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Impacts de la démoustication en Camargue

Impacts de la démoustication en Camargue

Objectifs du projet

L’objectif de ce projet est double :

Actions & méthodologie

Une démoustication expérimentale par épandage de Bti est mise en œuvre depuis août 2006 sur la partie sud-est de la Camargue, suite à quoi des études d’impacts ont été menées à la demande du Parc naturel régional de Camargue.

L’insecticide utilisé (Bacillus thuringiensis israelensis ou Bti) étant peu susceptible d’affecter directement la faune non-cible, les études proposées par la Tour du Valat ont porté sur les impacts indirects, à travers la chaîne alimentaire : Comment les prédateurs des moustiques et chironomes (petits diptères non-pîqueurs également sensibles au Bti) sont-ils affectés par une diminution de leur proies ? Des études sur les hirondelles des fenêtres et les passereaux des roselières ont été initiées à partir de 2006, auxquelles s’est ajouté un volet sur les libellules en 2009, et sur la persistance du Bti dans les sédiments en 2012. Toutes ces études s’appuient sur la comparaison de sites traités et non-traités au Bti pendant plusieurs années.

Résultats

Hirondelles de fenêtre en Camargue © E.Duborper

Ces études ont révélé des impacts sur la faune non-cible supérieurs à ceux généralement observés avec des insecticides chimiques (Poulin 2012) : mortalité d’un tiers des oisillons suite à la modification de leur régime alimentaire pour les hirondelles (Poulin et al. 2010) ; baisse de 50 % dans l’abondance et la diversité des libellules (Jakob et Poulin 2016), et diminution de 34 % dans l’abondance des invertébrés des roselières servant de nourriture aux passereaux paludicoles (Poulin et Lefebvre 2016). L’accumulation et la prolifération des spores de Bti dans les sédiments suggèrent par ailleurs des impacts sur les chironomes benthiques bien au-delà des périodes d’épandage.

Suite à ce constat, les études se sont depuis orientées vers la recherche de solutions alternatives au Bti. Puisqu’il s’agit de l’insecticide le plus sélectif et le moins toxique actuellement sur le marché, il a fallu repenser la démoustication. Et si l’on protégeait les zones habitées par une ceinture de pièges à moustiques, plutôt que de traiter des milliers d’hectares de milieux naturels? Une expérimentation grandeur nature au hameau du Sambuc depuis 2015 a montré que l’on peut réduire de 70 % la nuisance causée par les moustiques, sans impact environnemental et à moindre coût (Poulin et al. 2017).

Équipe

Partenaires

Partenaires techniques

 Partenaires financiers

Publications