- Tour du Valat - https://tourduvalat.org -

Interrogations sur le Comité d’experts sur la gestion adaptative des espèces

Un courlis cendré en Camargue © Jean Jalbert

Le Comité d’experts sur la gestion adaptative a été constitué en janvier 2019 par le Ministère de la transition écologique et solidaire (en savoir plus [1]) avec pour mission de conseiller les ministres sur la gestion adaptative des espèces animales, dans le cadre d’une nouvelle approche sur la gestion des espèces.

La gestion adaptative est une approche de la gestion des ressources naturelles qui met l’accent sur l’apprentissage par la gestion lorsque les connaissances sont incomplètes et que, malgré l’incertitude inhérente, les gestionnaires et les décideurs doivent agir.

Les membres du comité d’experts sur la gestion adaptative dont Jocelyn Champagnon [2], chargé de recherche à la Tour du Valat fait partie, ont travaillé vite et bien pour fournir des avis scientifiques solides dans le but d’améliorer la gestion de trois espèces chassées avant la prochaine saison de chasse  : la Barge à queue noire, le Courlis cendré et la Tourterelle des bois (voir les avis [3]).

Malheureusement les projets d’arrêtés, en consultation publique jusqu’au 25 juillet concernant ces trois espèces (voir les projets sur la Barge à queue noire [4], le Courlis cendré [5] et la Tourterelle des bois [6]) ne prennent pas en compte les avis du comité.

Dans le contexte actuel de crise de la biodiversité, pourtant reconnue par le gouvernement lors de la présentation du rapport de l’IPBES à Paris en mai 2019 (en savoir plus [7]), la rédaction de deux de ces trois projets d’arrêtés sont extrêmement inquiétants. Ils témoignent de décisions politiques guidées par des intérêts particuliers, sans fondement scientifique, mettant en péril le maintien des espèces sur le long terme en totale contradiction avec l’objectif 3.2 « Protéger les espèces en danger » du Plan biodiversité présenté par le gouvernement en septembre 2018 (en savoir plus [8]).

Ce nouveau comité servirait-il donc de paravent auprès des instances européennes afin de permettre aux chasseurs français de continuer à prélever des oiseaux dont les populations sont en mauvais état de conservation ?

La Tour du Valat espère vivement que les arrêtés définitifs seront davantage conformes aux enjeux scientifiques liées à ces trois espèces.

Contact : Jocelyn Champagnon [2], chargé de recherche