Lors de 24ème Réunion des Parties contractantes à la Convention de Barcelone (COP24), le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité (CMB) a contribué à engager un dialogue politique favorisant le passage à l’échelle des actions de restauration des écosystèmes.
En s’appuyant sur les enseignements tirés d’initiatives pilotes en Méditerranée telles que RESCOM[1], Rest-Coast[2], Restore4Cs[3] et Wetland4Change[4], cette session a souligné l’urgence d’intégrer la restauration des écosystèmes côtiers et marins dans les politiques intersectorielles nationales et régionales.
L’approche « multi-écosystèmes » a été identifiée comme essentielle lors de cet échange auquel ont pris part le Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (SPA/RAC)[5], le Centre d’activités régionales du Programme d’actions prioritaires (PAP/RAC) et le Ministère égyptien de l’Environnement.
En intégrant les écosystèmes marins, côtiers et terrestres, cette approche, structurée autour du concept « from Land to Sea » (de la Terre à la Mer), vise à accroître la résilience côtière des écosystèmes et des populations face aux impacts du changement climatique.
Les recommandations clés issues de cet évènement parallèle sont :
L’élaboration d’un plan d’action régional en faveur de la restauration écologique à l’échelle du bassin méditerranéen dans le cadre de la Convention de Barcelone, qui soit fondé sur des données scientifiques et intégrant des objectifs clairs et des indicateurs de suivi communs, alignés sur les cadres politiques européens et internationaux ;
Le renforcement de la prise en compte de la connectivité écologique dans les stratégies de restauration ;
L’accroissement de la coopération et le partage de connaissances, de bonnes pratiques et de solutions ;
La conception des mécanismes de financements innovants et durables, favorisant l’implication du secteur privé ;
Le renforcement de l’engagement des parties prenantes tout en intégrant la restauration des écosystèmes dans les outils de planification territoriale et les politiques en matière de climat.
Le jeudi 4 décembre dernier, les chargés de mission et gestionnaires des réserves naturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, accompagnés de leurs partenaires techniques et financiers se sont réunis à Peipin (04) pour la troisième journée de rencontre du projet Natur’Adapt Sud. Après 18 mois de travail collectif, cette rencontre a constitué la dernière occasion de partager, tous ensemble, les avancées des démarches d’adaptation, ainsi que le bilan et les perspectives du projet.
Un projet régional pour s’adapter au changement climatique
Lancé en juillet 2024, Natur’Adapt Sud accompagne les gestionnaires de 13 réserves naturelles de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans l’intégration des enjeux liés au changement climatiquedans leur gestion. Coordonné par la Tour du Valat, avec le support du Conservatoire d’espaces naturels Provence-Alpes-Côte d’Azur et le soutien financier de la DREAL PACA et de la Région Sud, le projet s’appuie sur la méthode Natur’Adapt. Cette approche aide les gestionnaires à comprendre les impacts du climat sur leurs sites et à définir des actions pour y répondre.
Chaque réserve a ainsi réalisé un diagnostic pour identifier les milieux et espèces les plus vulnérables, puis a construit un plan d’adaptation pour répondre aux impacts climatiques identifiés.
Une journée pour partager résultats, expériences et perspectives
Cette journée de travail a permis à tous les participants de :
Présenter les stratégies d’adaptation en cours d’élaboration dans chaque réserve ;
Partager les enseignements tirés de Natur’Adapt : ce que la démarche a changé dans le regard des gestionnaires sur leur réserve, leur gestion, leur métier ;
Échanger sur les défis rencontrés et les facteurs de réussite (accompagnement, travail en réseau, échanges avec des experts et acteurs du territoire, retours d’expérience entre sites) ;
Discuter des perspectives : intégration des stratégies dans les plans de gestion, maintien d’une dynamique régionale, besoins futurs en accompagnement et de financement.
L’esprit de Natur’Adapt Sud repose sur une idée simple mais essentielle : anticiper collectivement les effets du changement climatique pour adapter la gestion et protéger durablement le patrimoine des réserves naturelles.
Cette rencontre du 4 décembre a montré à quel point la coopération entre réserves naturelles est précieuse. En Camargue par exemple, la réserve naturelle régionale de la Tour du Valat, et les réserves naturelles nationales de Camargue et des Marais du Vigueirat ont partagé leurs analyses et envisagé des pistes communes face à des menaces similaires : montée du niveau marin, salinisation accrue, évolution des cortèges d’espèces…
Pour les équipes mobilisées, il est clair que la démarche ne s’arrête pas avec la fin du projet. Les plans d’adaptation élaborés durant Natur’Adapt Sud constitueront une base solide pour les futurs plans de gestion, et la volonté de poursuivre les échanges entre réserves permettra de maintenir cette dynamique collective.
Focus sur la Réserve naturelle de la Tour du Valat
Les analyses réalisées dans le cadre de Natur’Adapt Sud ont mis en évidence des vulnérabilités clés liées aux évolutions à venir du climat : hausse des températures, augmentation de la salinité, périodes de sécheresse plus longues.
La vulnérabilité au changement climatique des habitats emblématiques – mares temporaires, pelouses méditerranéennes, sansouïres, prés salés, boisements, marais et lagunes temporaires – et de certaines espèces patrimoniales comme le pélobate cultripède, les hérons paludicoles ou la cistude d’Europe a été évaluée, de même que celle des activités humaines (agriculture, élevage, chasse, accueil du public) et des moyens de gestion (hydraulique, lutte contre les espèces exotiques envahissantes, pastoralisme…).
Ces travaux ont permis de définir une stratégie d’adaptation centrée sur la résilience des écosystèmes, le maintien d’une gestion adaptative et l’anticipation des évolutions possibles des habitats et espèces.
Pendant trois jours, 150 chercheurs et gestionnaires venus de toute la France se sont réunis à Arles, en Camargue, l’une des zones humides les plus emblématiques du pays. Leur objectif : renforcer les liens entre recherche et gestion des zones humides pour mieux préserver ces milieux essentiels.
Face à l’intensification des crises du climat et de la biodiversité, les milieux humides jouent des rôles clés : gestion de l’eau, sécurité alimentaire, atténuation du changement climatique, approche “Une seule santé”, Solutions fondées sur la Nature.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu le Forum national recherche–gestion sur les milieux humides, du 19 au 21 novembre 2025, accueilli par LUMA Arles. Ce rendez-vous a réuni scientifiques, gestionnaires, collectivités et institutions autour de trois ambitions :
créer des synergies fortes entre recherche et gestion ;
mieux travailler ensemble au service des milieux humides ;
La première journée a été consacrée à des visites de terrain sur les sites des Marais du Verdier, de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue et de la Réserve Naturelle Régionale de la Tour du Valat, pour permettre aux participants de s’immerger dans les spécificités du territoire camarguais.
Les deux journées suivantes, organisées à LUMA Arles, ont été dédiées à des temps d’intelligence collective animés par Atout Diversité, autour d’une question centrale : « Comment les synergies entre recherche et gestion peuvent-elles soutenir la préservation et la restauration des milieux humides et répondre aux grands défis sociétaux ? »
Six thématiques clés ont été explorées :
Cohérence des politiques publiques impactant les milieux humides
Changement climatique : atténuation des émissions de gaz à effet de serre et adaptation de la gestion
Mise en œuvre de l’approche « une seule santé » dans la gestion des milieux humides
Innovation technologique au service de la gestion des milieux humides : promesses et limites
Comment accélérer la mise en œuvre et financer les Solutions fondées sur la Nature ?
Compatibilité et synergie entre filières économiques et protection des milieux humides : l’exemple agricole
Ce Forum a permis de partager les connaissances scientifiques les plus récentes, de mieux comprendre les besoins et contraintes des gestionnaires, et de favoriser l’émergence de collaborations concrètes entre chercheurs, acteurs de terrain et partenaires institutionnels. Les travaux qui ont émergé de ces journées donneront lieu à une feuille de route pour les 10 prochaines années, qui sera partagée début 2026.
Cet évènement a été organisé par la Tour du Valat, dans le cadre du Centre de ressources milieux humides porté par l’Office français de la biodiversité (OFB), et en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature.
COP24Med – Mediterranean Wetlands Outlook 3 : un outil d’interface science-politique pour guider les décisions
À l’occasion de la 24ème Réunion des Parties contractantes à la Convention de Barcelone (COP24), qui se tient du 2 au 5 décembre 2025 au Caire (Égypte), la Tour du Valat et MedWet ont organisé un événement parallèle consacré à la présentation des résultats clés du troisième Rapport sur l’état des zones humides méditerranéennes (MWO-3)[12] et à ses recommandations pour les zones humides côtières.
Delta du Gediz, Turquie
Les zones humides côtières de Méditerranée, des écosystèmes essentiels mais menacés
Les zones humides côtières de Méditerranée (lagunes, marais côtiers, deltas, estuaires et herbiers marins) sont des milieux vitaux pour les écosystèmes marins et côtiers. En plus d’abriter une biodiversité remarquable, elles jouent un rôle de filtration et de purification de l’eau, séquestrent d’importantes quantités de carbone ainsi que de gaz à effet de serre et protègent le littoral de l’érosion, des inondations et des tempêtes.
Malgré leur importance, les zones humides méditerranéennes côtières figurent parmi les milieux les plus menacés de la région : elles sont confrontées à un ”coastal squeeze” qui pourrait entraîner la perte de 69 à 92 % des marais côtiers d’ici 2100, menaçant les moyens de subsistance et la sécurité des communautés côtières si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Dans le contexte des crises actuelles de l’environnement – changement climatique, pénurie d’eau et perte de biodiversité – ces zones humides sont des Solutions Fondées sur la Nature indispensables pour soutenir tant les écosystèmes que les activités humaines locales : il est donc urgent d’assurer leur conservation et leur restauration.
Le MWO-3 : un outil scientifique au service de l’action politique
Produit par l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (ou Mediterranean Wetlands Observatory/MWO), le MWO-3 (2025) constitue l’état des lieux scientifique le plus récent et les plus complet sur l’état des zones humides méditerranéennes. Il combine données écologiques, analyses socio-économiques et recommandations à l’intention des décideurs, offrant ainsi un outil d’aide à la décision pour les gouvernements, les autorités locales et autres acteurs concernés.
Le MWO-3 s’appuie sur une analyse structurée fondée sur 18 indicateurs DPSIR (Drivers – Pressures – State – Impacts – Responses), élaborés par l’OZHM[13] en étroite collaboration avec un large réseau de partenaires scientifiques et techniques issus des 28 pays membres de l’Initiative Régionale Ramsar MedWet et au-delà. Ce dispositif permet d’analyser les dynamiques à l’œuvre : des facteurs de changement comme la démographie ou le climat, aux pressions exercées sur les zones humides (artificialisation, pollutions, prélèvements d’eau), en passant par l’évaluation de leur état écologique, des impacts observés sur la biodiversité et les services écosystémiques rendus, jusqu’aux réponses mises en place aux différentes échelles.
Accélérer la protection des zones humides côtières
L’évènement parallèle proposé dans le cadre de la COP24 a permis de présenter les principales conclusions du MWO-3, de partager des recommandations afin de renforcer la protection des zones humides, et de faciliter le dialogue entre scientifiques, décideurs et gestionnaires pour favoriser la mise en œuvre de solutions basées sur des données scientifiques
De plus, MedWet et la Tour du Valat ont proposé des recommandations sur les zones humides côtières issues du MWO-3, notamment en partageant leur Policy brief aux participants.
Ce Policy brief identifie plusieurs grands leviers pour agir en faveur des zones humides côtières :
Aligner la gestion effective des zones humides sur leur statut de protection juridique
Restaurer la nature, restaurer la résilience : développer les Solutions fondées sur la Nature
Gérer l’eau « de la source à la mer »
Intégrer les zones humides dans l’aménagement du territoire et l’urbanisme
Renforcer la coopération régionale et le financement
A travers ce side-event, Medwet et la Tour du Valat visent ainsi à souligner la manière dont la science peut favoriser l’élaboration de politiques efficaces, encourager la coopération transfrontalière et accélérer la protection ainsi que la restauration des zones humides côtières, qui constituent le fondement de la résilience méditerranéenne.
La COP24 de la Convention de Barcelone
La COP24 est l’événement régional le plus important pour la prise de décision et la protection de l’environnement marin et côtier de la Méditerranée. La réunion rassemblera les autorités nationales des pays méditerranéens et de l’Union européenne, ainsi que les gouvernements locaux et régionaux, les organisations internationales et régionales, les scientifiques et experts techniques, les organisations non gouvernementales, les représentants du secteur privé actifs dans les secteurs marins et côtiers, ainsi que les organisations de la société civile.
Les discussions porteront notamment sur la manière dont les activités économiques liées à la mer, telles que le tourisme, le transport maritime, la pêche et le développement côtier, peuvent continuer à se développer tout en préservant les écosystèmes marins et en renforçant la résilience face au changement climatique.
3 questions à … Constance AUDIFFREN, chargée de mission protection du milieu marin – éolien & industrie à l’OFB
Constance Audiffren, chargée de mission « Protection du milieu marin – éolien & industrie » à l’Office Français de la Biodiversité, Délégation Façade maritime Méditerranée, Direction interrégionale PACA-Corse, répond à nos questions sur l’implication de l’OFB dans le projet Migralion.
1) Quel est le rôle de l’OFB dans le projet Migralion (ainsi que par rapport aux projets d’éoliennes ?)
L’OFB assume la maîtrise d’ouvrage du marché Migralion et en co-finance une partie aux côtés de des ministères de la biodiversité et de l’énergie et des régions Sud et Occitanie. Au sein du programme Migralion, l’OFB occupe une position stratégique de coordination. Il se situe en position transversale pour assurer l’interface entre l’ensemble des membres du consortium scientifique et technique d’une part, et les services de l’État avec lesquels les collaborations sont nombreuses d’autre part. Cette fonction de pilotage permet à l’OFB de maintenir une vision globale articulant les dimensions scientifiques, techniques et institutionnelles du projet.
Concrètement, soutenue par le comité de pilotage Migralion, la délégation de façade Méditerranée prend en charge plusieurs missions opérationnelles : la relecture et validation des livrables, la réception et la bancarisation des données collectées, ainsi que l’ensemble du suivi administratif et financier du projet. Bien que cette dernière dimension soit assez fastidieuse, elle constitue un volet essentiel du pilotage et demeure indispensable au bon déroulement du programme.
Néanmoins, l’OFB ne participe pas aux décisions politiques comme la planification de l’éolien en mer. Son intervention se limite à un rôle consultatif auprès des services de l’État, notamment lors de nouveaux projets. Cette mission de conseil intervient spécifiquement lorsque les projets concernent des zones à enjeux environnementaux particuliers, telles que les sites Natura 2000 ou tout autre aire marine protégée. Dans tous les cas, l’expertise de l’OFB porte exclusivement sur les questions liées à la protection de la biodiversité.
2) Selon vous, en quoi le programme Migralion est innovant ?
Le caractère novateur du projet Migralion repose, selon moi, sur plusieurs dimensions :
Un effort d’acquisition de données notable, tant sur le plan temporel avec trois années continues de collecte, que spatial grâce à un plan d’échantillonnage conçu pour couvrir une grande partie du golfe du Lion, depuis la bande côtière jusqu’aux zones plus au large ;
Une diversité technologique combinant plusieurs approches : télémétrie, suivis acoustiques, campagnes en mer équipées de radars embarqués, radars côtiers… Les moyens techniques mis en place sont conséquents et c’est une force. Concernant la télémétrie, bien que la méthodologie soit déjà établie, le projet se distingue par l’équipement d’espèces qui n’avaient jamais fait l’objet de tels suivis auparavant telles que la glaréole à collier, le crabier chevelu, le pluvier guignard ou la bergeronnette printanière ;
L’innovation majeure réside dans l’objectif final : rassembler ces jeux de données aux caractéristiques très hétérogènes – qu’il s’agisse du type d’informations collectées, de leurs spécificités techniques ou des méthodologies d’acquisition – pour développer des modèles capables d’analyser cette grande diversité de données et d’en extraire des conclusions cohérentes. Cette approche constitue selon moi l’aspect qui vaut la palme de l’innovation au programme Migralion !
3) Quelles sont les leçons à tirer après ces 4 années du projet ? Quelle suite est envisagée ?
Le premier élément marquant reste l’organisation structurelle du projet, avec ce consortium scientifique dont la solidité et la diversité constituent une véritable richesse. La variété des partenaires impliqués – associations ornithologiques, Institut pour la transition énergétique, chercheurs académiques, bureaux d’études – génère une dynamique particulièrement fructueuse qui s’est ressentie tout au long de ces quatre années. De plus, la complémentarité de leurs expertises représente une réelle plus-value et une formule qui a fait ses preuves.
Les conclusions apportées par MIGRALON sont des informations inédites dont nous pouvons tirer une grande fierté ; jamais de tels moyens avaient été mis en œuvre à large échelle. MIGRALION a répondu aux questions scientifiques que l’on se posait : des axes migratoires préférentiels se dessinent et diffèrent selon la période qui précède ou qui succède la reproduction. Les oiseaux marins suivis dans le cadre de cette étude occupent une large zone du golfe en période d’hivernage. Les hauteurs de vols des oiseaux équipés indiquent que la moitié d’entre eux volent à des hauteurs comprises dans l’intervalle des pâles d’éoliennes. Tous ces éléments vont alimenter les décisions futures. Cependant, des questions subsistent et le bilan du programme souligne l’importance de poursuivre l’acquisition de connaissances, indispensable à une gestion éclairée. Nous avons par ailleurs fait remonter le message sur la nécessité de continuer dans cette démarche, afin de lever les lacunes subsistantes notamment sur les petits migrateurs comme les passereaux qui représentent une part très importante des flux migratoires enregistrés.
D’autres projets en lien avec l’éolien dans lesquels l’OFB est impliqué :
MODELCET MED Modèle 7 Méditerranée, lancé en septembre 2024 pour une durée de trois ans. Le programme est financé par l’Observatoire national de l’éolien en mer et piloté par la Délégation de façade maritime Méditerranée. Ce projet de modélisation prédictive vise à cartographier l’utilisation de l’espace par les cétacés en Méditerranée et identifier les zones fonctionnelles de ces espèces, dans une approche similaire à Migralion centrée sur le golfe du Lion. Contrairement à Migralion, ce programme ne prévoit pas d’acquisition de nouvelles données mais s’appuie sur la collecte de données existantes. Une collaboration prometteuse se finalise actuellement avec plusieurs instituts italiens disposant d’un réseau de suivi développé. La diversité des sources de données – qu’elles soient opportunistes ou scientifiques – alimentera l’élaboration de modèles mathématiques capables de traiter ces jeux de données hétérogènes aux méthodologies variées.
Migratlane : l’extension atlantique inspirée de Migralion. Initié en 2023 et financé par l’Observatoire national de l’éolien en mer, Migratlane bénéficie d’un budget supérieur à Migralion (environ 10 millions d’euros) en raison de son emprise spatiale étendue couvrant la façade maritime Atlantique, Manche et Mer du Nord. Ce projet constitue en quelque sorte le « grand frère » de Migralion, sa conception découlant directement de la même méthodologie, ce qui confirme le caractère innovant de l’approche initiale. Les objectifs sont identiques à ceux de Migralion, avec plusieurs années d’acquisition de données encore à venir. Migratlane va venir apporter de nouveaux éléments sur des espèces jusqu’alors très mal documentées. Je pense notamment à la récente découverte de l’axe migratoire des chauves-souris entre Calais et l’Angleterre.
Quelle utilisation du golfe du Lion par les oiseaux marins et migrateurs ? Les résultats du programme Migralion
Le 6 novembre 2025 a eu lieu la restitution publique du programme Migralion (2021-2025), dédié à l’étude de l’utilisation du golfe du Lion par les oiseaux marins et terrestres, l’occasion de présenter les résultats issus du programme dans lequel la Tour du Valat est impliquée.
Ce projet, initié par l’OFB et l’État, a vu le jour grâce notamment à un cofinancement de 4,2 millions d’euros mobilisé par l’État et les Régions Sud et Occitanie. Face au constat d’un manque crucial de données sur les oiseaux marins et migrateurs, notamment dans le golfe du Lion, et la nécessité urgente d’acquérir des connaissances précises sur ces espèces, un consortium de scientifiques associé à un bureau d’étude, coordonné par l’OFB, a été constitué pour déployer le programme Migralion dès 2021. Leur approche reposait sur l’utilisation combinée de diverses technologies et méthodes de suivi complémentaires, permettant une approche méthodologique intégrée et optimisée.
Le golfe du Lion, zone clé de passage des oiseaux sous pression face aux défis de l’éolien offshore
Le golfe du Lion, segment français de la mer Méditerranée s’étendant du Cap de Creus (Espagne) au Cap Sicié à Toulon, constitue un plateau continental large et peu profond, configuration rare en Méditerranée.
Cette zone subit une pression anthropique croissante depuis plusieurs décennies. Les oiseaux marins et les oiseaux migrateurs y subissent de multiples menaces : perturbation des zones de repos et d’alimentation par le trafic maritime et le tourisme, modification des conditions environnementales et des routes migratoires liée au changement climatique, mortalité directe par captures accidentelles de pêche et pollution plastique ingérée par les oiseaux. À ces pressions existantes s’ajoute désormais le développement de l’éolien offshore, source de mortalité directe par collision avec les pales et par impacts indirects via le déplacement des zones d’activité des oiseaux, pouvant induire des coûts énergétiques de vol supplémentaires et la perte d’habitats fonctionnels.
Or, la France développe progressivement l’éolien en mer, avec plusieurs projets pilotes et parcs commerciaux en cours. Elle ambitionne d’atteindre 18 Giga Watt d’éolien en mer d’ici 2035 et 45 Giga Watt d’ici 2050, avec une part significative en Méditerranée.
Dans ce contexte, la planification de projets d’éolien flottant en Méditerranée soulève des interrogations concernant l’impact potentiel de ces infrastructures sur les oiseaux. Le programme Migralion répond précisément à cette problématique en proposant une analyse de l’utilisation de l’espace marin par les oiseaux, préalable essentiel à une planification écologique et durable de ces futurs aménagements.
Un panel de méthodologies complémentaires développées pour apporter des connaissances sur la faune volante du golfe du Lion
Le programme Migralion visait à combler les lacunes de connaissances concernant la faune volante en milieu marin dans le golfe du Lion, comprenant les oiseaux marins, les oiseaux migrateurs terrestres transitant au-dessus des zones marines, ainsi que les chiroptères.
Aujourd’hui, aucune technologie ne permet de collecter l’ensemble des informations nécessaires pour décrire de façon précise l’utilisation du golfe du Lion par l’avifaune en quatre dimensions (longitude, latitude, altitude et temps) à l’échelle d’une zone aussi grande que celle du golfe de Lion. Ainsi, plusieurs méthodologies complémentaires de collecte de données ont été développées : des suivis télémétriques (équipement d’oiseaux avec des balises GPS pour déterminer les trajectoires et les hauteurs de vol), suivis par radar le long de la côte du littoral méditerranéen français permettant de recueillir des données sur les altitudes de vol au niveau côtier et suivis en mer à l’aide de transects par bateau, combinant observations directes et radars embarqués.
Un travail conséquent a été réalisé afin de combiner ces jeux de données collectés dans des modèles intégrés de manière à caractériser de manière robuste la migration de l’avifaune terrestre et l’utilisation de l’espace par l’avifaune marine dans le golfe du Lion.
Une large échelle de tailles d’oiseaux a été équipée, depuis les rougequeues à front blanc de 12g jusqu’aux flamants roses de plus de 4kg, afin d’obtenir des connaissances sur le franchissement de la mer Méditerranée d’une partie la plus représentative possible des oiseaux migrateurs et des oiseaux marins. En parallèle du lot télémétrie, la Tour du Valat a suivi l’analyse des résultats finaux, et a participé à la communication du projet.
295 espèces d’oiseaux ont été recensées comme fréquentant régulièrement ou occasionnellement le golfe du Lion. Sur la période du programme, 10 campagnes en mer avec radars et observateurs embarqués ont été menées ; 40 000 heures de données ont été enregistrées par les radars à la côte ; 824 individus issus de 40 espèces d’oiseaux différentes ont été équipés de balises GPS ou GLS (pour les plus petites espèces). Les résultats obtenus sont uniques et des modèles ont été développés pour répondre au mieux aux questions suivantes :
Comment les oiseaux marins utilisent-ils l’espace marin du golfe du Lion ?
L’utilisation du golfe du Lion a été cartographiée pour sept espèces d’oiseaux marins en période de reproduction et onze espèces en période hivernale (détail des résultats ici[17].).
Des cartes synthétiques de vulnérabilité des oiseaux marins suivis révèlent que les zones de risque éolien les plus élevées se concentrent principalement près des côtes en période de reproduction. Hors reproduction, des zones à risque supplémentaires apparaissent plus au large, notamment à l’ouest du golfe (cf. Carte ci-dessous).
Ces cartes de vulnérabilité, bien qu’offrant une première approche intégrant une part importante des espèces les plus régulièrement observées dans la zone, ne permettent pas une évaluation exhaustive de la sensibilité de l’ensemble de l’avifaune marine fréquentant le golfe du Lion.
Carte de vulnérabilité des oiseaux marins face aux projets éoliens dans le golfe du Lion en dehors de la période de reproduction, avec mesure d’incertitude associée (en bas à droite). Issue de la modélisation des données acquises entre 2022-2024.
Zones hachurées : parcs attribués (Nar : Narbonnaise 1, GdF : golfe de Fos 1) et mis en concurrence (extensions, Narbonnaise 2, golfe de Fos 2)
Zones à points : zones prioritaires retenues pour la mise en concurrence (GLC) et à l’horizon 10 ans (GLE)
Zone en pointillés : zone retenue pour l’horizon 2050 (GLO)
Quelles zones présentent les flux migratoires les plus intenses des oiseaux migrateurs au sein du golfe du Lion ?
Un modèle de spatialisation des flux migratoires combinant les données issues du radar embarqué lors des campagnes en mer et les données de suivi GPS de 458 oiseaux migrateurs terrestres de grande taille révèle qu’en période automnale, l’intensité migratoire se concentre principalement à proximité de la côte, dans la moitié ouest du golfe du Lion.
Dans cette zone se dessine un axe migratoire large partant de la Camargue et longeant la côte jusqu’à la frontière espagnole. Dans une moindre mesure, des flux secondaires traversent le golfe depuis la Camargue plein Sud vers la mer, ainsi que des zones utilisées dans la bande de mer vers l’est en direction de la Sardaigne et de la Tunisie.
Ces cartes présentent l’intensité migratoire relative dans le golfe du Lion des oiseaux migrateurs en période prénuptiale (janv.-juin) et postnuptiale (juillet-déc.), issue d’un modèle combinant :
– Les localisations GPS d’oiseaux de grande taille (>75g)
– Les échos enregistrés la nuit par radar vertical lors de transects en bateau
La vignette en bas à droite indique les niveaux d’incertitude (coefficient de variation) associés aux prédictions du modèle pour chaque cellule de la grille : plus les valeurs sont élevées, plus la prédiction est incertaine.
La migration printanière présente des caractéristiques similaires à celle d’automne, avec toutefois un flux davantage côtier et des intensités migratoires maximales concentrées dans la partie ouest du golfe du Lion.
Ces résultats montrent une superposition importante, en particulier lors de remontée des migrateurs en saison prénuptiale, entre les zones de forte intensité migratoire et celles envisagées pour la construction de parcs éoliens offshore dans le golfe du Lion.
À quelle hauteur volent les migrateurs terrestres lorsqu’ils traversent le golfe du Lion ?
Les données combinées des radars côtiers et des balises GPS révèlent peu de variations saisonnières dans la répartition des hauteurs de vol (médiane de 150 m en automne, 157 m au printemps). Une proportion importante (51% des hauteurs de vol prédites) des vols s’effectue à des altitudes dans l’emprise des pâles des éoliennes (sous les 300 mètres de hauteur). Pour les petits oiseaux tels que les passereaux, les données collectées sont limitées, mais 10 des 28 traversées (soit 36 %) se sont déroulées à une altitude médiane inférieure à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Quelles conclusions quant au développement de l’éolien en mer ?
Le programme Migralion a considérablement enrichi les connaissances sur l’utilisation du golfe du Lion par les oiseaux. Dans le contexte du développement de centrales éoliennes en mer Méditerranée, les résultats révèlent une vulnérabilité marquée des oiseaux marins et des espèces migratrices, qui évoluent fréquemment dans la zone des pales éoliennes. Les données spatialisées de hauteur de vol des oiseaux de grande taille confirment les risques d’interactions directes (collisions) et indirectes (évitement) avec les futurs projets éoliens offshore.
Bien que des études complémentaires puissent affiner ces observations en fonction des espèces, l’enjeu se porte désormais sur la quantification de la mortalité réelle et l’évaluation de ses effets sur la dynamique des populations d’oiseaux.
Le Décret ministériel du 18 octobre 2024[18], issu du débat public « la mer en débat », a défini les zones prioritaires pour l’éolien flottant en Méditerranée, à l’horizon 10 ans et à l’horizon 2050, sans pour autant attendre les résultats de Migralion.
Les scientifiques de la Tour du Valat préconisent trois principes :
Privilégier la sobriété énergétique, tout projet de développement ayant un impact sur la biodiversité,
Substituer les énergies renouvelables aux fossiles plutôt que de les additionner,
Enfin, appliquer rigoureusement la séquence ERC (Éviter-Réduire-Compenser) dans le cadre du développement des centrales éoliennes en mer Méditerranée, en intégrant les résultats de Migralion. En particulier, les zones à risque identifiées par le programme doivent être évitées pour limiter la perte de la biodiversité.
Acquérir de nouvelles données pour mieux comprendre les impacts cumulés
Les oiseaux marins et grands migrateurs terrestres, espèces à longue espérance de vie, sont particulièrement vulnérables à l’éolien offshore : toute hausse de mortalité peut impacter significativement leurs populations. Bien que les petites espèces présentent des dynamiques démographiques plus rapides, les migrateurs connaissent un déclin généralisé depuis plusieurs décennies.
La mesure directe des collisions en mer reste complexe, les carcasses tombant généralement à l’eau, mais les études en mer du Nord suggèrent un phénomène potentiellement important. Il devient urgent de mieux prédire les impacts des collisions ou évitement des éoliennes sur la dynamique des populations. Cependant, la modélisation des impacts démographiques sur les migrateurs est pour le moment un défi méthodologique, notamment pour assigner les mortalités aux populations d’origine.
Par ailleurs, les impacts simultanés liés à l’éolien en mer, à la pêche industrielle, au trafic maritime, à la pollution lumineuse et plastique, ainsi qu’aux effets du changement climatique, créent un contexte environnemental complexe, où les perturbations ne s’additionnent pas nécessairement, mais peuvent interagir et amplifier leurs effets respectifs. Comprendre ces impacts cumulés constitue un défi majeur pour la conservation de l’avifaune, mais aussi une étape incontournable pour garantir un développement durable des énergies marines, fondé sur une connaissance fine des dynamiques écologiques à l’échelle des écosystèmes marins.
Le mot de la fin :
Grâce au projet Migralion, qui a mobilisé de nombreuses équipes dont celle de la Tour du Valat, les mystères de la migration des oiseaux entre Europe et Afrique commencent à se dévoiler. Des données précieuses que l’Etat et les opérateurs des futurs projets d’éolien offshore doivent prendre en compte. – Jean Jalbert
Principaux membres et structures du consortium MIGRALION : CEFE/CNRS, MNHN, Biotope, France Energies Marines, Pôle Mer Méditerranée
De très nombreux collaborateurs et partenaires ont permis la bonne réalisation de ce programme. En particulier, les importantes acquisitions de données dans le lot Télémétrie n’auraient pas été possibles sans l’investissement des bagueurs et bagueuses, de leurs assistant.e.s et des bénévoles qui les ont accompagnés, des structures et des gestionnaires de sites qui ont accueilli ces opérations et de nombreux autres partenaires du projet :
SMCG, Réserve nationale des marais du Vigueirat, COGARD, Grand site Salagou – Cirque de Mourèze, A. Rocha, Ligue pour la Protection des Oiseaux, Groupe Salins, Groupe Ornithologique du Roussillon, Monticola, Aude Nature, Med Migration, CEN PACA, CEN Occitanie, Réserve nationale des Coussouls de Crau, Parc naturel régional de Camargue, Conservatoire du littoral, Parc national des calanques, Parc national de Port-Cros, Station ornithologique Suisse.
Comment mieux choisir les Solutions fondées sur la Nature à l’échelle d’un bassin versant ? Une nouvelle méthode dévoilée
Face aux épisodes de sécheresse, aux inondations répétées et à la dégradation des écosystèmes qui s’accélère, les Solutions fondées sur la Nature (SfN) apparaissent aujourd’hui comme des leviers indispensables pour renforcer la résilience de nos territoires tout en préservant et restaurant les milieux naturels. Pourtant, malgré un intérêt croissant, leur déploiement à grande échelle reste difficile, notamment à l’échelle des bassins versant : chacun ayant ses propres spécificités, il manque encore des outils simples et pertinents pour déterminer facilement quelles solutions conviennent le mieux aux contextes locaux.
Dans une étude récente, une équipe internationale incluant des chercheurs de la Tour du Valat, propose une approche méthodologique, pratique et reproductible permettant d’identifier, sélectionner et cartographier les SfN les plus adaptées à chaque bassin versant, en se concentrant sur la disponibilité et la gestion des ressources en eau. Objectif : permettre aux gestionnaires et aux acteurs locaux de prendre des décisions éclairées, basées à la fois sur la science et sur les réalités locales du territoire.
Comprendre le territoire pour mieux agir
La première étape de l’approche méthodologique consiste à analyser finement le bassin versant en combinant quatre dimensions essentielles : l’écosystème dominant (agricole, forestier, urbain, eau douce, côtier), le climat, le type de sol et la topographie. Grâce à des données publiques et facilement accessibles, chaque secteur du bassin est classé selon ces caractéristiques. Par exemple, une zone peut être identifiée comme « agricole – climat humide – sol perméable – pente douce ».
Ce découpage précis permet de dépasser les approches trop généralistes et d’identifier des zones où certaines solutions sont non seulement possibles, mais réellement pertinentes.
Cadre multidisciplinaire pour la cartographie des solutions fondées sur la nature. Etape 1 : Analyse du bassin de versant. Etape 2 : Matrice décisionnelle pour les solutions fondées sur la nature. Etape 3 : Cartographie des solutions fondées sur la nature
Associer chaque contexte à des solutions adaptées
À partir de cette cartographie, les auteurs ont réalisé une revue systématique de la littérature scientifique internationale pour établir un large catalogue de SfN. Chaque solution, qu’il s’agisse de restaurer des zones humides, de reboiser, de reconnecter des cours d’eau à leurs bassins versants, d’implanter des bandes enherbées ou d’introduire des infrastructures vertes en ville, a été évaluée selon son adaptabilité aux différents contextes identifiés.
Le résultat est une matrice d’aide à la décision qui relie, pour chaque type de territoire, les SfN les plus prometteuses et leurs co-bénéfices : amélioration de la qualité de l’eau, stockage du carbone, réduction des risques d’inondation, maintien de la biodiversité, services récréatifs, etc.
Ce travail permet de voir, par exemple, que les zones agricoles en pente, où les sols sont imperméables, se prêtent bien au terrassement ou à l’implantation de haies, tandis que les secteurs urbains fortement imperméabilisés bénéficient davantage d’infrastructures vertes, de plantations d’arbres ou de bassins d’infiltration.
Passer de la théorie à la carte : le cas du bassin de la Bode en Allemagne
L’approche méthodologique a été testée sur un bassin versant de 3 300 km² situé en Allemagne centrale, autour de la rivière Bode. Ce territoire, marqué par une vaste agriculture de plaine, des forêts en altitude et des cours d’eau artificialisés, a subi ces dernières années de fortes sécheresses, des pertes massives de couvert forestier et une dégradation de la qualité de l’eau.
Grâce à la méthodologie développée, les auteurs ont pu identifier les SfN les plus pertinentes selon les zones : infrastructures vertes et bassins de rétention dans les secteurs urbains, pratiques agricoles régénératrices et restauration des ripisylves dans les plaines cultivées, reforestation et protection des sols en montagne, renaturation des cours d’eau et restauration des zones humides dans les plaines inondables.
Ces propositions ont ensuite été discutées avec des experts locaux lors d’un atelier. Les échanges ont permis d’ajuster certaines priorités, notamment en renforçant l’importance des SfN visant à améliorer la qualité de l’eau en zone urbaine ou en signalant les risques liés au retrait de certains ouvrages dans des secteurs sensibles.
Un outil pour renforcer la planification et le dialogue
Le principal atout de cette méthodologie réside dans sa capacité à mettre en cohérence les données scientifiques, les enjeux du territoire et les attentes des acteurs locaux. En fournissant des cartes claires et argumentées, elle facilite la concertation, soutient les décisions publiques et aide à cibler les investissements sur des actions réellement utiles et durables.
Cet outil est adaptable à de nombreux contextes, y compris méditerranéens, et particulièrement précieux à l’heure où les politiques, notamment en Europe, appellent à restaurer massivement les écosystèmes, améliorer la gestion de l’eau et développer des stratégies d’adaptation fondées sur la nature.
En conclusion : un outil concret pour l’avenir
Cette étude met à disposition des gestionnaires, des décideurs et des acteurs locaux un outil opérationnel pour déployer efficacement les SfN à l’échelle des bassins versants. En combinant analyse spatiale, connaissances scientifiques et retour d’expérience des acteurs du terrain, cette approche permet d’identifier les zones où agir en priorité et de choisir des réponses réellement adaptées au contexte.
Elle offre ainsi un cadre clair pour planifier des actions cohérentes, renforcer la résilience des territoires face aux crises de l’eau et du climat et orienter les investissements vers des mesures à la fois efficaces, durables et bénéfiques pour la biodiversité.
Contacts
Anis Guelmani[20] | Chef de projet – Coordinatieur OZHM
Sarwar A.N., Caramiello C., Pugliese F., Jomaa S., Guelmami A., Ronse M., Roggero P.P., Marrone N., De Paola F., Cetinkaya I.D., Copty N.K., Rode M., Manfreda S. 2025. A framework for selecting Nature-based Solutions: applications and challenges at the catchment scale. Journal of Environmental Management 394:127220. doi: 10.1016/j.jenvman.2025.127220[22]
Quand les rivières se réchauffent : quel avenir pour les truites de la Soča ?
Dans les eaux fraîches et transparentes du haut bassin de la Soča, une région préservée de Slovénie, vit paisiblement la truite marbrée Salmo marmoratus, une espèce endémique du bassin de l’Adriatique. Cette espèce a failli disparaître de la Soča en raison de son hybridation avec la truite commune Salmo trutta. Celle-ci était régulièrement alvinée, c’est-à-dire relâchée, jusqu’à la mise en place d’un plan de conservation par la Tour du Valat, l’association de pêche de Tolmin et le WWF, dans les années 1990.
Isolées par des barrières physiques infranchissables (des cascades), seules quelques populations génétiquement pures (9 dont 2 créées artificiellement) ont persisté jusqu’à aujourd’hui, tout en amont de ce bassin. Mais pour combien d’années encore ?
Afin de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur les écosystèmes aquatiques, et plus particulièrement sur les différentes espèces de truites présentes dans la région — la truite marbrée (Salmo marmoratus) et la truite commune (Salmo trutta) —, des scientifiques suivent depuis plus de 25 ans la température de plusieurs rivières du bassin supérieur de la Soča, en Slovénie.
A travers ce suivi multi-sites sur le long terme, ils ont dressé un panorama précis des conditions thermiques des trois rivières principales – la Soča, la Bača et l’Idrijca – ainsi que de plusieurs petits cours d’eau en amont. Ils ont ensuite analysé l’évolution des températures au fil du temps et examiné les conséquences possibles pour les deux espèces de truites.
La truite marbrée, une espèce sensible au réchauffement
La truite marbrée (Salmo marmoratus) est une espèce endémique du bassin adriatique, présente uniquement dans certaines rivières de Slovénie et d’Italie. Comme tous les salmonidés, elle est sténotherme : elle ne tolère que de faibles variations de température et a besoin d’eau froide et oxygénée pour survivre.
Avec l’augmentation des températures, son habitat devient de plus en plus hostile : l’eau se réchauffe, contient moins d’oxygène, et favorise la prolifération de parasites et de maladies, ce qui affecte directement la santé et la survie de ses populations.
Carte des sites de surveillance de la température de l’eau. Les couleurs des points correspondent à leur bassin versant (marron : bassin supérieur de la Soča, rose : bassin de la Bača, vert : bassin de l’Idrijca). Le barrage de Pregrada Podselo sépare le bassin supérieur de la Soča de la partie aval de la rivière Soča.
Des résultats révélateurs du réchauffement des eaux
Basée sur le suivi de 25 sites , l’analyse des données collectées entre 1996 et 2022 révèle une tendance claire : les eaux se réchauffent (+0.04°C/an), surtout en été, avec une augmentation moyenne de 0,1 °C par an sur 19 sites. Même si les températures restent actuellement favorables à la reproduction et à la croissance des salmonidés, les périodes où l’eau dépasse 15 °C, seuil critique pour la truite marbrée, se font de plus en plus fréquentes.
« La fenêtre de températures optimales pour la truite marbrée et la truite commune s’étend de 5 °C à 15°C. »
Un contexte hydrobiologique qui aggrave le phénomène : à la hausse progressive des températures s’ajoute une diminution des débits en été. Ce qui rend les ruisseaux plus sensibles aux chaleurs locales.
Les événements extrêmes fragilisent les populations : au-delà de la température, les scientifiques soulignent que l’intensification des événements extrêmes comme les crues éclairs et les épisodes de sécheresse compliquent encore la vie des salmonidés.
L’importance d’un suivi à long terme
Cette étude met en lumière l’importance d’un suivi à long terme et sur plusieurs sites pour anticiper et cibler les habitats aquatiques sensibles à protéger. Elle rappelle que les rivières, même dans des régions montagneuses et préservées, ne sont pas à l’abri des effets du changement climatique. Comprendre, surveiller et préserver ces habitats, limiter les interventions humaines qui augmentent le réchauffement saisonnier et protéger les zones refuges devient essentiel pour assurer l’avenir de la truite marbrée et des écosystèmes fluviaux.
Nicolas D., Testi B., Jesenšek D., Leban K., Crivelli A.J. 2025. Effects of the global change on the thermal habitat quality for Salmonids within the Upper Soča watershed in Slovenia. Ecohydrology & Hydrobiology:100705. doi: 10.1016/j.ecohyd.2025.100705[24]
Du 10 au 15 novembre à Venise (Italie), cinq experts de la Tour du Valat ont participé au 4ème Symposium International sur les Flamants afin de renforcer les collaborations méditerranéennes et internationales.
Antoine Arnaud, Christophe Germain, Loïz Boudard, Lina López Ricaurte et Arnaud Béchet se sont rendus sur place afin d’échanger avec nos partenaires de longue date et de contribuer à l’enrichissement des travaux du réseau sur les populations de flamants.
Ce symposium riche en partages, idées et nouvelles perspectives pour la conservation des flamants à l’échelle mondiale a été l’occasion :
D’échanger sur les nouvelles méthodes de suivi des flamants : balises GPS, drones, analyses des mouvements ;
De renforcer les collaborations internationales, notamment avec l’Afrique du Nord pour un programme coordonné de suivi des flamants par la télémétrie ;
De consolider et diffuser les bases de données développées par la Tour du Valat, comme SIAM pour les lectures de bagues et MedWaterBirds.net pour les données de comptage, de suivis de reproduction et futur portail de saisie de lectures de bagues ;
De créer de nouveaux contacts enthousiasmants avec des chercheuses et chercheurs cubains et boliviens, afin d’offrir notre appui pour l’amélioration de la gestion de leurs vastes bases de données sur les flamants des Caraïbes et sur les trois espèces de flamants andins (flamants des Andes, flamants de James et flamants du Chili).
Plusieurs posters scientifiques ont été proposés, ainsi que des présentations orales sur les sujets suivants :
Recherche et conservation des flamants roses en Méditerranée et Afrique de l’Ouest
Dans le cadre de cette réunion internationale, la Tour du Valat a également pu organiser un atelier spécifique dédié à la recherche et la conservation des flamants roses en Méditerranée et Afrique de l’Ouest. 25 personnes représentant 12 pays méditerranéens différents se sont réunies pour discuter de divers sujets liés aux programmes de recherche et de conservation de l’espèce. Cet atelier faisait suite à celui organisé en mars 2024, au sein même de la Tour du Valat.[26]
Il a permis de faire le point sur le partage des données de suivi des effectifs nicheurs sur l’ensemble des sites du réseau, de présenter un prototype de portail en ligne permettant de reporter des lectures de bagues, et de discuter des pistes pour maintenir une forte dynamique du réseau. Il s’agissait notamment de faciliter la communication entre les membres, le partage des données au sein du réseau ou encore la collaboration pour la publication d’articles scientifiques. Une feuille de route a été établie afin de définir les priorités en matière de conservation et de recherche au sein du réseau.
Enfin, nous avons échangé avec le réseau d’étude des flamants roses en Asie en vue de mener, en 2027, le premier inventaire coordonné des flamants roses de la Mauritanie à l’Ouest jusqu’à l’Inde, à l’Est de l’aire de répartition.
Le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma) est une demoiselle classée « En danger » en France et « Vulnérable » en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Une nouvelle étude sur sa dynamique de population en Camargue[27] démontre que les plans de gestion des aires protégées sont déterminants pour sa conservation.
Le Leste à grands stigmas dépend d’habitats rares pour sa reproduction : les eaux temporaires saumâtres, caractérisées par l’alternance de phases d’inondation et d’assèchement au cours de l’année. Il est également connu pour les fortes fluctuations de ses effectifs d’une année à l’autre. Pour comprendre ces variations, la Tour du Valat a modélisé sa dynamique de population en Camargue, et étudié si, indépendamment des précipitations, la gestion mise en place dans les aires protégées avait un effet sur son occurrence et son abondance.
La gestion active de l’eau, un facteur clé pour le Leste à grands stigmas
L’étude s’appuie sur seize années de données, collectées à l’aide de protocoles standardisés ou dans le cadre de sciences participatives, comme Faune-PACA ou ObsNature Camargue.
La modélisation a d’abord mis en évidence l’influence des facteurs climatiques (pluies et évaporation) sur la probabilité de présence de L. macrostigma. Mais, au-delà de ces facteur, sa probabilité de présence restait plus élevée et régulière dans les aires protégées dont les plans de gestion l’identifient explicitement comme prioritaire. Comment l’expliquer ? En garantissant la présence d’eau à des moments clés, même en cas de conditions météorologiques défavorables, la gestion active de l’eau permet d’assurer la reproduction de l’espèce et donc la pérennité de ses cœurs de population.
Remerciements
Cette étude a notamment été rendue grâce à toutes les personnes qui ont bien voulu mettre à disposition les données odonatologiques et cartographiques utilisées pour cette étude, notamment : Stéphane Berthelot (CEN Occitanie), Silke Befeld (SNPN), Mathieu Bourgeois (LPO Occitanie), Jocelyn Champagnon (Tour du Valat), Damien Cohez (Tour du Valat), Amine Flitti (LPO PACA), Émilie Laurent (Tour du Valat), Bastien Louboutin (Opie Occitanie), Alexia Monsavoir (Opie), Michel Papazian (Opie Provence-Alpes du Sud), Christophe Pin (Amis des Marais du Vigueirat), Isabelle Quoniam (Grand Port Maritime de Marseille) et Yolan Richard (CEN PACA).
Un grand merci également aux naturalistes, trop nombreux pour les citer tous ici, qui s’intéressent aux odonates et alimentent les bases recueillant les données que nous avons utilisées : ce travail démontre toute la valeur des bases de données participatives pour la recherche et la conservation.
À propos du Plan national d’actions en faveur des libellules menacées 2020-2030
La DREAL PACA a confié à la Tour du Valat la coordination du Plan régional d’actions 2023-2032 en faveur des libellules menacées, déclinaison en PACA du Plan national d’actions (PNA) éponyme, qui est animé par l’Office pour les insectes et leur environnement et coordonné par la DREAL Hauts-de-France.
Cette déclinaison (https://tourduvalat.org/wp-content/uploads/2024/12/DeclinaisonPACA-PNAlib-2023-32_csrpn.pdf[28]) propose 14 fiches actions distribuées en quatre thèmes : connaissances pour l’action ; gestion, protection et conservation ; réseaux et dynamiques d’échanges ; sensibilisation et formation. Ces fiches ont été élaborées de manière à constituer des « guides » de développement de projets. Plusieurs projets pourront servir une action et, réciproquement, un projet pourra servir plusieurs actions. Les fiches constituent également des arguments dans la recherche de financements pour la mise en œuvre des projets.
Dans une approche biogéographique des actions, la Tour du Valat échange régulièrement avec la déclinaison Occitanie de ce PNA (animée par le CEN Occitanie et l’Opie, et coordonnée par la DREAL Occitanie), notamment dans le cadre du Groupe de travail dédié à la conservation de Lestes macrostigma.
Alors que l’AEWA (l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie) célèbre ses 30 ans, une partie de l’équipe de la Tour du Valat s’est rendue à la MOP9 pour y animer deux side-events.
Laura Dami, Julien Birard, Clémence Deschamps et Elisa Tuaillon sont actuellement à Bonn, en Allemagne, pour rejoindre la MOP9 de l’AEWA. Accompagnés de Pierre Defos du Rau de l’OFB, ils retrouvent plusieurs de leurs partenaires : la délégation de Libye, d’Algérie, ainsi que du Tchad, du Soudan et du Sud-Soudan.
La Tour du Valat y anime deux sides-events :
Statut des dénombrements des oiseaux d’eau dans les pays partenaires du Réseau oiseau d’eau Méditerranée (ROEM) et avancées majeures
En 2021, dix pays du « Réseau Oiseaux d’eau Méditerranée (ROEM) » ont décidé de synthétiser leurs données sous forme de rapports techniques, destinés à évaluer l’état du suivi des oiseaux d’eau dans chacun des pays, ainsi qu’à produire une synthèse générale. Cinq ans plus tard, le ROEM présente les évolutions de ces rapports ainsi que ceux des 5 pays ayant décidé de rejoindre l’initiative. L’objectif est de souligner les efforts réalisés, de documenter les espèces hivernantes et leurs tendances, d’identifier les principaux enjeux ainsi que les opportunités offertes pour l’accueil de ces espèces migratrices.
Présentation du MOOC « Identifier et dénombrer les oiseaux d’eau d’Afrique du Nord et du Sahel – Comment et dans quels buts ? »
Présentation du nouveau cours en ligne du Projet RESSOURCE « Identifier et dénombrer les oiseaux d’eau d’Afrique du Nord et du Sahel – Comment et dans quels buts ? »
Complet et gratuit, ce cours offre une initiation avancée à l’identification des oiseaux d’eau du Sahel et d’Afrique du Nord et aux techniques de dénombrement. Il a pour ambition de développer les réseaux d’observateurs et d’experts en dénombrement international d’oiseaux d’eau et est dès à présent disponible sur la plateforme du Programme sur les aires protégées et la conservation en Afrique (PAPACO) de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
2025 marque les 30 ans du traité de l’AEWA ! De l’Islande à l’Afrique du Sud, ce sont 85 parties prenantes (84 pays + Union européenne) qui se rassemblent tous les trois ans, pour convenir des politiques et stratégies de conservation des oiseaux d’eau migrateurs aux niveaux national et international.
École d’automne RESTORE4Cs 2025 : sciences, politiques et pratiques au service de la restauration des zones humides côtières
Du 3 au 6 novembre 2025, l’Ecole d’automne RESTORE4CS s’est tenue à Malaga (Espagne). Cet évènement a réuni scientifiques, décideurs politiques, gestionnaires et acteurs de la restauration autour d’un même objectif : promouvoir la restauration des zones côtières et des zones humides en Europe au service de la résilience climatique.
L’École d’automne RESTORE4Cs : quatre jours d’échanges et de formation
Cette école d’automne a réuni des participants de toute l’Europe, mais aussi d’Algérie, du Pakistan, d’Iran, d’Arabie Saoudite et du Bangladesh, pour quatre journées intensives de formation et d’échanges.
Le programme s’est articulé autour de plusieurs temps forts :
Sessions scientifiques et techniques : les experts présents ont partagé leurs derniers travaux sur les flux de gaz à effet de serre (GES), la modélisation des écosystèmes humides, le développement d’indicateurs de suivi, ainsi que les méthodologies de cartographie et de monitoring des zones humides : autant de bases scientifiques indispensables à une restauration efficace.
Démonstrations pratiques : les participants ont pu découvrir et tester la Plateforme en ligne et la Boîte à Outils RESTORE4Cs. Conçus pour faciliter la prise de décision en matière de restauration des zones humides, ces outils ont été partagés lors de sessions interactives qui ont permis de recueillir des retours précieux en vue de leur finalisation.
Dialogue entre science et politique : la dernière journée fut entièrement consacrée à la rencontre entre la communauté scientifique et les décideurs politiques. Elle s’est terminée par des échanges libres entre les acteurs institutionnels présents et les chercheurs, en vue de promouvoir la restauration et la conservation des zones humides côtières en Europe, en tant que solutions concrètes pour l’atténuation des effets du changement climatique.
La Plateforme en ligne et la Boîte à Outils RESTORE4Cs
Au cœur du projet RESTORE4Cs, se trouve une Plateforme numérique dédiée aux zones humides et côtières européennes. Conçue pour l’aide à la décision, cet outil numérique vise à accompagner les pouvoirs publics, les gestionnaires et les acteurs de la société civile dans leurs démarches d’identification de zones humides à restaurer et de définition des actions à mettre en œuvre.
Plus qu’un simple répertoire de données, la Boîte à Outils et la Plateforme en ligne de RESTORE4Cs permettront de :
Prioriser les zones humides côtières à restaurer en fonction de multiples critères (niveau de dégradation, pertinence écologique, apports potentiel en service écosystémiques, etc.)
Évaluer leur état de conservation
Aider à répondre aux cadres politiques clés à l’échelle de l’Europe (Régulation sur la Restauration de la Nature, Directives européennes, etc.)
Développée en collaboration avec les futurs utilisateurs, en fonction de leurs besoins et de leurs retours, ces outils s’appuie sur les résultats des différents volets du projet RESTORE4Cs. En accompagnant les différents acteurs dans la préservation et la restauration des zones humides côtières, son objectif est d’optimiser les services que ces dernières rendent à la société dans la lutte contre le changement climatique.
RESTORE4Cs : une coordination européenne pour la préservation des zones humides côtières
Le projet RESTORE4Cs, financé par le programme Horizon Europe, répond à un enjeu environnemental majeur : valoriser et optimiser le rôle des zones humides côtières européennes dans l’atténuation des effets du changement climatiques. Capables de séquestrer le carbone et les GES, essentiels au cycle de l’eau et à la biodiversité, ces écosystèmes comptent parmi les plus riches et les plus productifs de la planète, mais également parmi les plus menacés.
Grâce à un réseau de partenaires européens, RESTORE4Cs ambitionne de produire des connaissances scientifiques robustes ainsi que des outils opérationnels au service d’une gestion plus efficace et d’une plus large restauration de ces milieux. Le succès de cette session de formation montre qu’ensemble, nous pouvons développer les connaissances, la communauté et la dynamique nécessaires à la bonne gestion et la restauration des zones humides à travers l’Europe.
Pour aller plus loin :
Ne manquez pas la sortie de la série de podcasts « Wetlands in Action » ! Disponible le 18 novembre 2025, elle sera présentée au Forum sur la Résilience de l’Eau à la Commission européenne le 8 décembre 2025.