Quatre des cinq rolliers d’Europe équipés en 2018 d’une balise Argos par Timothée Schwartz, doctorant à la Tour du Valat (en savoir plus [1]), sont actuellement sur le chemin du retour après plusieurs mois d’une longue migration hivernale qui les a mené jusqu’en Afrique australe, à plus de 7000 km de la France. Nos grands aventuriers ont quitté leur site d’hivernage début mars, et mettent environ deux mois (contre 3 à 4 à l’aller) à rejoindre le Canal du Midi où ils retrouveront leur cavité pour nicher.
Koro est actuellement dans le sud de l’Algérie via l’Afrique de l’Ouest, après un trajet aller qui lui aura fait traverser la Méditerranée, la Tunisie, la Libye, le Tchad puis les forêts équatoriales d’Afrique centrale jusqu’au nord-est de la Namibie.
Marcus, qui aura fait le même trajet aller jusqu’en Angola, est quant à lui déjà de retour sur le canal du Midi, entre Béziers et Narbonne.
Idem pour Michel, qui par contre aura hiverné dans le nord-est namibien, sur la même zone que Koro.
Oden a quant à lui choisi une voie de retour légèrement plus centrale, et s’apprête à traverser la Méditerranée depuis la côte orientale de l’Algérie.
Seule Freja n’a plus donné de nouvelles depuis le centre de l’Angola pendant l’hiver, pour cause d’accident ou de défaillance ou de perte de sa balise.
Ce suivi de cinq individus grâce à des balises Argos a donc déjà permis de mettre en évidence des routes migratoires différentes pour la migration hivernale pour des rolliers d’Europe issus de la même population, depuis le sud de la France, par le centre de l’Afrique à l’aller puis davantage via l’Afrique de l’Ouest durant leur retour, pour une distance totale de plus de 15 000 km en quelques mois.
Malgré des trajets différents, les cinq rolliers se sont arrêtés à l’automne au même endroit pour quelques jours à plusieurs semaines, à proximité du Lac Tchad au Sud-Est du Niger. De plus, à l’aller comme au retour, les rolliers ont passé entre deux semaines et un mois au Sahel avant de poursuivre leur migration. Enfin, la traversée des grands obstacles que constituent la Méditerranée, le Sahara et la forêt équatoriale est faite principalement de nuit et en seulement deux ou trois jours !
La poursuite de ce programme de suivi à long-terme permettra de continuer à améliorer les connaissances sur le comportement de cette espèce migratrice au long-cours, et ainsi rendre plus efficaces les mesures de conservation de l’espèce tout au long de son parcours de vie (voir le projet [2]).
Vous pouvez voir le détail des parcours des cinq rolliers sur le site Movebank [3](cliquer sur la carte ci-dessous et chercher le projet « European Roller – Timothée Schwartz – Canal du Midi »).
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Vous pouvez aussi soutenir financièrement ce projet en cliquant ici [4], afin de permettre l’achat de nouvelles balises et l’équipement d’autres rolliers dans les prochaines années.