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Dossier : La science participative au service de la biodiversité

Quel rôle peuvent jouer les nouvelles technologies ?

Un système de collecte de données naturalistes couvrant la zone Camargue – Crau – Alpilles, initialement créé par et pour la Tour du Valat, sera déployé sur Internet d’ici la fin de l’année. Il permettra à qui le souhaite de participer à l’amélioration de la connaissance de la biodiversité. Les futures innovations prévues en 2011 porteront sur la mise en place de passerelles avec des outils complémentaires existants, tels que les enquêtes ONEM et le site Faune-Paca.

Un nouvel outil de gestion spatialisée des données naturalistes

Par sa mission et sa position en Camargue, la Tour du Valat a recueilli depuis plus de cinquante ans de très nombreuses observations d’oiseaux faites par ses salariés et des naturalistes de passage. Au fil des années, une base de données unique s’est ainsi constituée sur les oiseaux et s’est rapidement élargie à d’autres groupes, végétaux, insectes, reptiles, amphibiens et mammifères.

Dans le but de centraliser, standardiser, sécuriser et spatialiser les centaines de milliers de données ainsi collectées, mais aussi de diminuer le temp dédié à leur gestion et à leur analyse sur le long terme, un outil a été développé pour le personnel de la Tour du Valat afin de couvrir la zone Camargue, Alpilles et Crau, soit environ 5 400 km². Cet outil permet la saisie interactive d’observations d’espèces réparties au sein de 6 groupes taxonomiques : flore, araignées, insectes, amphibiens et reptiles, oiseaux et mammifères. Trois ans plus tard, près de 15 000 observations ont ainsi été intégrées.

Les données collectées se rapprochent de ce qu’on appelle aujourd’hui des programmes de science citoyenne. Ces programmes sont de plus en plus plébiscités car ils permettent aussi bien d’accumuler de larges jeux de données sur de vastes aires géographiques, de répondre à des questions scientifiques sur l’impact des changements globaux sur la biodiversité et de relier les citoyens à la science et à la nature en les impliquant directement dans la conservation.

Tout en profitant de l’essor d’Internet et de la sensibilisation du public à l’environnement, l’enjeu est désormais que cet outil puisse devenir un portail de sciences citoyennes sur la biodiversité. Cet aspect a été intégré dans une seconde version en permettant la gestion de protocoles de suivis d’espèces et de communautés, qui permettront entre autres, de ne plus se restreindre seulement à l’observation d’espèces rares et d’élargir le panel d’utilisateurs potentiels.

Cette nouvelle version est actuellement en phase de test au sein de la Tour du Valat et sera accessible à tous sur internet d’ici la fin de l’année 2010.

Les travaux de la Tour du Valat

Cet outil a été initialement développé pour répondre spécifiquement aux besoins internes de la Tour du Valat. Afin d’élargir les suivis sur plus d’espèces et pour mieux recueillir les données des naturalistes de passage, la finalité première a évolué pour le rendre disponible à qui le souhaite en le rendant accessible sur Internet.

Dans cette optique, en 2010, l’effort de développement a tout particulièrement porté sur la convivialité et la rapidité de l’outil. Outre cet aspect, de nombreuses améliorations ont été apportées et l’outil s’est enrichi de 4 groupes taxonomiques supplémentaires : myriapodes, mollusques, crustacés et poissons. Grâce au soutien du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, un développeur informatique a pu travailler pendant sept mois sur l’interface permettant d’interroger la base de données. Cette fonctionnalité offre les possibilités d’afficher les résultats sous forme de liste, de les agréger, de les exporter, de les cartographier mais également permet à l’utilisateur d’enregistrer ses critères de recherche, facilitant ainsi les interrogations ultérieures de même nature.

Aujourd’hui d’autres possibilités de saisir ses observations naturalistes en ligne existent. Si leurs fonctionnalités et objectifs diffèrent, il est nécessaire de travailler à faire communiquer ces différents outils complémentaires. Ce point est essentiel afin que les observateurs n’aient pas à saisir autant de fois qu’il existe de moyen de le faire, leurs observations. Cette notion de discussion entre systèmes fonctionne également dans le sens inverse, celui permettant à partir de n’importe quel outil, d’afficher des résultats recherchés provenant de différentes bases de données. Dans ce souci, des discussions sont en cours avec l’Observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéen et la LPO PACA pour les échanges avec son site Internet Faune-Paca (consulter la brève sur ce sujet).

La priorité de 2011 portera donc sur cet axe de recherche d’interopérabilité des outils, en étudiant les différentes possibilités, leur faisabilité, leur développement tout en élargissant la liste des systèmes partenaires possibles.