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Actu 1 : Mar-O-Sel : quand la modélisation devient un outil d’aide à la gestion

Les zones humides méditerranéennes sont dominées par des marais temporaires et semi-permanents, qui s’assèchent naturellement en période estivale. Elles deviennent ainsi le support d’une flore et d’une faune remarquables, adaptées à ces assecs, d’où leur importante contribution à la biodiversité.

Les apports d’eau artificiels sont cependant fréquents dans les marais pour divers usages (conservation, coupe du roseau, chasse, pâturage, pêche…). La poldérisation croissante des zones humides ou la modification de l’occupation des sols, en déconnectant les zones humides de leur bassin versant, rendent ces apports d’eau raisonnés souvent nécessaires pour préserver la biodiversité et les usages associés à ces milieux.

Par ailleurs, les scénarios climatiques à pour la région méditerranéenne sont susceptibles d’entraîner une diminution de la ressource en eau en quantité et qualité (salinisation, plus forte utilisation des eaux de drainage) à certaines périodes de l’année.

L’étang du Pèbre en Camargue © B. Poulin

Dans ce contexte, comment peut-on réduire les besoins d’apport en eau douce tout en maintenant les usages ? Et à l’inverse, comment peut-on moduler les entrées d’eau en hiver pour éviter ensuite les entrées d’eau salée ou de moindre qualité à d’autres périodes de l’année ? Les scénarios climatiques permettront-ils aux mares temporaires actuelles de se maintenir sans intervenir sur leur gestion hydrologique ? À quels volumes d’eau sont ou seront associés les différents modes de gestion et les divers usages ?

C’est afin d’aider à répondre à toutes ces questions qu’un outil de simulation interactif disponible sur internet a été développé par la Tour du Valat. Sur un pas de temps mensuel et sur une période cumulée de dix années, Mar-O-Sel calcule les volumes d’eau nécessaires pour atteindre un niveau d’eau désiré, en fonction des précipitations des vingt années précédentes. L’outil permet de visualiser l’impact de cette gestion sur les volumes d’eau entrants et sortants, sur l’évolution de la salinité de l’eau souterraine et de surface, de même que sur l’évolution de la végétation (hauteur et densité du roseau, composition des herbiers, risques de prolifération de la jussie) et des capacités d’accueil pour les oiseaux nicheurs (passereaux paludicoles, butor étoilé, héron pourpré, canard colvert). À consommer sans modération !

À consommer sans modération (lien ci-contre) !