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COP21 : le projet Med-ESCWET

Le projet Med-ESCWET vise à promouvoir les services écologiques fournis par les zones humides, afin que leur rôle d’amortisseur climatique soit intégré dans les stratégies nationales d’adaptation au changement climatique en Méditerranée.

Ce projet sera présenté lors d’une conférence à la COP21, le 7 décembre 2015. [1]

Mené par le Plan Bleu en partenariat avec la Tour du Valat, il contribue à sensibiliser les décideurs sur l’importance de protéger ces écosystèmes fragiles au travers de quatre cas d’étude méditerranéens.

Les zones humides, des écosystèmes riches et menacés

Les zones humides méditerranéennes représentent environ 18 millions d’ha, soit 1 à 2 % des zones humides mondiales, et rendent un éventail de services écologiques contribuant au bien-être humain. En termes de biodiversité, elles représentent une importante richesse et contribuent au fait que la Méditerranée représente le 2ème hotspot mondial de biodiversité. Au cours du XXe siècle, les zones humides ont diminué de moitié au niveau mondial. Elles sont aujourd’hui en constant déclin, menacées entre autre par le changement climatique, l’agriculture, l’urbanisation, le tourisme et le changement d’occupation des sols.

Une stratégie reconnue à l’échelle internationale : l’adaptation fondée sur les écosystèmes

D’après les prévisions du GIEC, le changement climatique engendrera en Méditerranée une multiplication des événements extrêmes (inondations, canicules, sécheresses..). Si de nombreuses études sur l’impact du changement climatique sur les écosystèmes existent déjà et sont en cours, il semble que, à l’inverse, l’étude du rôle des écosystèmes comme outil d’adaptation reste encore largement à développer.

Or, certaines données indiquent qu’utiliser la capacité de la nature à absorber ou contrôler les incidences dans les zones urbaines et rurales peut être une méthode d’adaptation plus efficace et moins coûteuse que de se concentrer sur les infrastructures physiques. À ce titre, des institutions internationales comme l’UICN mettent en avant cette stratégie d’adaptation basée sur les écosystèmes.

Une approche novatrice à l’échelle méditerranéenne

Afin de sensibiliser les décideurs à l’importance des zones humides pour l’adaptation au changement climatique, le projet entreprend de valoriser ces services d’atténuation (par la séquestration de gaz à effet de serre) et d’adaptation aux risques naturels (inondations, sécheresses, submersion) de manière économique, pour éclairer le processus décisionnel. À l’échelle méditerranéenne, il existe à ce jour peu d’évaluations économiques des services écologiques rendus par les zones humides, particulièrement en ce qui concerne les services de régulation. Ce type d’étude est un moyen de concilier les enjeux de développement et de conservation, tout en s’ancrant dans une thématique d’actualité au niveau international.

Des cas pilotes illustrant ce rôle d’amortisseur climatique

Quatre zones humides ont été sélectionnées par le comité de pilotage du projet pour faire l’objet d’une étude sur l’un des services écologiques d’adaptation retenu. Les services de maîtrise des crues, de protection contre les tempêtes seront respectivement étudiés sur la plaine d’inondation de Lonjsko Polje en Croatie et la lagune côtière de Vic en France. Le service de séquestration de carbone sera quant à lui à la fois étudié au travers de la lagune égyptienne de Burullus, et des toubières turques de Yeniçaga. Une restitution régionale de l’ensemble des résultats est prévue en septembre 2016, pour clôturer ce projet de deux ans.

Un site pilote en France : l’étang de Vic en Languedoc-Roussillon

Un atelier de lancement du projet  a permis de réunir les principaux acteurs locaux en août 2015 à Montpellier, et de se rendre sur le site. Un partenariat avec le pôle littoral de l’Entente Interdépartemental de Démoustication (EID) a été monté pour contribuer à l’évaluation du service de protection côtière contre les tempêtes rendu par cette lagune côtière. Actuellement, un inventaire cartographié des principaux services écologiques rendus par ce site est en cours, et l’étape d’évaluation biophysique du service, préalable à son évaluation économique, a débuté.

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