n°3) : les Étangs et marais des salins de Camargue (EMSC)[27]. Ce site, constitué notamment d’anciens salins, a bénéficié de cet outil d’autoévaluation de la norme afin d’analyser sa conformité à 8 critères et 28 indicateurs, et de formuler des retours éclairés.
Cette étude de cas illustre l’approche mise en œuvre pour la restauration écologique côtière, visant à améliorer la biodiversité et à réduire les risques côtiers liés à l’érosion et à la submersion marine. La coordination du projet demeure toutefois complexe en raison de la multiplicité des acteurs, de leurs sensibilités et des politiques publiques impliquées. Un point à ne pas sous-estimer, la réussite de ces projets reposant également sur la coopération entre acteurs et sur une vision commune à long terme, essentielle pour relever les défis écologiques et sociaux de demain.
Le 2 juillet 2025, Columba Martinez-Espinosa, ingénieure de recherche à la Tour du Valat, a été élue Présidente de la Section européenne de la Society of Wetlands Scientists (SWS).
Membre de la section européenne de la SWS depuis 8 ans, Columba Martinez-Espinosa est ingénieure de recherche à la Tour du Valat depuis mars 2022. Elle possède une expertise solide en écologie fonctionnelle et en dynamique des nutriments des zones humides, qu’elle applique aujourd’hui pour étudier les lagunes méditerranéennes françaises en vue de la restauration de leur bon état écologique.
Un parcours académique et professionnel international
Avant de rejoindre la Tour du Valat, Columba a mené des recherches, notamment aux États-Unis (Advanced Science Research Center – GC/CUNY à New York), en France (CNRS Toulouse), au Brésil (Manaus, Amazonie), en Italie (Université de Ferrara), en Malaisie (Universiti Tereggannu) et en Égypte (American University in Cairo). Cette expérience internationale lui a permis d’acquérir une vision globale des écosystèmes humides, renforcée par des compétences en modélisation biogéochimique, de développer un solide réseau de collaborations scientifiques et d’apprendre de la diversité des modes de gestion locaux des zones humides.
Son parcours académique et professionnel international, allié à son engagement dans la gestion durable des zones humides, ont constitué les atouts qui l’ont menée à l’élection à la présidence de cette section européenne de la SWS.
« J’ai eu la chance de bénéficier du soutien de la SWS durant mes études, ce qui m’a permis de développer mon expertise sur les zones humides. Cette élection me donne aujourd’hui l’opportunité de soutenir à mon tour les jeunes chercheurs et chercheuses qui s’engagent dans ce domaine », commente-t-elle.
Society of Wetlands Scientists – Section européenne
La section européenne de la SWS a été fondée dans le but de réunir des scientifiques ainsi que d’autres professionnels spécialisés dans les zones humides qui partagent un intérêt commun pour la science et la gestion de ces milieux et travaillent en Europe. La SWS vise à améliorer les connaissances sur les zones humides ; à faire progresser les domaines scientifiques qui y sont liés ; ainsi qu’à accompagner les processus de décisions pouvant avoir une incidence sur ces milieux, afin de garantir qu’ils reposent sur une bonne compréhension des enjeux scientifiques.
Pour mener à bien cette mission, il est nécessaire que les membres de la SWS aient une solide connaissance tant des données scientifiques relatives aux zones humides que des éléments de contexte pouvant influencer la prise de décision, dont beaucoup sont spécifiques à l’Europe. Dans cette optique, des conférences et colloques en ligne sont organisés de façon annuelle et des ressources sont mises à disposition sur le site de l’organisation. Il existe également de petites bourses destinées à encourager les étudiants.
La SWS et la Tour du Valat
L’élection de Columba Martinez-Espinosa s’inscrit dans un historique de liens forts entre la Tour du Valat et la SWS. Ainsi, Nick Davidson, membre du Conseil Scientifique de la Tour du Valat est également membre de la section européenne de la SWS ; Patrick Grillas, ancien Directeur du programme de la Tour du Valat, en a été membre durant des années et la Tour du Valat a eu le plaisir d’accueillir à la Fondation LUMA les rencontres annuelles de la Section européenne de la SWS en 2022.
Au cours de son mandat, Columba Martinez-Espinosa espère renforcer et développer ces liens. Elle souhaite notamment favoriser une plus grande implication de ses collègues de la Tour du Valat dans la SWS ; renforcer les échanges avec l’Alliance méditerranéenne pour les zones humides, dont la SWS est membre ; valoriser les travaux scientifiques et d’aide à la gestion produits par la Tour du Valat auprès des réseaux de gestionnaires de zones humides en Europe ; et, enfin, renforcer le volet plaidoyer en faveur de la protection des zones humides.
Vous êtes un scientifique travaillant dans le domaine des zones humides et vous souhaitez rejoindre le réseau de la SWS ? Depuis sa création en 1980, la Society of Wetland Scientists a accueilli plus de 3 000 membres venus du monde entier.