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Confirmation de la présence de la Marouette de Baillon sur la Réserve Naturelle Régionale de la Tour du Valat

Marouette de Baillon ©D. Cohez & J. Birard

La Marouette de Baillon (Porzana pusilla) est un petit oiseau de la famille des rallidés, occupant divers marais à végétation plutôt basse mais dense. Sa répartition géographique est assez large mais en France, c’est un nicheur très rare, classé en danger critique d’extinction sur la liste rouge UICN des oiseaux nicheurs de France.

 

Après la découverte d’un nid sur la Tour du Valat en 2003 [1] dans des milieux très similaires à ceux occupés en Espagne, nous suspections sa présence plus régulière sur le site. Ainsi des prospections avaient été réalisées pour tenter de la détecter mais la grande discrétion de ce petit oiseau de la taille d’un étourneau et son chant ne portant qu’à faible distance et ressemblant fortement aux chants de certaines grenouilles vertes rendent sa détection très problématique.

Dans les marais de la réserve notamment, les premières écoutes crépusculaires ont permis de s’apercevoir qu’il était illusoire d’espérer entendre une marouette au milieu des chœurs de rainettes et de grenouilles vertes, abondantes dans nos marais. Aussi, en 2015, année avec des niveaux d’eau favorables, une écoute au cœur de la nuit, période où les grenouilles sont moins actives, avait permis d’entendre chanter un oiseau.

Marouette de Baillon ©D. Cohez & J. Birard

Aussi ce printemps, après plusieurs cris d’oiseaux enregistrés au-dessus d’Arles par Julien Birard et un oiseau entendu sur la Tour du Valat lors d’un suivi butor en début de saison, nous avons donc entrepris de réaliser des prospections ciblées dans les scirpaies de la Tour du Valat, au cœur de la nuit. En parallèle, un enregistreur automatique, acquis à cet effet grâce à un soutien de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été installé sur différents marais du site pour tenter de détecter plus facilement les manifestations vocales de l’espèce.

 

 

 

 

Les milieux occupés sont à peu près tous des mares ou marais à Scirpe maritime Bolboschoenus maritimus avec quelques Roseaux Phragmites australis, le niveau d’eau est variable (20 à 40 cm).

©D. Cohez et J. Birard
©D. Cohez et J. Birard

Le résultat va bien au-delà de nos espérances. Les différentes prospections et enregistrements ont permis de détecter à minima 15 à 16 oiseaux différents sur au moins six marais de la réserve.

 

Les prospections se sont déroulés entre 0h et 4h, en parcourant à faible allure les scirpaies et en cherchant activement à la lampe dans la végétation. De temps à autre, une repasse était utilisée afin de stimuler les oiseaux. Outre les vocalises détectées (chant et divers cris), quelques oiseaux ont été observés, soit se faufilant dans la végétation, soit s’envolant à nos pieds. Deux oiseaux ont même été capturés (et relâchés bien sûr) à la main.

 

Contacts :

Damien Cohez [2] – Conservateur de la Réserve naturelle régionale & adjoint au directeur du domaine

Julien Birard [3]